Affaire de l’ex-PDG de Sonatrach : Le juge réclame une «enquête complémentaire»

Affaire de l’ex-PDG de Sonatrach : Le juge réclame une «enquête complémentaire»

par R. N., Le Quotidien d’Oran, 30 avril 2015

Attendu hier, après le report d’une semaine, le verdict dans l’affaire pour infraction à la législation des changes et passation de marchés contraire à la réglementation, dans laquelle sont impliqués l’ex-P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane, et Boumediene Belkacem ex vice-président du groupe chargé des activités «amont», a abouti à une demande «d’enquête complémentaire» aux sièges de Sonatrach, de la BEA, des Douanes de Mostaganem, et de Schlumberger ».

Le président du pôle judiciaire spécialisé pour les affaires de corruption, au Tribunal de Sidi M’hamed, Bensalem Abderrezak, a rendu son jugement dans lequel il préconise «une enquête complémentaire». Le magistrat a indiqué, dans le rendu de l’audience, «qu’avant de trancher dans le fond, il faut effectuer une enquête complémentaire auprès des sièges de Sonatrach, de la BEA, des Douanes de Mostaganem, et de Schlumberger pour voir les documents d’importation des pièces de l’usine de Stah ».

Lors du procès, tenu le 8 avril dernier, une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 122 millions de dinars, avait été requise par le ministère public contre Mohamed Meziane et Boumediene Belkacem. L’ex P-DG du groupe Sonatrach (sous contrôle judiciaire) avait comparu, libre, durant l’audience, alors que l’ex vice-président ‘amont’ de Sonatrach comparaissait en état de détention. Il est en détention depuis 2010.

Sonatrach avait conclu, en 2008, un marché avec le groupe français ‘Schlumberger’ portant réalisation d’une raffinerie dans la région de Stah (wilaya d’Adrar) d’une valeur de 126 millions de dollars, a indiqué le procureur de la République, dans son réquisitoire. Il a souligné que «cette affaire était légale». «Cependant, poursuit-il, dans le cadre de l’exécution de ce marché, il a été procédé à l’importation de pièces de rechange et de groupes électrogènes par quotas surfacturés ayant atteint 1,2 million de dollars, ce qui constitue une violation flagrante de la loi sur les changes dans le but de transférer des fonds vers l’étranger».

L’ex-PDG de Sonatrach a déclaré, durant le procès que «le projet de Stah est intervenu sur décision politique et instructions ministérielles après négociations entre le ministère des Affaires étrangères et son homologue libyen, pour tenter de trouver une solution technique, politique et économique à la question des hydrocarbures aux frontières sud-est ». M. Meziane a nié les deux chefs d’accusation retenus contre lui, à savoir : la violation de la législation sur les changes et celle sur le mouvement des capitaux, clamant son innocence et celle du vice-président.