Un nouveau scandale à Sonatrach

Deux conventions et un contrat d’un montant de 250 milliards passés de gré à gré !

Un nouveau scandale à Sonatrach

Par : NOUREDDINE BENABBOU, Liberté, 24 juillet 2010

Après les derniers scandales de Sonatrach, les langues se délient. Selon les documents en notre possession, deux conventions-cadres et un contrat, passés de gré à gré par Sonatrach avec Safir SPA, pourraient faire parler d’elles. Safir spa est une société algéro-française d’engineering et de réalisations, dont l’État algérien détient 51% (Sonatrach 36% et Sonelgaz 15%) et l’entreprise française Marais Contracting 49%, mais le DG (un ancien cadre de Sonatrach) de la partie française, gère l’entreprise Safir Spa, malgré les 49% seulement. Le procédé du gré à gré sème le doute, puisqu’il s’agit de montants très importants. Jugez-en : conventions Sonatrach Aval-Safir spa, montant : 168 milliards de centimes, et Sonatrach Enip-Safir spa, montant 27 milliards de centimes, pour des prestations d’engineering et de services de projets, et enfin un contrat de réalisation d’un centre de stockage d’azote pour le montant de 58 milliards de centimes avec un délai de réalisation de 24 mois à partir du 20/07/2008, avec un ordre de service sous le numéro 48/2008, où étude et réalisation sont mentionnées. Tous ces contrats sont passés sous le procédé de gré à gré avec une société où tout le personnel (DG, DAF, directeur technique, directeur d’exploitation) de la partie française est algérien. Installée depuis le départ de l’entreprise Gaz de France en 2003, Marais Contracting a pris le relais dans Safir spa, en 2004. Mais, en 2005, ses employés entamèrent des sit-in et une grève pour dénoncer l’incompatibilité et l’inutilité de cette partie française qui n’a rien apporté au groupe Safir spa.
À part les gros contrats décrochés de Sonatrach et les bénéfices énormes récoltés grâce au procédé du gré à gré. La poignée de cadres français profitent des compétences algériennes, sous-payées, en louant chèrement leurs services à Sonatrach (passe de 2 500 à 5 000 DA/heure pour un cadre, à titre d’exemple). Même les réalisations sont effectuées par des sous-traitants algériens, à en croire nos sources.
Les raisons de ces contrats de plusieurs milliards passés de gré à gré, sans solliciter des appels d’offres et les publier dans le BAOSEM, le bulletin d’offres du secteur de l’énergie et des mines, comme le stipule la réglementation en vigueur, restent inexpliquées car il s’agit de contrats d’une durée de 3 ans et 24 mois, et non des travaux d’urgence de quelques jours, voire de quelques semaines pour procéder au gré à gré. Depuis 2004, combien de contrats de gré à gré ont été contractés avec Safir spa ? La question taraude l’esprit de tous les concurrents et de toutes les personnes avisées de Sonatrach. Après les dernières affaires qui ont secoué Aval et GNL16 à Oran, y aura-t-il une nouvelle affaire Sonatrach-Safir spa ?