“El-Para et Hattab seront jugés par contumace !”

Selon Tayeb BelaÏz, ministre de la justice, garde des sceaux

“El-Para et Hattab seront jugés par contumace !”

Par : Lamia F./B. Souheila, Liberté, 13 novembre 2010

Présent à Batna pour l’installation du quatrième tribunal administratif en Algérie, après ceux d’Alger, d’Oran et de Constantine, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, s’est exprimé sur plusieurs dossiers qui font l’actualité.
À une question de Liberté concernant les deux ex-chefs du GSPC, Abderrazak El-Para et Hassan Hattab, et leur éventuelle comparution devant la justice, le ministre, sans trop s’étaler sur le sujet, dit que “les accusés dans différentes affaires seront poursuivis et jugés, qu’ils soient présents ou absents au procès”. C’est le cas de Hassan Hattab et d’Abderrazak El-Para, censés être entre les mains des services de sécurité, mais pourtant absents à chacun de leur procès.
Doit-on comprendre que pour la justice algérienne, les deux terroristes sont toujours considérés en état de fuite ? Concernant le dossier d’Abdelmoumène Khalifa, l’affaire est à la Cour suprême britannique, selon le ministre. “La justice est souveraine, ici ou en Grande-Bretagne. L’Algérie a bien défendu son dossier et ses droits, reste à attendre la décision de leurs juges”, dit-il. Le ministre s’est aussi exprimé sur un nombre de questions touchant à son secteur, dont le problème du casier judiciaire exigé aux demandeurs d’emploi, chose qui entrave et de beaucoup la stratégie d’insertion des anciens détenus dans la société. À ce sujet, Tayeb Belaïz précise qu’il y a une ordonnance qui stipule que le casier judiciaire n’est demandé qu’en cas de candidature à un poste de responsabilité. “Nous devons changer l’idée selon laquelle la prison est un lieu de sanction,
mais la considérer comme un lieu de réhabilitation pour une meilleure réintégration des détenus dans la société.” Et de poursuivre : “Tous ceux qui veulent travailler honnêtement et s’intégrer dans la société, nous leur facilitons la tâche. Il existe actuellement environ 3 600 projets gérés par des ex-détenus qui ont bénéficié de crédits, et ils travaillent normalement. Le conflit avec l’administration revient à un problème de mentalités ; maintenant, elle a le devoir de s’ouvrir sur ces jeunes et de ne pas les culpabiliser pour des erreurs commises dans le passé.”
Au sujet de la loi sur l’abolition de la peine de mort, cette dernière n’entre pas, selon le ministre, dans les priorités immédiates du gouvernement. Enfin, lors de son déplacement, le ministre de la Justice a assisté à la cérémonie d’installation des magistrats Messaoud El-Ayeb, comme président du tribunal administratif de Batna, et Sallah Youcefi, comme commissaire d’État auprès de cette institution judiciaire. Plus tôt dans la journée, Tayeb Belaïz a également procédé à l’installation de deux magistrats, Ahmed Kermiche, président du tribunal administratif, et Chemloul Saâd Mohamed, commissaire d’État auprès de cette juridiction.