Lettre de Mohamed Smain à El Khabar

LIGUE ALGERIENNE POUR LA DEFENSE
DES DROITS DE L’HOMME
Bureau de laWilaya de Relizane
13 Bd Zaghloul

A

Messieurs le
directeur général de quotidien El-Khabar
ALGER

Monsieur :

Dans un article publié le 31 janvier passé et en tant
que partie incriminée j’ai voulu insérer dans votre
journal une mise au point comme la législation en
vigueur m’en donne le droit. J’ai faxé ma réponse à
votre bureau d’Oran avec des copies de documents
importants nécessaires pour la manifestation de la
vérité et pour mettre un terme à l’amalgame entretenu
sciemment par Fergane lors de son point de presse du
29 janvier en présence de votre journaliste qui veut
à tout prix faire de Fergane un militant, moudjahid
important.

Si votre responsable pour le bureau Ouest veut
devenir un homme d’affaires en s’appuyant sur votre
journal, c’est son affaire mais la fin ne justifie pas
toujours des moyens abjects. Me refuser le droit de
réponse est tout a fait illégal, alors que je suis
cité et dénigré. Il est aussi moralement injuste que
votre organe me censure dans un parti pris qui mérite
d’être expliqué. Cela enfreint les règles de la
déontologie journalistique, montre une injustice
combien criarde et un acharnement absurde et lâche à
mon égard. Nous connaissons ces plumitifs mal lunés
qui n’ont pas de respect pour leur propre personne et
qui n’ont aucune notion du rôle de la presse et
confondent entre journaux et tracts.

La position de ce responsable vis a vis de ma personne
et les dirigeants de la Ligue de la LADDH est bien
connue. Boycotter la Ligue et trouver un alibi pour
dénigrer ses militants mais qu’il ait au moins le
courage et la rigueur de nous accorder le droit de
réponse. Monsieur le Directeur Général le devoir
d’un journaliste est d’informer, chercher la vérité
pour la faire connaître. Mais il est regrettable qu’un
journal comme El-Khabar le plus important des médias
arabophones « indépendants » se complait à faire le
jeu du terrorisme de la plume qui est aussi
dévastateur que celui du fusil.

Que ce responsable ait le courage d’assumer ses
responsabilités de journaliste et dire la vérité sur
ce qui se passe à Relizane ou ailleurs au lieu de
disserter dans le confort douillet des salons et
attendre les miettes en échange de la dithyrambe ou
de la calomnie.

Relizane a payé cher le prix de sa renaissance, mais
certains médias feignent ignorer l’horreur que le
citoyen subissait quotidiennement et le voile de
mensonges et de désinformation qui couvrait cette
machine de guerre, il était de mon devoir de
contribuer et quels que soient les obstacles et les
dangers à rétablir la vérité, avec d’autres
compatriotes et lutter contre cette barbarie qui est
la haine, l’exclusion, l’arbitraire, l’intolérance et
la loi du talion, qui ont fait régresser certains
responsables au pouvoir jusqu’ à l’animalité.

Avec la grâce de Dieu, de mon courage et de mon passé
de moudjahid et non de harki, je suis arrivé à briser
le mur du silence et de la peur pour montrer l’autre
versant de la tragédie que le peuple martyr a vécu
durant la décennie rouge et que les tenants du pouvoir
ont toujours chercher à cacher. Des témoignages
accablants et irréfutables et des preuves
irréfragables s’amoncellent aujourd’hui sur les
bureaux des hauts responsables, des médias nationaux
et internationaux, ainsi que chez les organisations
internationales non gouvernementales.

Salutations.

Signé:
Mohamed SMAÏN

Copie : Bureau National LADDH
Médias Nationaux
ONG Nationales