Lorsque les Américains parlent du schiste algérien

Lorsque les Américains parlent du schiste algérien

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 4 mars 2015

Après l’avis de l’expert américain, M. Thomas Murphy, sur l’exploitation du gaz de schiste en Algérie, c’est le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires économiques, M. Charles Rivkin, qui vient de se prononcer sur la question. Il a affirmé, hier, que son pays peut mettre à la disposition des algériens l’expertise américaine dans l’exploitation du gaz de schiste, mais bien évidemment, souligne-t-il, « si l’Algérie décide d’aller vers cette voie ».

Le sous-secrétaire d’Etat américain a affirmé « nous ne sommes pas ici pour dire au gouvernement algérien ce qu’il doit faire, mais nous sommes là pour aider l’Algérie, au cas où elle souhaite exploiter le gaz de schiste ». Ces propos ont été tenus lors d’une conférence de presse animée conjointement avec la secrétaire d’Etat adjointe chargée du Proche Orient et de l’Afrique du nord, Anne Petterson, hier, au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

Toujours dans le même contexte, M. Charles Rivkin dira « nous avons l’expertise et nous avons la technologie, dans le cas où l’Algérie choisit cette solution ». Et d’affirmer qu’il y a des potentialités énormes dans le domaine, en faisant référence à l’expérience américaine en la matière. Il enchaîne en soulignant que l’innovation dans l’exploitation du gaz de schiste a apporté beaucoup à la croissance des Etats-Unis. Et de préciser qu’elle a permis au pays de devenir indépendant en matière de gaz et de pétrole, de créer des emplois et réduire, de ce fait, le chômage.

Avec réserve, le conférencier a précisé que « nous avons évoqué, lors des discussions avec les officiels algériens, la question du gaz de schiste » mais souligne-t-il, « ce n’était qu’un point parmi tant d’autres, nous avons parlé aussi de la diversification de l’économie algérienne, de la création de l’emploi et de l’esprit entrepreneurial », a-t-il précisé. Et d’affirmer que l’Algérie a d’énormes potentialités, que ce soit en gaz de schiste ou dans d’autres domaines.

Ces déclarations interviennent au moment où les habitants du sud du pays, notamment à In Salah, continuent à protester contre l’exploitation du gaz non conventionnel et contre l’obstination des autorités à vouloir explorer ce gaz.

M. Charles Rivkin conclut en affirmant que « nous sommes là pour renforcer les relations économiques et approfondir les relations politiques », en précisant que la visite de deux secrétaires d’Etat adjoints, ici en Algérie, est une preuve de l’engagement des Etats-Unis par rapport à l’Algérie.

Pour sa part, la sous-secrétaire, Mme Anne Patterson, a affirmé que les autorités américaines reconnaissent les efforts consentis par les autorités algériennes pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation.

Elle a estimé, par ailleurs, que la réintégration des extrémistes, inclus dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, « est une bonne chose ».

Concernant la région du Sahel, Mme Anne Patterson a réaffirmé la position des Etats-Unis qui soutiennent l’approche de l’Algérie pour une résolution pacifique des crises, que ce soit au Mali ou en Lybie. La conférencière a annoncé l’arrivée, dans une semaine, d’une autre mission américaine à Alger, qui évoquera les questions relatives à la « sécurité et la sûreté ».