Loi de finances 2013: Entre soutien sans réserve des uns et critiques acerbes des autres

DÉBAT AUTOUR DU PROJET DE LOI DE FINANCES 2013

Entre soutien sans réserve des uns et critiques acerbes des autres

Le Soir d’Algérie, 24 octobre 2012

Les débats autour du projet de la loi de finances 2013 se sont poursuivis hier avec l’intervention des chefs des groupes parlementaires des partis et la réponse du ministre du secteur avant le vote, prévu le 11 novembre prochain, qui ne sera sans doute pas autre chose qu’un quitus.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Et pour cause, le FLN et le RND, par le biais des chefs de leurs groupes parlementaires, ont donné un avantgoût à travers un soutien sans réserve aucune audit projet de loi. D’abord Fouzia Bansahnoun du RND qui s’est félicitée en tout premier lieu de la très forte mobilisation des ressources de l’Etat consacrée dans ce projet de loi, visant, dira-telle, à la garantie de la poursuite de la politique sociale du pays, celle de la réalisation d’ambitieux programmes de développement et l’appui impuissant au développement de l’investissement économique. Ceci avant de relever la prudence et le souci de rationalité qui caractérisent ce projet de loi de finances. Et à l’intervenante d’exprimer le soutien du RND au maintien et à la sauvegarde du fonds de régulation des recettes, une assurance, selon elle, pour le pays en cas d’une brusque chute des prix du pétrole. Le même soutien est exprimé par le parti d’Ouyahia au placement par l’Algérie de 5 milliards de dollars au niveau du FMI avec tous les intérêts et avantages que cela engendrera pour le pays. Un prêt qui continue de faire couler beaucoup d’encre et qui a, par ailleurs, poussé le FLN à apporter à son tour à l’initiative de Mohamed Djemaï pour qui l’Algérie, en procédant de la sorte, n’a pas fait un don et que l’argent prêté ne signifie pas sa perte comme susuré ici et là mais confirme la puissance du pays et sa capacité augmente et à même de conforter sa position et sa crédibilité dans le concert des nations. Un avis que ne partage nullement le PT dont le chef du groupe parlementaire a qualifié tout simplement ce prêt de geste qui «n’honore pas le pays» et constitue, dira Ramdhane Taâzibt, un «acte d’allégeance à une institution qui est l’ennemi des peuples et des nations». Et de relever dans ce projet de loi une contradiction d’avec le plan d’action du gouvernement dont il est censé constituer le levier d’application. Taâzibt en voudra pour preuve la réduction des budgets de fonctionnement de six secteurs-clés à l’image de ceux de l’éducation, de l’enseignement supérieur qui ont été revus à la baisse tout comme l’est le budget dans sa totalité au moment où, s’interrogera-t-il, le montant des recettes est en hausse. Tout comme il s’apesentira sur les faveurs fiscales encore une fois concédées aux patrons au moment où, soutiendra le dirigeant du PT, et de l’aveu même du chef du FCE, 4% seulement des PME-PMI sont réellement productives et apportent une plus-value à l’économie nationale. Regrettant le refus du ministre délégué à la Défense nationale, des ministres de la Justice et des Affaires étrangères de se présenter devant la commission des finances de l’APN, le FFS, par la voix de Chaffai Bouaïche, s’interrogera si le pays disposait de deux gouvernements, l’un soumis au contrôle des députés et l’autre exempt. Et de relever l’insignifiance de l’enveloppe de 40 milliards de dinars allouée aux collectivités locales dans le cadre des PCD par rapport, dira-t-il, aux besoins multiples et nombreux des populations. Le pari d’Aït-Ahmed ne se suffira pas de remarques et de critiques puisqu’il propose comme mesures concrètes la mise sur pied d’un fonds national dédié aux handicapés, un autre pour les femmes divorcées, une prime pour les demandeurs d’emploi. Cette dernière mesure que l’Alliance de l’Algérie verte avance, elle aussi, au même titre qu’un fonds spécial consacré au développement du monde rural à même de limiter, à défaut d’endiguer le phénomène de l’exode rural. Naâmane Laouer, le chef du groupe parlementaire du triumvirat islamiste, dira ne pas comprendre le bon soin laissé aux walis de pouvoir céder du foncier aux potentiels investisseurs sans aucun levier de contrôle. Il en est de même, selon lui, de la possibilité pour les inspecteurs locaux des impôts de concéder des rabattements fiscaux d’un montant de 500 millions de dinars, ce qui ouvre grandement, selon Laouer, «les portes à la corruption» que le plan d’action et le projet de loi de finances se proposent de combattre.
M. K.