La ministre française du Commerce extérieur : « La France perd des parts de marchés en Algérie »

La ministre française du Commerce extérieur : « La France perd des parts de marchés en Algérie »

Lounès Ait Mohamed, Maghreb Emergent, 25 Septembre 2012

Pour Nicole Bricq, venue à Alger préparer la visite de François Hollande en Algérie qui devrait avoir lieu en décembre prochain, le partenariat algéro-français doit être un « partenariat durable, basé sur des projets concrets ». « Il ne sert à rien de développer des idées de coopération d’Etat à Etat si les projets ne se concrétisent pas », a-t-elle déclaré, écartant ainsi la résurrection par l’Elysée de l’Union pour la Méditerranée (UPM), si chère à l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

Le président français François Hollande multiplie les émissaires en vue de préparer sa visite en Algérie. Après Yamina Benguigui, ministre chargé de la Francophonie venue s’entretenir avec les responsables algériens il y deux semaines, c’est au tour de la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, de faire le déplacement à Alger pour débattre avec eux des questions économiques qui seront examinées entre les présidents algérien et français.

Le Chef de l’Etat français devrait venir en Algérie au courant du mois de décembre, a indiqué Nicole Bricq lors d’une conférence de presse qu’elle a animée aujourd’hui mardi à Alger. Les discussions sont en cours pour trouver « la bonne date », qui convient aux calendriers des deux présidents, a-t-elle expliqué.

La ministre française du Commerce extérieur a indiqué que l’approche qui est celle du président français de la coopération algéro-française – et, plus généralement, de la coopération française avec l’ensemble des pays du sud de la méditerranée – vise la construction d’un « partenariat durable, basé sur des projets concrets ». Selon elle, le projet d’Union pour la méditerranée (UPM), lancé par l’ancien président français Nicolas Sarkozy, n’est plus de mise. « Il ne sert à rien de développer des idées de coopération d’Etat à Etat si les projets ne se concrétisent pas », a-t-elle déclaré.

L’Algérie, « une puissance émergente intermédiaire »

La ministre française a qualifié l’Algérie de « puissance émergente intermédiaire » que l’on peut considérer « comme un marché mais où l’on peut aussi faire des investissements dans la production ». Un marché, a-t-elle souligné, où les entreprises françaises sont confrontées à une concurrence rude : « Nous avons des concurrents accrocheurs et qui sont, en plus, des partenaires européens. »

Nicole Bricq a néanmoins assuré que la France reste le premier partenaire de l’Algérie devant la Chine et qu’il faudra attendre la fin de 2012 pour savoir si la Chine lui a ravi cette position. Elle a estimé, à propos de la concurrence avec le géant chinois, que les entreprises françaises doivent miser sur la qualité même si les coûts n’en seront que plus élevés. « Il faut qu’on soit les meilleurs », a-t-elle dit, avant de reconnaître que les entreprises de son pays ont perdu des parts de marché en Algérie, notamment dans le secteur de l’agroalimentaire.

La ministre française du Commerce extérieur a eu, lors de sa visite en Algérie, des entretiens avec le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Cherif Rahmani, et le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Selon elle, tous deux ont exprimé la disposition du gouvernement algérien à « revoir le cadre réglementaire » pour faciliter le travail des entreprises étrangère en Algérie, « sans évoquer explicitement » toutefois, a-t-elle nuancé, en quoi consisterait cette révision.