Le casier judiciaire n’est plus réclamé

Embauche des ex-detenus

Le casier judiciaire n’est plus réclamé

Le Jeune Indépendant, 28 janvier 2009

Un précédent judiciaire doit-il être un obstacle au recrutement d’un repris de justice qui a purgé sa peine ? La question préoccupe autant les concernés que les autorités, soucieuses de leur réinsertion sociale. Des cadres du ministère de la Justice en ont fait, hier, le thème d’une rencontre avec les directeurs des centres pénitentiaires.

L’épineux dossier de la révision des lois régissant le casier judiciaire, en vue de faciliter l’embauche des détenus libérés, a été remis sur la table, hier, par le directeur général de l’administration pénitentiaire, lors d’une réunion des directeurs des centres pénitentiaires, tenue au siège du ministère de la Justice.
Le directeur général de l’administration pénitentiaire, M. Mokhtar Felioune, qui privilégie la réinsertion sociale, a réitéré son attachement à l’idée même de «supprimer carrément les antécédents judiciaires» pour tous les détenus après leur libération.
Selon M. Felioune, «un détenu ayant purgé sa peine n’aura plus de dettes». D’où sa conviction que «la suppression de cet obstacle du casier judiciaire est inéluctable pour permettre la réinsertion des détenus, notamment, leur accès à l’emploi, à l’instar de tous les autres citoyens».
Le représentant du département de M. Belaïz a fait savoir qu’il ne reste pratiquement plus que l’adoption des propositions formulées par la commission, mise en place au niveau du ministère pour la révision de certains textes de loi.
Il s’agit notamment, a-t-il rappelé, de trois textes de loi : la loi de 1972 régissant l’utilisation du casier judiciaire, la loi sur la concurrence commerciale, et le code de procédure pénale.
Mieux, M. Felioune a affirmé que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a déjà «donné ses assurances à la commission quant à la prise en charge de ses propositions». M Felioune s’est dit par ailleurs «satisfait» des résultats de la réforme pénitentiaire engagée il y a cinq ans.
Cependant, bon nombre de projets restent encore à réaliser pour une meilleure prise en charge des détenus ainsi que leur insertion, dira le responsable.
M. Felioune évoquera, dans ce sens, «la réalisation de 5 centres de réinsertion sociale des détenus libérés, outre celui déjà existant à Blida».
Les deux premières infrastructures, réalisées respectivement à Chlef et Oran seront bientôt réceptionnées.
De son côté, le secrétaire général du ministère de la Justice a déclaré que 13 nouveaux centres pénitentiaires seront livrés d’ici à 24 mois, sur les 81 établissements inscrits dans le programme du ministère.
Si les partisans de la thèse de la suppression du casier judiciaire ont de quoi se réjouir, qu’en sera-t-il du reste de la société ?
Interrogé, un psychologue dira que dans ce cas-là «un pédophile ayant purgé sa peine, peut-il formuler une demande pour l’ouverture d’une crèche ou postuler à un poste d’emploi dans une crèche ?».
La question reste posée. Farid Abdeladim