Les chiffres de l’importation

UNE HAUSSE DE 22,40%

Les chiffres de l’importation

Le Quotidien d’Oran, 25 juillet 2004

Les importations sont en hausse significative au premier semestre 2004 comparativement à la même période durant l’année précédente. Une évolution de 22,40%. La facture d’importation au 1er semestre 2004 atteint 8,179 milliards de dollars, contre 6,682 milliards en 2003, selon les derniers chiffres sur le commerce extérieur du Centre national d’information statistique des Douanes (CNIS), rapporté par l’agence AAI.

Les chiffres du commerce extérieur le prouvent, l’économie algérienne a connu durant le premier semestre 2004 un retour à l’investissement productif. L’importation de biens d’équipements dépasse à elle seule les 3 milliards de dollars. D’autant plus que l’investissement industriel se taille la part du lion avec une facture d’importation de biens d’équipements de l’ordre de 2,988 milliards de dollars, en progression par rapport à la même période en 2003 de l’ordre 19,04%. La facture d’importation de biens d’équipements agricoles équivaut à 84 millions de dollars, en évolution de 12%. Les demi-produits, servant de matière première, ont également connu une augmentation importante de l’ordre de 22,20%. La facture des intrants avoisine 1,679 milliard de dollars, contre 1,374 au 1er semestre 2003.

Ces chiffres sont toutefois contrebalancés par l’importation des produits de consommation en l’état, l’alimentaire et les médicaments. La progression la plus spectaculaire durant le premier semestre est celle de l’importation de biens de consommation directe. La facture s’est aggravée dans ce cas précis de plus de 40,28%, atteignant 1,386 milliard de dollars contre 988 millions durant la même période en 2003. Dans le même registre, la facture alimentaire a également connu un accroissement malgré l’augmentation de la production nationale. Elle s’élève à 1,6 milliard de dollars, soit une hausse de 20,41%. L’augmentation a principalement touché les laits et produits laitiers, les légumes secs et les céréales et produits dérivés.

L’importation de médicaments a crû par ailleurs, atteignant une évolution de 37,23%. 497,55 millions de dollars ont été consommés dans ce cas au 1er semestre 2004, contre 362,56 millions en 2003.

Pour autant, la facture globale des importations n’induit pas un endettement important puisqu’elle a été principalement réalisée grâce à des financements sans endettement. Selon les chiffres du CNIS, les importations ont été en grande partie payées par cash à hauteur de 80,68%, soit 6,60 milliards de dollars. Alors que les importations acquises via des lignes de crédits ne dépassent pas 11,30% du volume global des importations avec 924 millions de dollars. Le CNIS relève que le recours à ce mode de financement s’explique par des risques moindres liés aux pertes de change et aux charges financières. La dépréciation du dollar face à l’euro pourrait contrebalancer l’augmentation des différentes factures d’importation. La dévaluation de la monnaie américaine ayant connu un glissement de l’ordre de 22% de sa valeur face à la devise européenne. Et ce d’autant plus que l’Algérie exporte ses hydrocarbures en dollars alors que ses principaux fournisseurs se comptent parmi les pays européens. L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Algérie, la France restant le premier fournisseur et l’Italie le premier client. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE ont atteint 12,72 milliards de dollars au 1er semestre 2004. Les achats en provenance de l’Europe sont de l’ordre de 4,71 milliards, soit plus de 19,01% d’augmentation.

Samar Smati