Les Bourses du Golfe régressent, les Européens en conclave

FINANCES INTERNATIONALES

Les Bourses du Golfe régressent, les Européens en conclave

Le Soir d’Algérie, 13 octobre 2008

La journée d’hier a ressemblé aux précédentes pour les places boursières, au moins celles du Golfe, en régression. Et cela alors que le FMI s’implique et que les dirigeants européens se sont réunis hier.

Samedi, la Bourse saoudienne est tombée à son plus bas niveau en quatre ans, chutant de près de 6%. Hier, le principal indice de cette bourse a reculé de 2,4% avant de remonter légèrement tout en accusant une baisse de 5,1%. Dans le sillage de la Bourse saoudienne, les marchés des monarchies du Golfe ont ouvert la semaine sur une forte baisse. Que ce soit à Kuwait, Dubaï, Abu-Dhabi, à Oman ou au Qatar, les indices ont reculé de 2,5% à 5,1% et même à 6,6%. Dans ce contexte, le gouvernement des Emirats a réagi en annonçant dimanche qu’il garantissait les dépôts dans les banques locales. Les Emirats se sont engagés aussi à prendre les mesures nécessaires pour qu’aucune banque ne soit victime d’un manque de liquidités, ainsi que pour garantir les opérations de prêt entre toutes les banques opérant dans le pays.

Un milliard de dollars par jour perdu au Golfe
Des économistes du Golfe ont imputé la dégringolade à la panique suscitée par la crise mondiale, les opérateurs s’inquiétant du sort des investissements des monarchies pétrolières du Golfe à l’étranger, estimés à 2 500 milliards de dollars. La chute des prix du pétrole semble également peser sur les Bourses du Golfe. Les cours du brut sont passés vendredi sous les 80 dollars à New York et les 75 à Londres. En conséquence, les six monarchies perdraient chaque jour autour d’un milliard de dollars par rapport à leurs recettes pétrolières de juillet, lorsque les prix étaient montés à plus de 147 dollars le baril. Dans le reste du Moyen-Orient, le principal indice de la Bourse égyptienne a plongé hier à plus de 9%, avant de se redresser légèrement à -7,38%, perdant plus de 20% de sa valeur la semaine dernière. En Israël, le TA-25, principal indice de la Bourse de Tel-Aviv, a baissé brutalement de 7,68% à l’ouverture et chutant jusqu’à 8,59%.

L’Europe, en conclave hier
De leur côté, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro devaient tenter hier d’apporter des mesures concrètes, lors d’un sommet extraordinaire à Paris, pour calmer les marchés et enrayer une crise financière historique, après des engagements du G7, du G20 et du FMI. De sources concordantes, les Européens pourraient s’accorder sur une entrée plus importante des Etats dans le capital des banques et sur des garanties de prêts interbancaires, en s’inspirant du plan de sauvetage britannique. Ce dernier devrait prendre aujourd’hui le contrôle majoritaire de deux des plus grandes banques du pays, RBS et HBOS, dans le cadre de son vaste plan de sauvetage du secteur. En rappelant que Londres serait disposé à injecter plus de 50 milliards de livres (64 milliards d’euros) dans ses établissements financiers.

D’autres initiatives sont nécessaires, selon le FMI
Face à l’effondrement des grandes Bourses mondiales (elles ont perdu environ la moitié de leur valeur depuis le début de l’année), et les premiers indices d’une contagion de la crise à l’économie réelle, la communauté internationale s’efforce d’agir collectivement et d’afficher sa solidarité. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les «mesures sans précédent » des autorités américaines et européennes «n’ont pas encore atteint leur but de stabiliser les marchés et rétablir la confiance». Après le renflouement d’établissements financiers sur fonds publics, les garanties de comptes bancaires, les baisses de taux d’intérêts et les injections de liquidité déjà annoncés, d’autres initiatives seront vraisemblablement nécessaires dans les prochains mois», selon le FMI. Ce Fonds, qui réunit 185 nations dont de nombreux pays émergents ou à faibles revenus, a soutenu samedi le plan d’action du G7. Ce plan a pour ambition de débloquer les marchés monétaires, permettre aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé et déverrouiller le marché du crédit immobilier. Le FMI s’est dit prêt également à aider les pays victimes de la crise financière, en manque de liquidités, qui pourraient lui faire appel. A l’instar de l’Islande qui négocie avec la Russie un prêt de 4 milliards d’euros. Signalons que la réunion du G7 s’est élargie samedi soir au G20, en accueillant de grands pays émergents comme l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine et l’Inde.
C. B. / Agences de presse