D’énormes quantités de déchets dangereux sont déversées dans la nature, selon l’APEP

D’énormes quantités de déchets dangereux sont déversées dans la nature, selon l’APEP

Aymen Zitouni, Maghreb Emergent, 08 Décembre 2012

L’état de l’environnement en Algérie durant l’année 2012 a été désastreux, selon les données recueillies par l’Association nationale pour la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution (APEP). En première ligne, les déchets hospitaliers, les pesticides périmés et les huiles automobiles usagées finissent le plus souvent dans les décharges publiques, avec tous les risques sur la santé des populations environnantes.

Dans son rapport estimatif pour l’année 2012, l’APEP a dénombré d’importantes quantités de déchets (solides, gazeux ou liquides) qui font le paysage de l’environnement en Algérie. Ainsi, la quantité des déchets hospitaliers produite à travers le territoire national par les structures sanitaire est estimée à 124.611 tonne/an, selon le document. Parmi ces déchets, 66.503 tonne/an sont ordinaires, 21.900 tonne/an sont contagieux, 29.200 tonne/an sont toxiques et 7.008 tonne/an sont des déchets spéciaux.

Tous ces déchets issus de l’activité sanitaire, privée ou publique, présentent des risques avérés de toxicité et de contamination pour les organismes vivants. « Le sort de ces différents déchets est le même : les décharges publiques ou vivent des milliers d’animaux surtout des vaches », précise l’Association. La plupart des établissements hospitaliers ne disposent pas d’un dispositif d’élimination répondant aux normes requises, selon l’APEP. Les rares qui en sont équipés, disposent d’un incinérateur qui ne respecte pas forcément l’environnement et la santé des populations environnantes, ajoute la même source.

Plus de 2 millions de tonnes de pesticides périmés

L’Association révèle, en outre, que 2,38 millions de tonnes de pesticides périmés se trouvent dans 500 lieux répartis dans 44 wilayas. Elle note également que 40% des entrepôts se trouvent à l’ouest et le sud ouest du pays et que 53.72 % du contenu de ces entrepôts sont des pesticides. Parmi ces dépôts, 38.2% sont dans un très mauvais état de stockage. Même les produits alimentaires envahissent l’environnement affirme l’APEP qui estime à 23.000 tonnes les quantités de produits alimentaires périmés, jetés dans les décharges publiques et qui « sont remis à la consommation par les milliers de personnes qui vivent de ces décharges. Elle cite notamment « les conserves de tomate, de confiture, de sardines, le chocolat, le fromage… etc. ».

Concernant les rejets liquides, l’APEP a notamment pointé du doigt les huiles automobiles. Les dernières statistiques démontrent que 5 millions de voiture en Algérie déversent 20 millions de litres d’huiles tous les 5.000 à 7.500 Km et que seulement 10% de ces huiles sont recyclés, le reste est déversé dans les oueds et les tranchés qui se déversent dans les terres agricoles, les barrages, les eaux superficielles et souterraines et les eaux de mer causant ainsi beaucoup de dégâts à l’homme et aux produits agricoles, rappelle l’Association. Par ailleurs, les données du rapport montrent que la pollution de l’air et sa saturation en gaz toxiques émis par les usines des produits chimiques et les fertilisants, ainsi que les cimenteries, engendrent l’élévation du taux des maladies respiratoires chroniques tel que l’asthme avec une hausse de 18,4 %.