Le port de Ténès victime de la crise financière mondiale

Déchets ferreux et non ferreux

Le port de Ténès victime de la crise financière mondiale

par B. Otsmane, Le Quotidien d’Oran, 10 novembre 2008

Conséquence de la crise financière qui frappe en plein fouet les entreprises étrangères, notamment l’industrie sidérurgique, et qui sont astreintes de réduire voire arrêter leurs activités, les exportations des déchets ferreux et non ferreux, à partir du port de Ténès, connaissent un ralentissement jamais égalé auparavant, à l’exception de la période de flottement qui était due principalement à des contraintes d’ordre technique. Les principaux pays importateurs de ces produits sont la Turquie et à moindre mesure l’Italie et l’Espagne.

Selon les services transitaires exerçant au niveau du port de Ténès, le trafic s’est considérablement réduit, au point qu’on arrive difficilement à charger un seul bateau pendant un mois, contre quatre ou cinq dans un passé récent. La même source invoque le prix d’achat de la ferraille qui se négociait, avant septembre, autour des 300 dollars la tonne, et trouvant difficilement acquéreur même pour 120 dollars la tonne. Quant au marché local, les déchets ferreux sont cédés aujourd’hui, entre 3 et 6 DA le kg contre 12 et 16 DA au mois de septembre 2008.

Devant une telle situation, la majorité des exportateurs temporisent dans l’attente de jours meilleurs. Par ailleurs, si cette situation perdure, elle risque de compromettre sérieusement l’équilibre financier de l’entreprise portuaire (plus de 60 % des recettes proviennent du trafic des déchets ferreux et non ferreux), d’autant plus qu’un ambitieux programme de développement de cette infrastructure portuaire vient d’être initié à la suite de la visite du chef de l’Etat sur les lieux, en mai 2007. Les travaux, toujours en cours, concernent la réalisation du quai Sud pour une enveloppe de 350 millions de DA et ce, afin d’augmenter la capacité commerciale du port. De toute évidence, le ciel risque de s’assombrir davantage pour les travailleurs de l’entreprise portuaire de Ténès, au moment même où, les responsables du pays minimisent l’impact de la crise financière sur nos entreprises.

Pour rappel, le numéro un mondial de l’acier, ArcelorMittal, a annoncé dernièrement qu’il allait réduire deux fois plus que prévu, sa production cette fin d’année pour faire face à la baisse de la demande d’acier, et que ses résultats allaient reculer au quatrième trimestre. Le groupe va réduire sa production dans le monde de 30 %, contre 15 % prévu initialement, face à la baisse de demande dans le contexte de crise économique.

Après avoir annoncé des réductions de 15 %, ArcelorMittal avait précisé jeudi, qu’il arrêtait pour au moins deux trimestres des hauts-fourneaux sur «une douzaine» de ses sites européens, pour faire face à une nette baisse des commandes des constructeurs automobiles.

Nombre de constructeurs automobiles connaissent, ces derniers temps, de sérieux problèmes. Des constructeurs automobiles américains semblent s’approcher dangereusement de la faillite.

Le président élu Barack Obama a affirmé vendredi, que le sort de l’industrie automobile des USA était une «haute priorité», mais sans s’engager sur une aide financière que General Motors, Ford et Chrysler demandent avec de plus en plus d’insistance.

En France, conséquence de la crise économique, PSA Peugeot Citroën a annoncé qu’il allait prendre au quatrième trimestre des mesures de chômage partiel sur la quasi-totalité de ses sites de production européens, tandis que son concurrent Renault va arrêter la production de plusieurs usines pendant une à deux semaines en France, et quelques jours dans certains sites étrangers.