Le renforcement de la présence algérienne sur le marché énergétique européen souhaité par l’Allemagne

Le renforcement de la présence algérienne sur le marché énergétique européen souhaité par l’Allemagne

par Safia Berkouk, Le Jeune Indépendant, 24 février 2007

Les entreprises allemandes sont disposées à contribuer à l’ouverture, à la modernisation et à la diversification de l’économie algérienne. «L’Europe ne devrait pas être approvisionnée en énergie seulement à partir de l’Est mais doit également l’être fortement à partir de l’Ouest et je peux facilement imaginer que dans le futur des quantités de plus en plus importantes de gaz algérien arriveront en Allemagne et en Europe.» Cette déclaration a été faite par le ministre allemand de l’Economie et de la Technologie, M. Michael Glos, lors de la visite qu’il a effectuée mercredi et jeudi derniers en Algérie, en compagnie d’une importante délégation d’hommes d’affaires de son pays et de responsables de son département.

Une visite au cours de laquelle M. Glos a fortement plaidé pour le renforcement de la présence algérienne sur le marché énergétique européen. Il a, dans ce cadre, exprimé le soutien de son pays «à la création de nouveaux pipelines reliant l’Algérie à l’Europe afin de réduire la dépendance de celle-ci vis-à-vis de la Russie en matière de pétrole et de gaz».

Il n’a cependant pas omis d’évoquer l’hostilité et les craintes européennes devant l’éventualité de la création d’une Opep du gaz dans laquelle l’Algérie et la Russie seraient parties prenantes. Une telle organisation «irait contre la liberté du commerce mondial», a-t-il soutenu.

La question énergétique a été au centre de l’intérêt de la visite de M. Glos, qui a présidé jeudi à la résidence El-Mithaq les travaux du Forum d’affaires algéro-allemand (F3A), en compagnie du ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar.

Ce dernier a saisi l’opportunité pour appeler les hommes d’affaires allemands à ne pas se contenter du partenariat pour être présents en Algérie, mais à venir investir directement. M. Temmar s’est demandé pourquoi l’Allemagne, qui exporte ses investissements directs en Asie et dans d’autres pays, ne les exporterait pas vers l’Algérie, qui jouit de plusieurs atouts et offre des avantages comparatifs importants, comme l’énergie à faible coût et une base industrielle perfectible.

Il a évoqué dans ce contexte la nouvelle stratégie industrielle axée sur des filières «importantes et porteuses» telles que la pétrochimie, les engrais, l’acier, la mécanique et l’agroalimentaire. Ces filières peuvent intéresser les industriels allemands qui «excellent dans ces domaines», a souligné le ministre.

Soutenant les propos de M. Temmar, M. Glos a reconnu que l’Algérie «offre d’excellentes opportunités pour l’industrie allemande», en ajoutant que les entreprises allemandes, qui étaient, dans le passé, des partenaires importants de l’Algérie, sont aujourd’hui prêtes à «contribuer activement à l’ouverture, la modernisation et la diversification de l’économie algérienne en y apportant leur technologie, leur savoir-faire et leur expertise technique».

Particulièrement présentes dans le secteur de l’énergie, les entreprises allemandes sont aujourd’hui disposées à renforcer et à diversifier leur présence en Algérie, selon M. Glos. Le privé algérien signe deux contrats de partenariat avec des sociétés allemandes La visite du ministre allemand a été couronnée par la signature de deux contrats de partenariat avec le secteur privé algérien.

Le premier a été signé entre le groupe algérien Dalhi et le groupe allemand Siemens et porte sur la fourniture clé en main d’un poste haute/moyenne tension pour le projet urbanistique «Alger Médina» qui englobe notamment un centre commercial et un port de plaisance donnant sur la baie d’Alger.

D’un montant de 300 millions de dinars, ce projet doit être réalisé dans un délai de 9 mois, a précisé le P-DG de Siemens Algérie, M. Peter Donnerbauer. Quant au second accord, il a été conclu entre l’entreprise privée de services maritimes (AMS) et l’allemand Sloman Neptun pour la création d’un joint-venture en matière de transport maritime.

Celle-ci sera dotée d’un capital social de 10 millions de dinars détenu à parts égales par les deux partenaires. La société, qui doit démarrer ses activités après l’obtention d’un agrément du ministère des Transports, a pour objet de consigner les navires de l’armement allemand dans les ports algériens, a précisé le P-DG d’AMS, M. Zouaoui Bendjellit.

Pour cela, elle compte consentir un investissement initial de 50 à 60 millions de dinars. S. B.