Représentativité de la femme : Le Conseil de la nation adopte la loi

Représentativité de la femme : Le Conseil de la nation adopte la loi

El Watan, 25 novembre 2011

Sans surprise, la femme algérienne n’aura pas eu gain de cause dans son combat pour une meilleure représentativité au sein des assemblées élues.

Hier, le Conseil de la nation a voté, à une écrasante majorité, la loi sur la représentativité de la femme. Elle entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel. Cette loi en neuf articles spécifiques à la femme, élaborée à la Présidence dans le cadre des réformes promises le 15 avril par Abdelaziz Bouteflika, n’a pas fait l’unanimité chez les proches du chef de l’Etat. Mercredi, la sénatrice Zohra Drif Bitat a vigoureusement interpellé le Président, qualifiant la loi d’«inéquitable et contraire aux engagements du Président» et de «violation des dispositions de la Constitution» qui garantit la parité des droits entre l’homme et la femme. Le 3 novembre dernier, les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) avaient adopté ce texte de loi accordant à la femme entre 20 et 40% des postes, en fonction de la densité de la population locale, mais sans obligation de figurer en tête de liste électorale.

Pour les wilayas qui disposent de trente sièges et plus, le quota de la femme est fixé à 30% au moins. Celles disposant entre 14 et 30 sièges, le quota de la femme sera de 35%. Pour les wilayas dont le nombre de sièges est de cinq et plus, le quota pour la femme est de 30%. Les wilayas disposant de moins de cinq sièges verront le quota de la femme ramené à 20% seulement. Le risque de voir les femmes écartées des postes d’élues est bel et bien réel. Zohra Drif Bitat réfute l’idée que certaines régions du pays sont «dépourvues» de femmes instruites capables d’occuper des postes importants. «C’est faux, les femmes instruites sont en force dans les différentes régions du pays, 45% des magistrats sont des femmes, le taux de réussite des filles à l’examen du baccalauréat était de 65% en 2010, contre 35% pour les garçons», argue la sénatrice en jugeant que le système de quota obligatoire de 33% représente «le seuil minimum à adopter pour enclencher une dynamique à même de consacrer le principe de parité».

Lamia Tagzout