La contrebande de carburant est une gangrène pour l’économie algérienne

La contrebande de carburant est une gangrène pour l’économie algérienne (Yousfi)

Sana Harb, Maghreb Emergent, 22 juillet 2013

Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi vient de se prononcer sur les problèmes de pénurie de carburants en Algérie en mettant en cause la contrebande qu’il a qualifiée de «gangrène pour l’économie nationale».

 

1,5 milliards de litres de carburants sortent chaque année illégalement d’Algérie, a indiqué le ministre algérien de l’énergie et des mines dans une estimation chiffrée inédite du volume de carburant transféré vers les pays voisins. « La contrebande de carburant est une gangrène pour l’économie nationale. Ça suffit », s’est indigné M. Yousfi lors d’une visite de travail à El Oued. « Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d’une manière illégale. Cela représente un (1) milliard DA », a avancé le ministre. Avec une telle quantité, ce sont 600.000 véhicules tournent au-delà des frontières du pays. M.Yousfi a indiqué que les pouvoirs publics avaient pris des « mesures fermes » en collaboration avec les autorités des wilayas situés près des frontières pour s’attaquer au fléau. « Mais il faut que tout le monde s’y mette » pour combattre ce phénomène, a-t-il souligné. Il y a quelques jours, le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia a estimé que la contrebande de carburant était devenue un « problème sécuritaire » pour le pays. Il avait affirmé que 25% de la production nationale de carburant « est gaspillée et exportée illégalement » aux frontières. La wilaya de Tlemcen consomme plus de carburant qu’Alger ». Une réunion interministérielle a été tenue, a indiqué Ould Kablia et a pris des mesures certaines, à caractère sécuritaire, pour contrecarrer les contrebandiers. Parmi ces mesures, figurent la saisie de tous les moyens de contrebande du carburant, des biens des contrebandiers et d’autres mesures au niveau des stations NAFTAL. Le trafic de carburant « est désormais un problème tant sécuritaire qu’économique», a déclaré M. Ould Kablia. Pour des raisons politiques, les autorités algériennes refusent d’augmenter les prix des carburants alors que pour les experts ils sont la principale cause de la contrebande.