La carte des gazoducs

PARTENARIAT ALGÉRIE-EUROPE

La carte des gazoducs

L’Expression, 27 novembre 2006

L’Algérie alimentera le marché européen en électricité.

Les deux projets structurants à caractère régional et intercontinental, le gazoduc Medgaz qui doit relier l’Algérie à l’Espagne par voie sous-marine, ainsi que le gazoduc Galsi qui reliera, via la Sardaigne, l’Algérie et l’Italie, seront complétés chacun par la pose de lignes de communication en fibre optique et de câbles afin de pouvoir transporter de l’électricité produite en Algérie et qui sera destinée à alimenter et à approvisionner le marché européen, a fait savoir le ministre algérien de l’Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, lors de son intervention à la 5e Conférence internationale sur les opportunités d’investissement dans le secteur de l’énergie et des mines.
Ces deux projets, d’une capacité initiale équivalente de 8 à 10 milliards de mètres cubes de gaz, entreront en service de manière très espacée. L’entrée en service du Medgaz se fera au début de l’année 2009, alors que le Galsi entrera en lice plus tard. Quant au troisième grand projet, le Gazoduc Transsaharien, Tsgp, conçu par l’Algérie et le Nigeria dans l’esprit du Nepad, combiné avec le parachèvement de la transsaharienne Alger-Lagos et la pose d’une ligne en fibre optique reliant les deux Etats, il fournira l’Europe en gaz à partir de 2015. Moment jugé de forte nécessité pour la sécurisation du Vieux Continent en approvisionnements énergétiques.
Le Tsgp, long de plus de 4128km, dont le coût devrait avoisiner les 10 milliards de dollars, sera doté d’une capacité de 20 à 30 milliards de m3/an destinés essentiellement à l’Europe.
La 5e Conférence internationale sur les opportunités d’investissement dans le secteur de l’énergie et des mines bat, donc, son plein dans le cadre de la Semaine de l’énergie qui se déroule à Oran, élue métropole des hydrocarbures, pour la circonstance.
C’est un ministre de l’Energie en verve, loin des turbulences, qui a animé la scène politique, ces derniers temps, autour du secteur des hydrocarbures, qui a procédé à l’ouverture de cette conférence, en soulignant, en l’occurrence, l’importance du partenariat en termes d’opportunités d’investissement. «Il s’est enrichi et diversifié notablement, au cours de ces dernières années, encouragé notamment par la mise en oeuvre de méthodes et procédures marquées par la transparence et l’équité», a fait remarquer le ministre. Le ministre de l’Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a tenu à rappeler, par ailleurs, les projets d’envergure internationale qui figurent dans l’important programme engagé par Sonatrach et qui vise à intégrer, de manière cohérente et diversifiée, et d’amont en aval, l’ensemble de la chaîne pétrolière.
M.Piebalgs, commissaire européen à l’Energie, en visite, pour la première fois, en Algérie, a, lors de son intervention, souligné l’importance de l’Algérie dans la sécurisation des approvisionnements gaziers de l’Europe. Et visiblement à l’unisson, du ministre algérien de l’Energie, M.Piebalgs déclare: «L’Algérie est un partenaire très fiable pour nous. Nos besoins en énergie nous conduisent à développer davantage nos relations et notre partenariat.»
Secteur stratégique par excellence, le secteur de l’énergie est devenu incontournable, géopolitique et géostratégique obligent, l’Europe, en matière d’énergie, a choisi la carte algérienne.

Mohamed TOUATI