L’expertise british au service des réformes algériennes

PREMIER FORUM ALGERO-BRITANNIQUE DES HOMMES D’AFFAIRES

L’expertise british au service des réformes algériennes

Le Quotidien d’Oran, 28 février 2005

Les réformes économiques avancent et ont atteint un niveau à même d’attirer les investisseurs étrangers. Si pour le législatif, les mesures prises sont appréciables, il n’en est pas de même au niveau des entreprises qui enregistrent d’énormes défaillances. C’est ce qui est ressorti du forum algéro-britannique des affaires qui s’est tenu, hier, à Alger.

Premier du genre, The Forum for Global Decision Makers est considéré comme une prise de contact entre les hommes d’affaires et entreprises algériens et les Britanniques dans le but de défricher le champ et les opportunités d’investissement. L’atout du Royaume Uni réside dans son expérience en la matière, une tradition qui lui procure un savoir-faire exceptionnel. Ce Know how représente le capital essentiel, aujourd’hui, dans le processus de privatisation entamé par l’Algérie. Côté algérien, on a mis en avant les pas réalisés dans la normalisation des mesures et les décisions incitatives afin d’être au rendez-vous des investisseurs étrangers. Outre le dispositif juridique, le représentant du gouvernement a mis l’accent sur le nombre d’entreprises proposées à la privatisation ainsi que la disponibilité de l’information. Mais ce qui a semblé le plus intéresser les british est le secteur financier et bancaire. D’ailleurs, on n’a pas tardé à situer l’intérêt au niveau des banques publiques proposées à la privatisation ainsi que quelques entreprises, telles que Air Algérie, Sonatrach et les télécoms. Mais, a relevé M. Hamza Abad de l’UCI, un bureau algéro-anglais, la privatisation est, avant tout, une affaire politique. Et de citer le cas du RU à l’époque de Thatcher. Il a, par ailleurs, considéré qu’elle devient une nécessité et une exigence économique de développement. Toutefois, a-t-il averti, afin d’éviter les illusions, « l’investisseur est un animal très difficile qu’il faut amadouer en lui offrant les conditions minimales ». Il a également révélé la vérité amère sur les conséquences des privatisations en matière de perte d’emplois, surtout après le constat fait de « l’inadaptation de la main d’oeuvre locale » : les pertes d’emplois pourraient être de 50 à 70%, a-t-il dit. C’est le prix à payer selon lui. Le politologue, Arslene Chikhaoui, ne pense pas moins la même chose. Il a estimé que l’avenir est dans le créneau des services. Pour lui, « l’Algérie est un nouveau marché, un pays à vocation commerciale ». Il situe, d’ailleurs, les secteurs cibles dans les services pétroliers, les banques et assurances, le traitement des eaux, la protection de l’environnement ainsi que l’information technologique. Il est donc impératif de développer l’activité, a-t-il estimé « pour nous arrimer à la globalisation ». Mais dans tous les cas de figure, cela ne se fera pas sans dégâts. Il restera au gouvernement de trouver les solutions pour atténuer l’impact social de ces choix économiques. Certains, à l’image de M. Abad Hamza, préviennent contre «les privatisations forcées» qui portent un risque non seulement d’échec mais aussi d’explosion sociale. D’autres ont mis en exergue l’absence de « culture capitalistique » qui peut être un facteur de blocage pour la nouvelle dynamique économique, notamment le passage au libéralisme par le biais des privatisations.

Les hommes d’affaires britanniques semblent déjà s’être fait une idée sur l’évaluation qu’ils sont venus faire des opportunités d’investissement en Algérie et des moyens mis en oeuvre pour l’ouverture de son économie.

D. B.