Fuite des sujets du bac: Des cadres de l’ONEC sous les verrous

Fuite des sujets du bac

Des cadres de l’ONEC sous les verrous

El Watan, 8 juin 2016

L’expertise menée par les enquêteurs a permis de fournir la preuve que trois cadres de l’Office national des examens et concours ont transféré les sujets du baccalauréat quelques jours avant le début de l’examen.

L’enquête menée par les services de la Gendarmerie nationale quant à la fuite des sujets du baccalauréat vient de dévoiler ses premiers résultats. Selon une source très proche de l’enquête, les principaux auteurs sont déjà démasqués. Il s’agit de trois hauts cadres de l’Office national des examens et concours (ONEC).

Il y aurait parmi ces trois accusés, selon la même source, des inspecteurs principaux de l’éducation. L’expertise menée par les enquêteurs a permis de fournir les preuves que ces trois cadres de l’ONEC ont transféré les sujets du baccalauréat quelques jours avant le début de l’examen. Selon nos sources, les cadres, écroués hier, risquent des peines de 15 ans pour «divulgation de secret d’Etat» et «atteinte à l’ordre public».

Par ailleurs, cinq autres personnes ont été identifiées dans les wilayas de Bordj Bou Arréridj, Oran et Aïn Témouchent, comme ayant participé à l’organisation de la fraude. Leur arrestation ne saurait tarder, assure-t-on. D’après les éléments de l’enquête, qui est toujours en cours, ces cinq individus auraient reçu les sujets des épreuves quelques jours avant le début de l’examen et les auraient distribués dans leurs régions. Des enseignants d’université et des directeurs de centre d’examen seraient aussi sur le banc des accusés.

Selon une source judiciaire, sept personnes seraient placées sous mandat de dépôt et 11 autres sous contrôle judiciaire sur ordre du procureur de la République près le tribunal de Djelfa. C’est sur la base d’un rapport détaillé transmis par la Gendarmerie nationale sur les fuites signalées que les autorités ont défini les matières concernées par la session exceptionnelle prévue du 19 au 23 juin courant. Le même corps est sollicité pour assurer un bon déroulement de l’opération au niveau national. Une cellule de veille sécuritaire a été mise en place.

Pour mémoire, dans le cadre de cette enquête nationale qui a touché jusqu’à présent 27 wilayas, une cinquantaine de personnes, notamment à Sétif et Mostaganem, ont été auditionnées et présentées devant le procureur de la République ; la plupart d’entre elles sont sous contrôle judiciaire.

Des perquisitions ont été opérées dans leurs lieux de résidence et le matériel informatique utilisé, faisant l’objet de perquisition électronique, a été saisi et envoyé à l’Insititut de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale, à Bouchaoui (Alger) pour expertise. Dès le début, les regards s’étaient aussi tournés vers l’ONEC d’où les sujets auraient fuité.

Asma Bersali