Les ex-chefs de la police judiciaire et de la brigade criminelle d’Alger jugés le 28 février

Affaire Achour Abderrahmane

Les ex-chefs de la police judiciaire et de la brigade criminelle d’Alger jugés le 28 février

El Watan, 20 février 2011

L’ancien chef de la police judiciaire pour Alger, le divisionnaire Messaoud Zayane, et le chef de la brigade criminelle, le commissaire principal Yacine Oussadit, près la sûreté de wilaya d’Alger, seront déférés le 28 février prochain, devant le tribunal correctionnel de Azazga près la cour de Tizi Ouzou.

Poursuivis pour entre autres, de délit de «corruption», ils comparaîtront avec le richissime commerçant de Koléa, (à l’ouest d’Alger), Achour Abderrahmane, par qui le scandale du détournement de 32 milliards de dinars a secoué la BNA (Banque nationale d’Algérie).
Il avait été condamné à une peine de 18 ans de prison dans un premier procès, au cours duquel plusieurs responsables de la BNA, dont l’ancien PDG ont été jugés.

Ainsi, le 28 février prochain, le tribunal de Azazga, aura à juger un autre volet de cette grave affaire où sont impliqués Messaoud Zayane, Yacine Oussadit, auxquels il est reproché d’avoir obtenu des chèques, des sommes d’argent et des «cadeaux» en contrepartie de services rendus au commerçant, à la tête de plusieurs sociétés au nom desquelles des sommes colossales ont été détournées de la BNA, par le jeu de chèques de cavalerie et de traites.

Placé sous mandat de dépôt, il y a près de cinq mois, Messaoud Zayane, aura à s’expliquer sur les fonds qu’il aurait reçu de la part de Achour Abderrahmane et qui auraient servi à l’achat d’une carcasse de villa et d’un salon de coiffure. Pour sa part Yacine Oussadit est poursuivi pour avoir bénéficié de chèques ayant permis l’achat d’un restaurant en plein cœur de la capitale et d’espèces pour l’acquisition d’un appartement, entre 2004 et 2005, alors qu’une enquête sur les présumées malversations de Achour Abderrahmane, déclenchée par la police judiciaire, à la suite d’une lettre de dénonciation, est déclarée «infructueuse».
Mieux, et alors qu’un mandat d’arrêt venait d’être lancé contre Achour Abderrahamane, ce dernier quitte le pays et s’installe au Maroc, d’où il a été extradé, il y a quatre ans.

Des complicités avérées ont été relevées au niveau de la police et pour lesquelles des poursuites judiciaires ont été engagées contre plusieurs officiers de police, dont l’ancien directeur de la clinique de la Sûreté nationale (Les Glycines), le chef de la police judiciaire de Tipasa et son adjoint. Dans ces dossiers, le nom de Messaoud Zayane n’est pas cité. Il aura fallu le scandale du commissaire des RG d’Oran, condamné à une peine de prison pour une supposée affaire de drogue puis relaxé par la suite, et qu’il aille se plaindre auprès de l’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, pour que l’ex-patron de la police judiciaire d’Alger soit relevé de son poste, puis poursuivi.
Sa révocation des rangs de la police est intervenue le 21 février 2010 et notifiée le
24 du même mois, soit 24 heures avant la mort de Ali Tounsi, son principal allié. Très attendu, le procès de Azazga, va certainement faire tache d’huile….

Salima Tlemçani