Hassi-Messaoud: Projet de la nouvelle ville

Projet de la nouvelle ville

Bouteflika attendu le 24 février

Par AÏSSA HADJ DAOUD, Liberté, 15 janvier 2005

Selon M. Zerhouni, le président de la République se rendra le 24 février prochain à Hassi-Messaoud pour la pose de la première pierre de la nouvelle ville.

Cette localité jouit d’une histoire qui remonte à 1915, date à laquelle un Bédouin dénommé Messaoud Rouibeh, originaire de Metlili, venu sur ces lieux à la recherche d’herbages pour son troupeau, découvrit de l’eau à une profondeur de moins de 15 mètres. Par la suite, en 1958, un bouleversement radical a ciblé cette région désertique. Grâce à la découverte du pétrole, Hassi-Messaoud devient une commune en 1984, année où elle se transforme anarchiquement de zone industrielle ou résidentielle en un amoncellement de cités, cantonnements et bidonvilles, où des familles, qui n’ont rien à voir avec le pétrole, s’entassent au fil du temps. Par ailleurs, le débarquement des sociétés de sous-traitance, privées, publiques ou étrangères a stimulé l’exode d’une population travailleuse, en majorité clandestine, non reconnue par la commune. À Hassi-Messaoud, les tarifs de l’immobilier ne cessent de flamber. La location d’un commerce ou d’un appartement dans une cité du centre ne coûte pas moins de 40 000 DA. En arrière-plan, dans des cités supposées pauvres : El-Haïcha ou Bzim Dahraoui, la location peut coûter 15 000 DA. Beaucoup de charges s’y ajoutent avec un salaire amoindri des trois quart par le sous-traitant employeur qui se taille la part du lion dans ce marché juteux qu’est la sélection du personnel. Bien avant la découverte du pétrole et la création du bidonville à la fin des années 1970, El- Haïcha, pour ne citer que ce quartier, était initialement un carrefour de parcours camelin. Deux ans après la création de la commune de Hassi-Messaoud, soit en 1986, le bidonville est entièrement démoli. Il donne donc lieu à 400 lots de 300 m2 chacun, attribués aux nomades sédentarisés. Le but était de réorganiser le quartier et de stabiliser les familles en sauvegardant leurs coutumes et traditions. Les quartiers d’El- Haïcha et autres sont une création de l’État qui, à tord ou à raison, a encouragé la construction illicite et omis d’appliquer la réglementation. Hassi-Messaoud compte aujourd’hui plus de 60 000 habitants, son parc de logements s’élève à plus de 15 000 sur l’ensemble de la commune. L’absence d’un recensement précis des habitants, la non-régularisation de la situation des attestations d’attribution de terrain et l’absence d’un contrôle rigoureux aux différentes entrées de la ville sont autant de facteurs qui ont contribué à faire d’El-Haïcha, de Bzim Dahraoui, la cité des 36-Logements et autres cités, un foyer d’insécurité, évoqué d’ailleurs par M. Zerhouni.