Comité économique algéro-japonais : Sonatrach cède la coprésidence au FCE

Comité économique algéro-japonais : Sonatrach cède la coprésidence au FCE

par Mohamed Mehdi, Le Quotidien d’Oran, 23 septembre 2008

C’est désormais le Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui copréside, pour la partie algérienne, le Comité économique algéro-japonais, en remplacement de Sonatrach. La cérémonie de transfert de la coprésidence s’est déroulée, dimanche soir au Hilton, en présence du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, du président du FCE, Réda Hamiani, et du PDG de JGC Algérie Corp., Yoshihiro Shigehisa, co-président du Comité pour la partie japonaise. Après 17 ans de coprésidence dans le Comité économique algéro-japonais, la compagnie nationale Sonatrach cède ce poste au Forum des chefs d’entreprises (FCE). Pour le Forum comme pour Sonatrach, ce changement vise à «promouvoir le partenariat algéro-japonais au-delà du secteur des hydrocarbures», ont expliqué tour à tour MM. Hamiani et Meziane.

Selon Hamiani, l’idée d’élargir la participation à ce Comité aux entreprises algériennes activant hors hydrocarbures est venue d’une discussion entre le FCE et les partenaires japonais. Tenu au courant de cette proposition, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, «a accepté l’idée», explique Hamiani.

Avec l’introduction du FCE, le Comité économique algéro-japonais «est désormais ouvert aux entreprises privées», ajoute le président du Forum qui estime que les relations économiques entre les deux pays méritent d’être plus intensives.

Selon les statistiques présentées par Hamiani, de 1992 à 2007 l’Algérie a importé du Japon 4 % du total des importations, constituées à 95 % de bien d’équipements industriels et demi-produits. En 2007, le montant des importations a atteint 1 milliard de dollars. Les exportations vers le Japon ne dérogent pas à la règle générale des expéditions algériennes, elles sont composées à 98 % d’hydrocarbures. En 2004, elles étaient de 121 millions de dollars. En 2006, le volume des exportations baisse à 57 millions de dollars. Concernant les investissements japonais, le président du FCE constate qu’ils sont faibles et restent concentrés dans le secteur des hydrocarbures. Réda Hamiani plaide pour lever «d’un côté comme de l’autre» tous les obstacles rencontrés pour donner plus de densité aux relations économiques entre les deux pays, et les diversifier pour sortir de l’ornière des hydrocarbures. Pour le PDG de Sonatrach, la restructuration de ce Comité «s’est imposée d’elle-même avec l’apparition d’organisations patronales importantes comme le FCE» mais, ajoute-t-il en guise de clin d’oeil, «cela ne signifie nullement le retrait de Sonatrach». «Nous partageons tous, a-t-il également ajouté, la même volonté de donner une sérieuse impulsion aux relations d’affaires entre les acteurs économiques des deux pays, pour tirer profit du potentiel considérable que recèle la nouvelle croissance de l’économie algérienne».

De son côté, le PDG de JGC Algérie, M. Shigehisa, a annoncé la réunion, les 24 et 25 novembre prochain, du Comité pour renforcer et élargir les relations économiques entre les deux pays à d’autres secteurs que le secteur pétrolier. Il a promis, en sa qualité de coprésident du Comité, d’introduire de «grandes compagnies japonaises représentant différents secteurs» pour discuter d’éventuels investissements en Algérie. Il a également promis que la majorité du personnel de JGC Algérie, dont la cérémonie d’inauguration aura lieu en novembre, seront des ingénieurs algériens. Pour sa part, le représentant du Nippon Keidanren (le patronat japonais), M. Takehara, a estimé que les entreprises japonaises activant hors hydrocarbures n’ont pas assez d’informations claires sur l’économie algérienne et la politique d’investissement en vigueur pour les étrangers, souhaitant avoir des réponses lors de la rencontre de novembre prochain.