Selon Karim Djoudi: Orascom n’a fait aucune offre à l’Algérie

Selon Karim Djoudi: Orascom n’a fait aucune offre à l’Algérie

par Yazid Alilat, Le Quotidien d’Oran, 26 mai 2010

L’opérateur de téléphonie mobile égyptien Orascom Telecom Holding n’a fait aucune offre jusqu’à présent à l’Etat algérien pour la vente de sa filiale algérienne de téléphonie mobile Djezzy. C’est le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui l’a annoncé hier mardi en marge des travaux en plénière du Conseil de la nation.

Pour rappel, l’Etat algérien s’était manifesté pour faire prévaloir son droit de préemption dès lors qu’OTH avait décidé de vendre sa filiale algérienne au géant sud-africain de la téléphonie mobile, MTN, qui contrôle pratiquement une grande partie de l’Afrique. «A ce jour, nous n’avons pas d’informations dans ce sens, il n’y a pas eu de volonté affichée pour la cession de Djezzy à l’Etat algérien», a indiqué M. Djoudi, cité par l’APS. En filigrane, la déclaration du ministre des Finances clarifie la situation actuelle de ce dossier : pour le moment, il n’y a pas l’ombre de négociations entre les deux parties pour le rachat par l’Etat algérien d’OTA.

Selon M. Djoudi, le droit de préemption mis en avant par l’Algérie, dans le cadre des dispositions de la LFC2009, «nécessite que l’entreprise mère affiche clairement sa volonté qu’elle entrerait en discussions avec le gouvernement algérien pour pouvoir céder OTA (Orascom Telecom Algérie)». Il ajoute : «Nous avons des positions très claires en ce qui concerne ce dossier, nous exercerons notre droit de préemption de 100% sur le capital de Djezzy et nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values».

Une disposition de la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 souligne que «l’Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d’un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers, ou au profit d’actionnaires étrangers, et ce afin de mieux observer et réguler le patrimoine économique algérien». Pour autant, le dossier Djezzy s’épaissit encore plus et les déclarations de M. Djoudi confirment que le climat est exécrable dans cette affaire. La semaine dernière, le ministre de la Poste et des TIC, M. Hamid Bessalah, avait annoncé l’ouverture de négociations avec le holding Orascom Telecom. Il a ajouté que «ces négociations durent, mais je crois que la situation du holding est telle qu’ils vont accélérer le processus de vente et j’insiste pour dire que c’est eux qui ont décidé de vendre».

Le ministre des Finances avait également, la semaine dernière, souligné que «ce qui est demandé et exigé, c’est que les propriétaires d’OTA se rapprochent des autorités algériennes en premier lieu, en vue d’appliquer les droits de préemption et les dispositions du cahier des charges qui prévoient que tout changement de propriétaire en matière de licence soit fait avec l’autorisation de l’autorité de l’ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) et les pouvoirs publics». Depuis, aucun écho n’est parvenu du Caire pour faire avancer le dossier.

Avec un parc d’abonnés estimé à fin mars 2010 de 14,8 millions d’abonnés, OTA détient 59% du marché algérien de la téléphonie mobile. Au 1er trimestre 2010, il a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires à 412,5 millions de dollars, contre 462,537 millions de dollars en mars 2009, soit une chute de 11%.