La réunion tripartite énonce de vagues promesses pour les 5 prochaines années

La réunion tripartite énonce de vagues promesses pour les 5 prochaines années

Rédaction Maghreb Emergent, 19 septembre 2014

La Tripartite gouvernement-UGTA-patronat du jeudi 18 septembre n’a pas dérogé à la règle des précédentes éditions. Des vœux, des ambitions, des projections, sans mesures précises ni échéances fixes. Lecture du communiqué final.

La tripartite gouvernement-UGTA-patronat, qui s’est réuni jeudi à Alger, destinée à évaluer les décisions de la 16ème tripartite du 23 février 2014, a été clôturé par l’adoption de plusieurs décisions aux contours élastiques rendant très difficile l’évaluation de leur application. Les onze décisions annoncées dans le communiqué final de la rencontre tripartite promettent une accélération de « la cadence de mise en œuvre du contenu des engagements du pacte national économique et social de croissance et d’assurer le suivi de l’application des engagements à travers le comité tripartite mis en place à cet effet ». Les participants à la réunion s’engagent à « tout mettre en œuvre pour atteindre un taux de croissance économique de 7% en 2019 » et de « poursuivre la politique sociale du Gouvernement à travers la rationalisation des transferts sociaux et le soutien aux couches défavorisées ».

Selon le communiqué, « l’effort de lutte contre le chômage par l’encouragement de l’investissement productif créateur de richesses et d’emplois » sera poursuivi, et « une attention particulière sera accordée au développement agricole et rural » en raison « de leur contribution à la sécurité alimentaire ». La dernière tripartite a décidé de promouvoir et de soutenir les « activités économiques fondées sur le savoir, à forte valeur technologique, le soutien aux « start up » portées par les jeunes diplômés et la promotion de la sous-traitance ».

« L’amélioration du climat des affaires » est remis au goût du jour par une promesse de « simplification des procédures pour la création d’entreprises » notamment dans les volets de « la disponibilité du foncier, l’accès au crédit et aux services publics de qualité ». La tripartite s’engage aussi à « moderniser l’administration économique », « lutter contre les lenteurs et comportements bureaucratiques » et « décentraliser de la décision pour garantir un meilleur service public ». Des « normes techniques de qualité et de règles de défenses commerciales » seront produites pour la « promotion et la protection de l’économie nationale », et un renforcement des « partenariats public-privé national et étranger dans le cadre de la législation nationale en vigueur ».

Satisfaction des participants

Lors de la réunion de jeudi, le Premier ministre a décliné à ses invités les principales mesures de la loi de finance 2015. Dans son résumé, Abdelmalek Sellal a focalisé sur le « budget d’équipement de 4.079,7 milliards de DA » qui est « en croissance de 48,7 % par rapport à 2014 », et une prévision d’un « taux de croissance économique de 4,25% hors hydrocarbures », et une inflation à 3%. En 2015, le produit intérieur brut (PIB) sera porté à « 18.896,1 milliards DA, en augmentation de 7% par rapport à 2014 ».

Par ailleurs, selon le communiqué final de la tripartite, le plan quinquennal 2015-2019, s’est fixé les objectifs suivants : « un programme d’investissements publics de 22.100 milliards de DA, soit 280 milliards de dollars » ; « la priorité accordée à l’amélioration des conditions de vie de la population dans les secteurs du logement, éducation-formation, santé publique et raccordements des populations à l’eau, l’électricité et le gaz… etc. » ; « une croissance forte du PIB » ; « la diversification de l’économie et la croissance des exportations hors hydrocarbures » ; et « la création d’emplois ».

Le communiqué précise aussi que les participants à la tripartie « ont pris acte et se félicitent » des mesures « contenues dans le projet de loi de finances pour 2015 » et de « l’abrogation de l’article 87bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail qui permet une sensible amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs, notamment des basses catégories professionnelles et ont convenu de mettre en place le dispositif de mise en œuvre pour une application au 1er janvier 2015 ». Concernant le rétablissement du crédit à la consommation, ils « appellent à la mise en œuvre du dispositif réglementaire régissant le crédit à la consommation pour le début de l’année 2015 ».

A l’issu de cette réunion, « il a été décidé des rencontres périodiques d’évaluation pour un meilleur suivi de la mise en œuvre des décisions prises » dans le cadre de cette tripartite.