Bouteflika plaide le partenariat stratégique

Bouteflika plaide le partenariat stratégique

El Watan, 29 janvier 2003

La rencontre algéro-italienne des hommes d’affaires, sous le parrainage des présidents MM. Abdelaziz Bouteflika et Carlo Azeglio Ciampi, a drainé la grande foule hier au Sheraton.

Après des années marquées par une certaine léthargie inhérente à la situation vécue par l’Algérie, le constat a été fait que l’essentiel est resté sauf entre les deux pays. Les opportunités aussi.Les relations politiques autant qu’économiques sont restées denses. A l’image de cette grande proximité commerciale avec la position algérienne de premier client de l’Italie dans les mondes arabe et africain, et l’Italie qui est le deuxième fournisseur de l’Algérie dans le monde juste derrière la France. Dans son allocution ayant précédé celle du chef de l’Etat algérien, le président de la République italienne a mis en relief les extraordinaires opportunités de partenariat existantes entre les deux pays voisins. «La rencontre d’aujourd’hui s’inscrit dans une stratégie que partagent l’Algérie et l’Italie en vue du développement de la Méditerranée. Par ses ressources naturelles, ses capacités techniques et ses cadres qualifiés, l’Algérie dispose d’un potentiel déterminant. Elle a un rôle important auquel l’Italie s’offre de contribuer.» Ciampi mettra en relief néanmoins les écueils à lever pour aboutir à ces partenariats tant bilatéraux que multilatéraux (Euromed…). Les préalables stabilité et résorption des écarts de revenus sont, d’après-lui, impératifs. «Il ne peut y avoir de stabilité politique ni de sécurité durable si demeurent les inacceptables divergences de revenu et de qualité de vie entre les populations des deux rives.» Ciampi rappellera aussi les fortes opportunités qu’offre déjà la perspective ouverte par les grands projets durables que sont le Gazoduc Transmed, le câble électrique sous-marin et d’autres liaisons aussi (fibre optique), qui sont à ajouter à un très fort courant d’affaires reliant les hommes d’affaires des deux rives. L’accord pour la conversion de la dette de plus de 84 millions d’euros est l’un de ces jalons. Tout comme A. Mantica, sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, le président italien dit manifester un intérêt particulier à la modernisation de l’économie algérienne ainsi qu’à la réussite de la politique de privatisation dans sa nouvelle mouture, consacrée par l’ordonnance d’août 2001.Pour sa part, le chef de l’Etat algérien, M. Bouteflika, a lui aussi insisté sur les changements structurels indéniables de l’économie algérienne. Avec le langage des chiffres, il annoncera la signification du «basculement» de l’économie algérienne ces dix dernières années avec un secteur privé «dominant», désormais, plus de 70 % de la valeur ajoutée sont produits en hors hydrocarbures. M. Bouteflika s’est félicité aussi des grands projets en cours entre les deux pays ainsi que les multiples partenariats en phase de maturation.Il relèvera ainsi «l’importance que les Italiens, forts de leur technologie et expertises, doivent accorder aux projets de l’autoroute Est-Ouest. Les télécoms, les transports, l’infrastructure et la sidérurgie sont dignes d’intérêt.» Après s’être félicité de la prochaine implantation d’une importante banque italienne à Alger, le chef de l’Etat a exhorté les Italiens à faire plus et mieux dans l’optique d’une large reconversion de la dette extérieure algérienne en mettant en avant la possibilité de la prise de participation dans les entreprises algériennes privatisables (320 annoncées il y a quelques jours) et pourquoi pas y aller à des «clonages» ou délocalisation tant, dira-t-il, les avantages de l’Algérie sont multiples (mains-d’œuvre bon marché, proximité des marchés extérieurs, énergie moins chère). Il annoncera aussi cette autre opportunité qui est l’entrée en vigueur, prochainement, d’une nouvelle loi, attractive, sur les zones franches. M. Bouteflika n’a pas manqué aussi de mettre en avant la situation économique et macro-financière «plus que satisfaisante» de l’Algérie. Il rappellera, à ce propos, que grâce aux réserves de change, l’Algérie a l’équivalent de 22 mois de capacités d’importation. L’inflation est contenue à 2 % et les déficits résorbés.

Par Kamel C.