La population revendique le rivage de Tigzirt

Occupé par l’armée à El Aouana (Jijel)

La population revendique le rivage de Tigzirt

El Watan, 22 novembre 2014

Le site balnéaire à El Aouna, Tigzirt ou depuis peu Chetita, est le théâtre depuis une semaine de protestations. La cause : pause d’une clôture et l’interdiction d’entrée imposée par l’armée.

Depuis une semaine et surtout après les deux journées de protestation des habitants de la commune d’El Aouana, la situation semble tendue dans cette paisible station balnéaire située à 20 km à l’ouest de Jijel. La pomme de discorde a trait à un site paradisiaque appelé Tigzirt, ou encore, depuis peu, Chetita, qui faisait jusque-là le bonheur des plaisanciers et des pêcheurs qui y laissaient leurs embarcations ainsi que des familles qui y pique-niquaient.

La pose d’une clôture et l’interdiction d’accès à ce site par l’armée ont suscité la colère des citoyens, qui y voient la perte d’un repère pour les habitants de la région.

Huit personnes écrouées

La fermeture de la RN43, le 16 novembre, et les échauffourées avec la police et la deuxième protestation le lendemain ont créé une tension accentuée par l’arrestation d’une dizaine de personnes, dont huit ont été écrouées et devraient être jugées demain au tribunal de Jijel. Cette action avait été suivie, le lendemain dans la soirée, par une autre protestation sur la RN43, près de la cité Berrahal, à l’entrée est d’El Aouana.

Selon les informations dont nous disposons, ce terrain, ouvert au public depuis longtemps, appartiendrait à l’ANP, qui détiendrait les documents y afférents. Seulement, la population voit mal cette intrusion, d’autant que les plaisanciers et les pêcheurs n’ont pas où amarrer leurs embarcations puisque la réception du port d’El Aouana accuse un retard important.

Le sujet a été saisi à la volée par les jeunes sur la Toile : sur facebook, une page a été créée : «SOS Jijel en danger, arrêter la condamnation des sites touristiques à Jijel». Les commentaires vont bon train, certains poussent leur ironie mordante jusqu’à la limite alors que d’autres remarques relèvent que «l’activité de l’armée est nécessaire mais ne se justifie pas dans un si joli endroit».
Fodil S.