BRC en liquidation

Après l’annonce de son rachat par Sonatrach

BRC en liquidation

Le Jour d’Algérie, 9 décembre 2007

Le liquidateur de la Société d’engineering pétrolier (SEP), ex- BRC, vient de donner un ultimatum de 45 jours aux partenaires créanciers de l’entreprise pour réclamer leurs droits.

Abderrahmane Boufnara a été, faut-il le souligner, désigné comme liquidateur de la BRC, lors d’une assemblée générale des actionnaires le 18 octobre dernier. L’entreprise a été soumise à la liquidation anticipée prononcée suite à l’assemblée générale de tous les actionnaires du 20 septembre dernier. Ce sont autant d’informations qui n’ont été rendues publiques qu’à partir de cette semaine, sous forme d’un encart publicitaire. Pourquoi une liquidation anticipée ? Qui a décidé cette dissolution ? Des questions qui restent en effet en suspens. Si le ministre de l’Energie lui-même n’a dans aucune de ses déclarations fait allusion à cette mesure, y a-t-il eu une évolution dans les événements au point de dissoudre cette entreprise presque en catimini ? Y a-t-il eu effectivement malversations, comme l’a indiqué le rapport de l’IGF cité par la presse ? Celle-ci a rapporté, faut-il le rappeler, les marchés de gré à gré conclus par cette entreprise et qui ont engendré un grand trou financier. Le patron de cette entreprise, Moumene Ould Kaddour, est également poursuivi pour «atteinte à la sûreté de l’Etat», comme l’a rapporté également la presse. Moumene Ould Kaddour et une dizaine d’autres inculpés ont été mis sous contrôle judiciaire pour surfacturation de contrats et des marchés de gré à gré sans appel d’offres, notamment pour la réalisation des deux tours abritant les sièges du ministère de l’Energie et qui auraient coûté 40 milliards de centimes.

C’est à la suite d’une mission d’inspection de l’IGF, dépêchée sur instruction du président de la République, que les enquêteurs ont relevé que BRC a bénéficié de privilèges et de complaisance pour accaparer de nombreux contrats avec Sonatrach, les ministères de l’Energie et des Mines, de la Défense nationale et Naftec. Une plainte a été alors déposée vers la fin de l’année 2006, auprès du parquet de Bir Mourad Raïs. Autre zone d’ombre, pourquoi le ministre a déclaré en mars que Sonatrach allait engager des négociations avec la partie américaine pour racheter ses parts et détenir ensuite 100% de Brown and Root pour rentabiliser la filiale et la mettre au service du secteur, alors qu’il n’en est plus question aujourd’hui. Le ministre était allé jusqu’à déclarer que des groupes d’intérêt seraient derrière les tentatives de nuire à BRC. «Nous soutenons les filiales algériennes dans l’obtention des contrats vu que les gouvernements des autres pays soutiennent leur entreprise», avait-il déclaré à la presse. Le ministre était pourtant clair: pas question de dissoudre la BRC.

Pour rentabiliser les compétences d’ingénierie dont dispose cette entreprise, la Sonatrach allait entamer des négociations pour racheter les parts que détient KBR dans BRC. A savoir que BRC était une filiale de droit algérien créée en 1994, détenue à hauteur de 40% par Sonatrach, de 11% par le Centre de recherche nucléaire de Draria (CNRD) et de 49% par KBR, la filiale du groupe américain Halliburton.

Par Fatima Arab