Violences à l’égard des femmes 9.000 plaintes en une année

Violences à l’égard des femmes 9.000 plaintes en une année

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 3 mars 2016

Le nombre des plaintes déposées auprès des structures de la Sûreté nationale par des femmes violentées est en constante augmentation d’une année à une autre. Ainsi, celui-ci est passé de 7.000 il y a deux ans, à 9.000 aujourd’hui.

C’est ce qu’a indiqué Mme Kheira Messaoudène, chargée du Bureau national de la Protection de l’enfance, de la délinquance juvénile et de la protection de la femme, victime de violences, à la direction de la Police judiciaire, hier, au forum de la Sûreté nationale.

Mme Messaouden a affirmé que la Sûreté nationale a pu rendre visible ce qui ne l’était pas, concernant la violence contre les femmes et les enfants, en Algérie. Elle a affirmé que la violence, à l’égard des femmes, n’est plus un tabou aujourd’hui, en Algérie. La Sûreté nationale était la première à dire qu’il y a une violence exercée contre les femmes et qu’il y a des violences à l’égard des enfants, en rendant publics des chiffres sur ce phénomène, en toute transparence. C’est la raison pour laquelle, la police enregistre, aujourd’hui, plus de plaintes contre ce genre de pratiques. Elle précise, qu’il y a une prise de conscience, que ce soit de la part de la société civile ou de celle des femmes victimes de violence.

En soulignant que les services de la police reçoivent, ces derniers temps, des appels quotidiens, de la part de femmes ayant fait l’objet d’agressions ou de violence. Elle a précisé que le nombre des plaintes a connu une constante augmentation, au cours de ces dernières années. Et d’indiquer que leur nombre était, moins important, en 2010 pour connaître une hausse, en 2013, avec une moyenne de 7.000 plaintes. « On est, aujourd’hui, à 9000 plaintes déposées par des femmes violentées», a-t-elle souligné. Messaouden a affirmé que la violence a, toujours, existé, elle est répandue à travers toutes les sociétés du monde. Pour elle, les lois vont, peut-être, apporter un plus contre ce phénomène, peut-être, vont-elles permettre, davantage, aux femmes de dénoncer, elles-mêmes, ces violences.

Les services de la police prévoient une hausse du nombre de plaintes, après l’entrée en vigueur « de la nouvelle loi qui est venue en soutien aux lois précédentes, pour plus de protection aux femmes et aux jeunes filles», dira Messaouden. Cette dernière a évoqué, par ailleurs, l’élaboration d’un plan d’action, au cours de cette année, dans le cadre de la coopération internationale, qui vise à former des cadres policiers, en vue de traiter, les cas des femmes victimes de violences, en prenant en compte le respect des droits de l’Homme et la dimension du respect de la dignité humaine. L’organisation, à Alger, les 7 et 8 mars 2016, de la 5ème Assemblée générale de la Déclaration de la Conférence internationale de Kigali, portant sur le rôle des organes de sécurité, pour mettre fin aux violences, faites aux femmes et aux filles, est une occasion qui permettra, aux pays participants d’échanger leurs expériences. Cette rencontre prévue à Djenan El Mithak, permettra à l’Algérie, d’élaborer un plan national contre la violence à l’égard des femme et des filles, tout en prenant en compte des recommandations de cette 5ème rencontre et celles déjà formulées, lors de la 1re Conférence de Kigali, en 2010.