L’Algérie veut plus d’investisseurs européens dans son amont pétrolier

Le forum Algérie-UE sur l’énergie se tiendra le 24 mai à Alger

L’Algérie veut plus d’investisseurs européens dans son amont pétrolier

Le Soir d’Algérie, 23 avril 2016

Le forum Algérie-UE sur l’énergie se tiendra le 24 mai prochain à Alger, et abordera particulièrement l’attractivité du domaine minier national. «Nous voulons plus d’investisseurs européens dans l’amont pétrolier», a déclaré jeudi le directeur général des hydrocarbures au ministère de l’Energie, Mustapha Hanifi, lors d’une conférence de presse consacrée à l’annonce de la tenue de ce forum.
Younès Djama – Alger (Le Soir) – Outre d’investir dans l’amont pétrolier algérien, les investisseurs européens, dont une centaine ont confirmé leur participation au Forum d’Alger, il sera question de développer des projets dans le domaine du renouvelable avec comme priorité, la fabrication locale de tous les équipements, a ajouté le responsable qui insiste sur le fait que le forum sera en premier lieu un espace pour «faire du business».
De son côté, Badache Abdelaâli, directeur de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg), a lancé un clin d’œil aux investisseurs européens en soulignant que l’Algérie constituait un marché important, «stable» et «sécurisé» et qui cherche à développer des partenariats énergétiques dans le cadre de la diversification de son économie, entreprise susceptible de l’aider à «sortir un tant soit peu de la dépendance aux hydrocarbures».
Présent à cette conférence de presse, Marek Skolil, ambassadeur-chef de délégation de l’UE, a indiqué que le forum n’est pas un symposium mais un business forum dont l’objectif est de mettre en relation les entreprises des deux côtés. Interrogé si la partie européenne comptait interpeller son homologue algérienne quant à revoir les contrats d’approvisionnement, le diplomate européen a expliqué que ce n’est pas l’UE qui demande de revoir les contrats d’approvisionnement en gaz. «Il y a des entreprises européennes et chacune d’elles a des points précis transmis au partenaire algérien, il en est de même pour les entreprises algériennes. C’est un processus circulaire qui ne se limite pas seulement à deux acteurs mais au moins à quatre acteurs, en l’occurrence les entreprises des deux côtés et les gouvernements», a souligné
M. Skolil, qui estime que l’Algérie restera un important fournisseur pour l’UE, «et c’est en cela, dit-il, que réside l’intérêt stratégique dans le dialogue entre les deux parties». «Même si la compétition fait rage dans le domaine des approvisionnements dans les produits énergétiques, ce qui ne change pas, c’est la géographie et ce sont aussi les intérêts géopolitiques», a-t-il fait savoir.
Pour le représentant de l’UE à Alger, le forum des affaires Algérie-UE sera un moment très fort et «non pas une fin en soi car (il) devrait avant tout permettre un ‘’rapport d’étape’’ pour voir comment nous avons avancé dans le dialogue bilatéral, et surtout, mettre en contact les entreprises algériennes et européennes dans le cadre de rencontres B to B, de sorte à voir ce qu’il y a lieu de consolider dans nos échanges».
Dans le cadre du dialogue bilatéral, toutes les questions sont mises sur la table sans tabou, assure le diplomate européen. «Autant les entreprises européennes soulèvent des questions qui les concernent autant les Algériens soulèvent des préoccupations très concrètes mais aussi stratégiques qui portent sur l’avenir de notre coopération. Les questions sont posées sans tabou. Reste que l’objectif n’est pas seulement de poser des questions mais avancer, même si cela prend du temps dès lors qu’il s’agit de défendre des intérêts des deux parties, entreprises et gouvernements. En ce qui nous concerne, nous soutenons la demande algérienne pour nouer des partenariats, nous nous attachons à cette vision qui dépasserait une relation construite seulement sur les échanges commerciaux. Nous voulons faire plus et c’est aussi l’objet de ce forum», a-t-il déclaré.
Y. D.