Investissements: Les Italiens veulent rattraper le retard

INVESTISSEMENTS ETRANGERS EN ALGERIE

Les Italiens veulent rattraper le retard

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 3 juin 2007

L’ambassadeur d’Italie en Algérie, Giovan Battista Verderame, a reconnu que les banques italiennes ont pris beaucoup de retard pour s’installer en Algérie, comparativement à d’autres banques étrangères. Pourtant l’Italie compte aujourd’hui 123 entreprises en Algérie et est considérée comme le deuxième fournisseur de l’Algérie après la France.

Bien que l’Italie n’ait aucune banque en Algérie – la France en a quatre sur le territoire algérien -, l’ambassadeur d’Italie en Algérie a rappelé que son pays a incité la Banque européenne d’investissement à ouvrir un guichet pour la Méditerranée pour financer exceptionnellement des investissements privés, des financements dont un bon nombre d’investisseurs algériens privés ont bénéficié. Le chef de la diplomatie italienne a ajouté hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son ambassade, sur la participation italienne à la 40e foire internationale d’Alger (FIA 2007), que la partie italienne veut bien rattraper le retard en analysant dans un premier temps les perspectives d’un renforcement de collaboration interbancaire.

Le président de l’Institut italien pour le commerce extérieur (ICE) Umberto Vattani a indiqué pour sa part, qu’un dossier spécial banque sera traité, lors du forum économique italo-algérien, prévu le 4 juin à Alger. «On a prévu, lors de ce forum, une rencontre pour mettre au point toutes les questions d’intérêt commun, et chercher ensemble les perspectives de collaboration dans le domaine bancaire et surtout étudier les opportunités pour s’implanter en Algérie», a-t-il fait remarquer.

Le sous-secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Mauro Agostini, a indiqué, dans ce contexte, que l’implantation des banques italiennes ne dépend pas uniquement du gouvernement italien mais elle dépend surtout de la volonté des institutions bancaires elles-mêmes qui investissent en fonction de la rentabilité et l’efficacité du marché. «C’est dans ce sens qu’on a prévu d’accompagner une délégation de représentants de l’Institut italien pour le commerce extérieur, de Confindustria, de l’association des banques italiennes et une délégation d’environ 200 entreprises qui participeront au forum économique italo-algérien», a-t-il précisé. Et d’ajouter que «l’objectif est de présenter aux entreprises italiennes le marché algérien afin d’approfondir les opportunités d’investissements dans différents domaines et même dans le domaine bancaire».

La délégation italienne qui viendra à Alger aura à sa tête la ministre italienne au Commerce international, Mme Emma Bonino.

M. Agostini a aussi annoncé qu’un guichet italien sera ouvert «prochainement» à Alger, au sein de la banque française BNP-Paribas. Ce guichet sera dirigé par la banque italienne BNL, rachetée récemment par BNP-Paribas, a-t-il précisé.

Enfin, les conférenciers ont annoncé la signature de deux importants accords de coopération économique, lors de ce forum. L’un concerne le contrat décroché par Atalferr qui devrait apporter une assistance technique quinquennale dans le secteur ferroviaire et l’autre porte sur la signature de contrat entre l’Union des industriels et des entreprises de Rome qui souhaite développer en Algérie les projets d’internalisation pour les entreprises associés et l’ANDI.

L’ambassadeur d’Italie en Algérie a évoqué plusieurs projets qui sont au stade de négociations en précisant qu’il y a une moyenne de 12 projets de privatisation, objets de négociation, dans le domaine du gaz, du revêtement, des travaux publics et autres, d’un montant global de 120 millions d’euros. Il a également rappelé que le montant global des investissements italiens en Algérie est de 300 millions d’euros.

Le sous-secrétaire au Commerce extérieur enchaîne pour affirmer que les importations algériennes de l’Italie ont augmenté de presque 22 % en 2006, par rapport à l’année 2005, ce qui a permis à l’Italie d’être classée comme 2e fournisseur de l’Algérie après la France. Il a précisé en outre que les exportations algériennes vers l’Italie ont augmenté presque de 20 % par rapport à 2005, et l’Italie est le deuxième client de l’Algérie après les Etats-Unis, en absorbant environ 17 % des exportations de notre pays.

Concernant la foire, les conférenciers italiens ont exprimé leur joie du fait que leur pays soit désigné comme l’invité d’honneur de cette manifestation. Ils ont indiqué qu’une centaine d’exposants italiens seront présents à la foire en plus de 243 opérateurs italiens dont 9 banques italiennes qui organiseront à l’issue de cette manifestation 800 à 1.000 rencontres d’affaires et d’échanges.

Enfin, le chef de la diplomatie a tenu à préciser que cette manifestation est très importante aux yeux des Italiens puisque elle ne concerne pas uniquement le marché algérien mais l’ensemble du marché de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée.