Echanges commerciaux algéro-français

ÉCHANGES COMMERCIAUX ALGÉRO-FRANÇAIS

L’embellie économique

L’Expression, 01 décembre 2004

Avec plus de 6 milliards d’euros échangés entre les deux pays en 2003, le flux des affaires a bondi de 60% ces trois dernières années.

Outre les liens diplomatiques qui se consolident jour après jour, les rapports économiques entre l’Algérie et la France connaissent une sensible amélioration. L’hebdomadaire français, L’Express, dans sa dernière livraison, a fait état de cette remarquable évolution dans les échanges commerciaux entre les deux pays. Pour élucider cette position, L’Express s’est appuyé sur les déclarations du ministre français délégué au Commerce extérieur, M. François Loos pour qui « l’Hexagone est devenu le premier client de l’Algérie ». « Mieux encore, a-t-il ajouté, en 2003, les importations françaises sont montées à plus de 3 milliards d’euros, soit une progression de 13 % par rapport à 2002 ».
En effet, selon L’Express, « les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à prendre pied sur le marché algérien. L’encombrement du vol quotidien entre Paris et Alger en témoigne. Société générale, Bnp, Danone, Bel, Renault, Peugeot…depuis près de trois ans, la liste des candidats au voyage s’allonge de jour en jour. Avec plus de 6 milliards d’euros échangés entre les deux pays en 2003, le flux des affaires a bondi de 60% ces trois dernières années »
Néanmoins, les entreprises françaises ont bien compris la nécessité d’investir en Algérie. Un marché quasiment vierge qui s’offre, non seulement, au mieux offrant, mais aussi au premier venu. Cependant, par delà la situation du marché algérien, on cite les atouts dont dispose l’Algérie « au premier rang desquels une croissance annuelle de 6,8% en 2003. S’y ajoute pêle-mêle une aisance financière inédite grâce à la flambée des prix du pétrole ; une population de 30 millions d’habitants ; une volonté politique d’attirer les investisseurs et surtout la fin d’une guerre civile qui a ravagé l’économie algérienne durant plus d’une décennie ». Autant d’atouts favorisent la venue des investisseurs français en Algérie. « Nous avions décidé de nous installer en Algérie progressivement en rachetant notre distributeur local en 2002, mais face au succès que rencontrent nos produits, nous avons accéléré notre phase de développement en construisant une usine à Blida » déclare le responsable de la stratégie du Groupe Bel, M.Eric de Poncins, à L’Express. Les investissements de ce groupe en Algérie, il est bon de le signaler, montent à 12 millions d’euros. « Les ventes de Bel progressent de plus de 10% par an depuis deux ans » remarque M.Poncins. Le même constat a été fait du côté de Danone. Cette célèbre marque de yaourts, lancée en 2002 en Algérie, a vu son chiffre d’affaires grimper de 27 millions d’euros, à son lancement, à 44 millions en 2003. Ce chiffre, selon des estimations, atteindra 60 millions d’euros d’ici la fin de l’année, soit une croissance de 36% en deux ans. Toutefois, la part du lion du marché algérien a été accaparée par les deux géants de l’automobile français, Renault et Peugeot. Ces deux constructeurs qui ont perdu du terrain durant les années 90 au profit des sud-coréens – Daewoo et Kia – reviennent en force pour explorer le marché de l’automobile algérien, estimé à 1 milliard d’euros. « Avec 25.000 voitures vendues cette année, contre 14.300 l’année dernière, nous affichons l’un des meilleurs résultats du groupe » explique Philippe Cornet, directeur du secteur Maghreb et Afrique francophone de Renault.
A noter que ce constructeur, devenu le premier concessionnaire en Algérie, enregistre un chiffre d’affaires annuel de 200 millions d’euros.

Hakim KATEB