La question berbère à la croisée des chemins

La question berbère à la croisée des chemins

par R.N., Le Jeune Indépendant, 9 avril 2005

Azzedine Zalani est un spécialiste algérien de la question amazighe (berbère). Il a participé à la rédaction du décret présidentiel portant création du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), dont il est membre fondateur. M. Zalani a livré à la revue Arabies ses impressions sur différents aspects de la problématique identitaire en Algérie.

Après accord de la direction d’Arabies et de l’auteur de l’interview, notre confrère Mourad Saouli, nous reproduisons pour nos lecteurs l’intégralité de l’interview parue dans le numéro d’avril. Dernière précision, les questions sont celles choisies par l’auteur et la revue Arabies.

Arabies : En tant qu’observateur privilégié, pouvez-vous nous apporter un éclairage sur la question amazighe ?

La problématique identitaire est universelle. En Afrique du Nord, la question de l’amazighité (identité berbère) est à la croisée des chemins : soit elle est admise comme un socle historique commun, c’est-à-dire comme identité citoyenne, soit les visions ethnolinguistiques s’imposent et c’est la porte ouverte à toutes les dérives.

Les organisations internationales des droits de l’homme sont saisies de cette question dans une optique de «droits des minorités» et parfois à l’aune de la «ségrégation raciale». Ces approches erronées gagnent du terrain face à la réaction timorée des Etats devant une alternative déchirante : reconnaître l’existence de minorités sur leur sol ou bien admettre le caractère national de la berbérité. Ce qui implique une remise en cause des soubassements idéologiques de ces Etats et une redéfinition du concept d’identité.

Le HCA a été créé le 27 mai 1995 en Algérie. Pouvez-vous nous rappeler les circonstances de sa création ?

Le HCA est né suite à un boycott scolaire massif en Kabylie, sur fond de grave crise politique. C’est l’une des structures de transition qui ont facilité la reconstitution des organes de l’État après l’effondrement des institutions en 1992. La promesse d’accorder un statut constitutionnel à la langue amazighe a évité la conversion du boycott scolaire en boycott institutionnel.

La mission du HCA est de réhabiliter l’amazighité et d’introduire la langue amazighe dans l’enseignement et la communication. Malheureusement, il n’a pas bénéficié de l’apport des instances de l’Etat.

Quelle est la situation juridique du HCA après la récente disparition de son président Mohand Ou Idir Aït Amrane ?

La situation du HCA est très délicate, car ses structures issues du décret constitutif ne sont plus opérationnelles. Dans les colonnes d’El Watan (en juillet 1997), j’avais affirmé à ce sujet que «le blocage…de l’institution, dû à une vacance de fait, ne doit pas déboucher sur un vide politico-juridique inédit…préjudiciable à la continuité d’une institution de l’Etat». Le décès de son président l’installe désormais dans une vacance de droit.

Dans ce cas, faut-il le maintenir ?

Pour cela, il faudrait nommer une nouvelle composante, dont sera issu le futur haut-commissaire. Mais vu les dysfonctionnements – imputables ou non à cette structure – et les nouvelles dispositions constitutionnelles, d’autres formules peuvent être envisagées.

Un audit détaillé est toutefois nécessaire. Il déterminera les causes réelles des blocages, définira une nouvelle approche des bases plus saine. Il faut reconnaître que les motivations politiques qui ont présidé à sa création, les contingences régionalistes qui ont limité son champ d’action, ajoutées à des comportements non institutionnels ont mis d’emblée le HCA dans une impasse.

Pouvez-vous préciser ?

La confusion manifeste entre représentativité et représentation y est pour beaucoup. Le HCA n’est ni une instance représentant les Berbères d’Algérie, ni le prolongement d’une région au sein des institutions de l’Etat. Le trop-plein d’activisme politique, réel ou judicieusement alimenté, le monopole concédé à certaines époques par un pouvoir en mal de légitimité, au profit de milieux extra-institutionnels, l’abandon et le contournement des dispositions du décret de création ne doivent pas aboutir à un hold-up identitaire.

L’audit déterminera la nature et les desseins de ses dysfonctionnements et évitera les déballages intempestifs des fins de mission.

Quel bilan faites-vous de l’introduction de la langue amazighe dans le système éducatif ?

Dix ans après, nous sommes encore au stade expérimental. La langue amazighe n’est toujours pas considérée comme une matière à part entière et son enseignement est limité à quelques départements. L’Est, le Sud et l’Ouest sont privés d’instituts de langue amazighe depuis 15 ans, c’est une injustice flagrante.

Toutefois, dans un souci de conformité avec la Constitution et les lois sur le système éducatif -qui garantissent les mêmes droits éducatifs pour tous-, sa généralisation ne saurait tarder davantage.

Sur quelle base juridique continuer à priver les élèves et les étudiants des autres départements d’accéder à ce savoir et à la connaissance de ce patrimoine commun ? Qu’en est-il des outils didactiques ?

Au départ, l’absence d’outils didactiques fut un handicap. Des progrès ont été accomplis avec le perfectionnement des manuels scolaires et la création d’un centre pédagogique. Par ailleurs, la finalisation d’un vocabulaire fondamental est imminente. C’est une première en linguistique, étant donné qu’il est élaboré à partir de plusieurs dizaines de milliers d’entrées lexicales et intègre toutes les variétés d’expression de la langue amazighe d’Algérie et d’Afrique du Nord.

C’est aussi un fait hautement stratégique, car ce vocabulaire usuel commun permettra d’enseigner une seule et même langue, quels que soient la région ou le pays.

Existe-t-il un consensus sur l’alphabet ?

Non. Une lutte idéologique et des choix civilisationnels opposent les partisans de la transcription latine et arabe. Les deux parties s’efforcent d’ignorer que les Amazighs ont leur propre alphabet : le tifinagh. Le roi du Maroc a pris une mesure salutaire en optant pour le latin et l’arabe ou le tifinagh. Nonobstant cette querelle, un alphabet est avant tout une transcription définitive.

Une lutte idéologique et des choix civilisationnels opposent les partisans sur le plan phonétique des différentes sonorités de la langue. Ce travail en est à ses débuts. Les progrès dans l’étude des différentes variétés de la langue amazighe allègeront les différences phonétiques et favoriseront une standardisation consensuelle et scientifique de l’alphabet.

En avril 2002, le Parlement algérien a voté l’amendement constitutionnel, présenté par le président Bouteflika, qui accorde le statut de langue nationale à la langue amazighe. Quelle est votre interprétation juridique de cet amendement ?

Cet amendement concerne deux alinéas de l’article 3 relatif à la langue de la République.

Le premier stipule que le «tamazight est également langue nationale.» Il partage ce statut avec l’arabe qui demeure l’unique langue officielle. Pour mémoire, la plupart des textes régissant le statut de la langue arabe privilégient l’expression «langue nationale» pour désigner la langue arabe.

Faut-il alors, par une sorte de parallélisme formel, les appliquer au tamazight ?

Dans ce cas, son statut sera identique à celui de la langue arabe, y compris dans les domaines exclusifs de la langue officielle. Le second alinéa dispose que «l’Etat veille à la promotion de l’ensemble des variétés de tamazight en usage sur le territoire national».

Cette disposition, juste et équitable dans son principe, mérite un commentaire : en plaçant les dialectes sur un pied d’égalité, elle met fin à toute tentation d’hégémonisme dialectal et aux velléités d’officialisation d’un dialecte au détriment des autres.

Il s’agit, dans un souci d’équité, d’intégrer une réalité sociolinguistique donnée sans pour autant négliger l’exigence de la rationalité scientifique. L’alinéa 2 en apporte la garantie juridique. Enfin, il faut veiller à ne pas territorialiser l’usage de tamazight, car cela conduirait inéluctablement à l’instauration de «zones berbères» enclavées dans le territoire algérien. Les conséquences, à terme, seraient redoutables.

Selon vous, quel serait le domaine de la langue nationale ?

C’est au législateur d’établir les critères de distinction entre le domaine de la langue nationale et celui de la langue officielle. Il faut simplement retenir que la langue officielle est l’instrument de travail et de communication de l’Etat sur les plans national et international.

Faut-il réduire les actes officiels aux actes solennels ? Ou bien faut-il les étendre à l’ensemble des actes administratifs et juridiques ?

Dans tous les cas, un texte de loi – une loi-cadre de préférence – s’impose. Il faut mettre fin à la confusion actuelle, en clarifiant les champs de diffusion et d’utilisation de la langue amazighe.

Que dire des revendications du mouvement des aârchs (tribus kabyles) ?

Bien que leur mise en œuvre s’avère problématique, certaines revendications peuvent paraître légitimes parce qu’elles sont portées depuis longtemps par la société civile.

Néanmoins, la confusion est manifeste dans les modes de représentation. Ce mouvement se veut citoyen et d’envergure nationale, or il fonctionne sur un mode tribal (d’où son appellation) et affiche une dimension régionale, voire régionaliste.

Il monopolise de fait le dialogue et tente de se substituer aux instances de médiation, partis politiques, syndicats, associations -et même parfois à l’administration-, alors qu’il se dit apolitique. En définitive, cette situation n’a abouti qu’à offrir au pouvoir une opposition maison, engoncée dans une stratégie de «l’échec négocié» sous couvert de surenchères jusqu’au-boutistes.

Quelle lecture faites-vous de l’accord récemment conclu entre les aârchs et le gouvernement Ouyahia ?

La plate-forme de revendications dite «d’El-Kseur», défendue par les aârchs, est dépourvue de valeur juridique intrinsèque. La création d’un mécanisme paritaire chargé de sa mise en œuvre et du suivi est une intrusion de l’informel dans les dispositifs institutionnels.

A quel titre de simples citoyens pourraient-ils s’arroger un droit de regard sur le fonctionnement de la haute administration, sur l’élaboration des textes juridiques soumis au Parlement, ou encore sur les prérogatives du chef de l’Etat ? Par quel biais introduire un texte de revendications dans l’ordonnancement juridique national ? En s’inscrivant dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, ce «mécanisme», plutôt que de mener à une hérésie institutionnelle, s’apparente plus, à mon avis, à un exercice politique de haute voltige visant à mettre fin à un imbroglio inextricable.

Sur quoi se fondent ceux qui réclament un statut officiel pour la langue amazighe ?

Leur logique est fondée sur la théorie du linguiste Ferdinand de Saussure, qui affirme que «la langue est un dialecte qui a une police et une armée».

Ce postulat qui vise l’officialisation autoritaire d’un dialecte au détriment des autres n’est pas transposable dans la sphère amazighe. Cette approche injuste et éculée conduirait fatalement à une «balkanisation» linguistique. Elle réjouirait naturellement les opposant à tamazight, tout en confortant les thèses de ceux qui veulent transformer l’Algérie en un conglomérat de peuplades.

L’officialisation de tamazight est politiquement inopportune, d’autant qu’elle entamerait le crédit de sa récente reconnaissance – loin d’être symbolique – comme langue nationale. D’autre part, cette exigence est scientifiquement prématurée car cette langue n’est pas encore restaurée.

L’amazigh, amputé ou territorialisé, perdrait toute vocation nationale au profit d’un cloisonnement des différents parlers et de leur appauvrissement réciproque. Cela entraînera un excès de néologismes et aboutira en définitive à un espéranto incompréhensible.

Qui visez-vous par ces propos ?

Je veux parler des tenants de l’autonomie linguistique qui instrumentalisent la langue au profit de revendications «nationalitaires». Ceux-là prétendent ne défendre qu’un seul dialecte : le kabyle en Kabylie.

Cette thèse qui n’est que l’expression défaitiste du ghetto linguistique prend l’aspect d’une offre de services à l’adresse du pouvoir. Une façon de l’aider à se débarrasser de la question identitaire en la réduisant à un problème strictement kabyle.

D’autres cercles prêchent la reconnaissance d’un statut de co-officialité des différents dialectes dans les régions berbérophones au même titre que la langue arabe. Cette revendication pourrait conduire à une «bantoustanisation» de cette langue, en créant quinze langues officielles au lieu d’une.

Le fait de reconnaître à la langue des droits dans ses différentes utilisations n’implique en aucun cas l’attribution de droits collectifs spécifiques à ses locuteurs. La langue amazighe n’appartient pas exclusivement à ses locuteurs et il n’existe pas de brevet d’invention de tamazight à décerner.

Quelle solution préconisez-vous ?

Il faudrait créer plusieurs instituts universitaires à travers le territoire national, à l’instar de ceux de Tizi Ouzou et Béjaïa. L’émergence de compétences contribuera, à terme, à la création d’une structure à caractère scientifique – de préférence à vocation nord-africaine – chargée de rassembler et d’unifier les variétés de la langue.

Il s’agit d’outils techniques indispensables, et surtout d’une nécessité politique. L’hégémonisme dialectal peut être plus dangereux pour la langue amazighe que le monolithisme linguistique.

Certains veulent trancher ces questions par référendum. Qu’en pensez-vous ?

Du point de vue politique, le recours au référendum est une prérogative exclusivement présidentielle ; il peut néanmoins produire des effets pervers. Régler une question, somme toute inopportune et non consensuelle par ce biais, peut conduire à une alternative diabolique.

Si le «oui» l’emporte, c’est tamazight qui perdra. Le fardeau de l’officialisation le brisera, car il n’est ni unifié ni standardisé. Dans le cas contraire, c’est le Président qui sera piégé par un rejet populaire de son initiative.

Sans compter les conséquences d’une telle entreprise sur la cohésion nationale. Juridiquement, la mouture actuelle de la Constitution n’autorise pas une disposition contraire à la forme unitaire de l’Etat. Un amendement de ce genre, quel que soit le mode d’adoption suivi, serait à mon sens anticonstitutionnel.

Il faudra la rédaction d’une autre Constitution adoptant une autre forme de l’Etat et reconnaissant une pluralité de peuples sur un même territoire, ce qui implique la disparition de la notion de «peuple algérien». Les partisans du référendum veulent soit fomenter un piège politico-institutionnel, soit engager les éléments structurants de la nation dans une dynamique conflictuelle. Ce n’est pas raisonnable.

Le concept de «régionalisation» est mis en avant par de nombreux partis et mouvements politiques. Une réorganisation territoriale est-elle opportune ?

C’est une nécessité liée au fonctionnement des structures de l’Etat ainsi qu’une exigence de la démocratisation de ses rapports avec le citoyen.

L’Algérie est un pays vaste au climat et au relief très contrastés. Les modes de vie qui ont engendré les cultures et les comportements de sa population recoupent de grandes aires géographiques : sahariennes, agropastorales, urbaines …

Ces données objectives transcendent les aires linguistiques. Il y a peu de différences culturelles, sociales ou économiques entre un éleveur des Aurès ou du Sersou, entre un pêcheur de Beni Saf ou d’El-Kala. Les montagnards de l’Ouarsenis, de Kabylie ou d’ailleurs aspirent tous au désenclavement.

Un découpage administratif, quelles que soient les compétences accordées aux entités régionales, ne peut ignorer ces données fondamentales. Cette conception exclut l’attribution de droits collectifs ou l’octroi de portions du territoire national à une catégorie de citoyens sur la base exclusive de critères linguistiques ou ethnolinguistiques.

Existe-t-il des risques de dérive séparatiste ?

Les divergences sur la question amazighe ne constituent pas en elles-mêmes un danger pour l’intégrité territoriale. Bien au contraire, elles revêtent souvent un aspect salutaire. C’est plutôt l’absence de débat qui risque de renforcer les malentendus.

Néanmoins, on assiste ces derniers temps à un discours de type «nationalitaire» qui dépasse le simple stade de la différenciation ou de la spécificité régionale. Il peut dériver, le cas échéant, sous l’influence d’autres paramètres internes ou externes vers des aspects nationalistes plus durs.

A ce jour, les discours souvent virulents n’ont jamais atteint le stade de la violence. Ce fait notable est à signaler car les différents mouvements «berbéristes» n’y ont jamais eu recours, y compris lorsque celle-ci s’est exercée contre eux.

Il me semble que c’est l’absence ou la déliquescence d’instances de médiation et d’intermédiation, ainsi que de systèmes de représentation crédibles qui envenime les conflits et laisse dériver des revendications de tout ordre en des affrontements prévisibles. Il se peut aussi que les situations de conflit – ou de confusion – servent tous les pêcheurs en eau trouble.

Cette problématique pourra-t-elle servir un jour d’alibi à une ingérence étrangère ?

À l’étranger, notamment en France où vivent de nombreux Berbères, on peut signaler l’existence de mouvements prêchant la reconnaissance des «Berbères de France». La revendication de l’enseignement de la langue amazighe en France, en dehors du cadre bilatéral, cache mal le souci de voir reconnaître une entité berbère, voire kabyle spécifique. On assiste ici, non seulement à un communautarisme de mauvais aloi, dans une République qui se veut citoyenne, mais également à une tentative de constitution d’une minorité «nationale» en terre étrangère [….] Les initiatives en cours autour du «Grand Moyen-Orient» risquent d’aggraver cette tendance.

On assistera alors, sous couvert de reconnaissance de droits linguistiques, à la création sui generis d’entités ethniques réclamant des droits collectifs et des assises territoriales sous la menace de recourir à une «protection internationale». Les questions linguistiques sont inséparables des impératifs de souveraineté. Il faut protéger ce patrimoine ancestral des manipulations, même hors du territoire national.

Quelle est l’approche conceptuelle la plus adéquate au traitement de la question amazighe ?

La seule option viable et crédible consiste en une approche citoyenne de l’identité.

Il faut éviter la définition de l’identité nationale sur une base exclusivement linguistique ou ethnique. Qui peut se prétendre valablement non Berbère en Afrique du Nord, sans risquer de s’engager dans des configurations de pureté raciale difficilement admissibles du point de vue historique et ethnique ? Les berbérophones ne sont pas les seuls Amazighs en Afrique du Nord.

D’ailleurs, dans leur écrasante majorité, ils sont également arabophones. Quant aux non berbérophones, ils sont aussi berbères que les premiers. Dans l’immigration, on ne parle parfois que la langue du pays d’accueil.

Faut-il pour autant exclure les immigrés du champ identitaire ?

L’amazighité ne s’acquiert ni par la revendication tonitruante ni par les marchandages partisans. «Un tigre ne revendique pas sa tigritude», avait lancé un jour le prix Nobel nigérian Wolé Soyinka. À l’instar du nom que nous portons, l’identité historique n’est pas susceptible de se perdre par le non usage. Elle est du ressort du «verbe être» et non pas du «verbe avoir».

On ne la revendique pas, on l’affirme. En ce sens, elle est socialement transmissible et politiquement inaliénable. L’aliéner, c’est tout simplement s’aliéner.