Le FFS à propos de l’affaire Mecili : «La raison d’Etat a prévalu »

Le FFS à propos de l’affaire Mecili : «La raison d’Etat a prévalu »

par M. M., Le Quotidien d’Oran, 30 novembre 2014

Commentant le non-lieu prononcé par la justice française dans l’affaire de l’assassinat, en 1987 à Paris, de Ali Mecili, le Front des forces socialistes (FFS) estime que cette décision conforme «l’impunité accordée à l’assassin» et «aux commanditaires présumés» de «l’opposant algérien, militant des droits de l’homme et cadre du FFS». Dans un communiqué signé par son premier secrétaire, Mohamed Nebbou, le FFS estime qu’»une fois de plus, la raison d’Etat a prévalu sur les devoirs de vérité et de justice».

Il est constaté que ce verdict est tombé «alors que la défense a remis un nouveau dossier mettant en avant la nécessité d’interroger plusieurs personnes impliquées ou citées dans l’affaire». Alors «que dans la pratique judiciaire, un non-lieu n’est rendu que lorsque l’instruction n’aboutit à rien et non pas lorsqu’elle n’a pas eu lieu ou est empêchée», commente le FFS. Dénonçant cette «énième entrave à la justice au nom de la raison d’Etat», le FFS «rappelle qu’il s’agit d’un assassinat politique et que ce verdict (prononcé récemment, ndlr) n’est qu’une clôture politique et non judiciaire de l’affaire».

Par ailleurs, le FFS «assure madame Mecili et ses enfants de son soutien indéfectible dans ce combat qui est et qui demeurera celui de toutes les militantes et de tous les militants du parti» et affirme qu’il ne transigera «jamais» sur la nécessité «absolue» que «justice soit rendue à son camarade et frère, le chahid Ali-André Mecili». Rappelons que suite à la décision de non-lieu, prononcée le 17 novembre dernier par le tribunal de grande instance de Paris, l’avocat de la famille de Ali Mecili a introduit un recours auprès du parquet de Paris. «Nous faisons appel de ce non-lieu. Il est hors de question qu’un crime politique commis en France reste impuni», a déclaré l’avocat de la famille, Me Antoine Comte, à l’AFP.

L’avocat estime que si ce non-lieu «rend peut-être service aux rapports franco-algériens mais c’est une honte pour la justice». Et si, comme le réclame la défense, ce dossier n’est pas rouvert, un recours pourrait être adressé à la «Cour européenne», selon une déclaration de Me Antoine Comte à notre confrère El Watan.