Appréciation du «risque Algérie» par la Coface

Appréciation du «risque Algérie» par la Coface

Une année 2012 morose en toile de fond

El Watan, 12 juillet 2012

L a Compagnie française d’assurances pour le commerce extérieur (Coface) a attribué de nouveau la note «A4» pour l’évaluation «risque pays» de l’Algérie ainsi que la note «B» pour l’environnement des affaires.

Notant que les notes se situent sur une échelle de 7 niveaux, A1, A2, A3, A4, B, C, D dans l’ordre croissant du risque. Sur le tableau de bord de la Coface, il est mentionné que «la croissance du PIB en Algérie a été de 2,5% en 2011 et sera de 3,1% pour 2012. L’inflation moyenne annuelle a été de 4,5% en 2011 et devrait se situer à 3,6% en 2012. Le solde budgétaire a été de 2,8% (2011) et sera de -3,5% (2012). Le solde courant a été de 9,5% (2011) et 7% (2012). La dette publique de 10% en 2011 et de 9,4% en 2012», a souligné la Coface dans son dernier rapport, publié le 10 juillet.

Concernant l’appréciation du risque, la Coface évoque une croissance modérée, soutenue exclusivement par le secteur des hydrocarbures et les dépenses publiques. D’autres voyants sont au rouge : «La production de pétrole n’a enregistré qu’une augmentation marginale en 2011, tandis que celle de gaz naturel a pâti d’un ralentissement des investissements et de problèmes techniques.» S’agissant de l’économie réelle impliquant les secteurs hors hydrocarbures, «l’activité agricole a progressé à un rythme plus soutenu», tandis que la croissance dans d’autres secteurs est tirée essentiellement par les investissements publics. Néanmoins, ces secteurs représentent une part relativement limitée dans le PIB et contribuent donc modérément à la croissance, qui, globalement, a ralenti, fait constater la Coface.

En 2012, la croissance est susceptible de rebondir légèrement en raison d’une modeste augmentation de la production pétrolière et gazière et de dépenses publiques élevées. Cet organisme n’a pas manqué de souligner la fragilité de l’environnement des affaires, faiblement incitatif pour les firmes étrangères ainsi que le taux de chômage élevé, particulièrement des jeunes ; des points faibles pour l’économie du pays. Pour la Coface, les restrictions visant les importations et les investissements étrangers comprises dans la loi de finances complémentaire 2009 «semblent peu propices à une amélioration sensible du climat des affaires et au développement du secteur privé, de même que la faiblesse de l’intermédiation bancaire».

En outre, le déficit budgétaire qui s’est accru modérément en 2011, en dépit de la hausse des revenus pétroliers, devrait «se creuser en 2012», prévient la Coface. Ceci en raison de la hausse des salaires dans l’administration, de l’extension des mesures socioéconomiques adoptées en 2011 et de la poursuite de la modernisation des infrastructures. Par ailleurs, même si la Coface table sur un niveau d’exportation d’hydrocarbures et des cours devant rester élevés, «l’Algérie est, toutefois, tributaire de l’Europe pour son commerce extérieur et les perspectives moroses dans cette zone pourraient freiner les ventes algériennes». S’agissant de la situation financière externe du pays, la Coface fait remarquer que les réserves de change dont dispose l’Algérie (près de trois ans d’importations) renforcent une situation financière extérieure déjà solide. «De plus, la politique active de désendettement extérieur, via le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée et l’interdiction pour les entreprises d’emprunter à l’étranger, a ramené le ratio dette/PIB à un niveau très faible (3%)», conclut la Coface.

Amel Amziane