Sidi Saïd demande l’expulsion d’une ONG allemande d’Algérie

Il a estimé qu’elle a dévié de sa véritable mission

Sidi Saïd demande l’expulsion d’une ONG allemande d’Algérie

Par Kamel Aït Bessaï, Le Jeune Indépendant, 24 septembre 2008

Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué hier à Alger que la fondation Friedrich-Ebert «a dépassé ses prérogatives et ses missions en Algérie».

«Je considère que la fondation Friedrich Ebert ne fait pas son travail tel qu’il a été déterminé. Elle dépasse ses prérogatives et ses missions en Algérie», a déclaré M. Sidi Saïd à la presse, en marge du symposium sur l’économie fondée sur la connaissance, dont les travaux se sont ouverts hier au palais des Nations.
Il a ajouté qu’«autour de certaines conférences, elle va même jusqu’à apporter des jugements de valeur sur les différentes actions du pays, que ce soit dans le domaine social ou économique», estimant qu’«il faut reconsidérer la présence de cette fondation en Algérie».
«Notre organisation a aidé cette fondation à s’installer en Algérie dans le cadre d’une coopération syndicale et de l’épanouissement du travail collectif», a-t-il fait savoir, relevant toutefois que «malheureusement elle a dépassé les missions préliminaires auxquelles elle était destinée».
«On ne permettra jamais aux étrangers de porter des jugements de valeur sur les Algériens. Ce n’est pas aux étrangers, autour de missions ou de fondations, de s’immiscer indirectement dans les affaires des Algériens», a-t-il insisté.
La fondation Friedrich Ebert Stiftung organise actuellement des soirées de rencontres, d’échanges et de débats avec comme titre générique «l’Algérie de demain», durant lesquelles des animateurs se sont distingués par des propos peu amènes à l’égard des politiques menées par les institutions du pays. Ce qui a mis dans la gêne plusieurs invités présents à ces rencontres, eu égard au sérieux, à la rigueur et à la discrétion qui a toujours marqué l’action de cette ONG allemande depuis son installation en Algérie. Cependant, il semblerait qu’une autre raison se grefferait à cette ingérence. Selon le constat fait par les observateurs attentifs du monde du travail et du monde syndical, il semblerait que cette fondation soit devenue le réceptacle de tous les transfuges de l’UGTA, qui seraient recrutés pour leur expertise du monde du travail et syndical.
Ces recrues spéciales feraient donc de cette ONG une rampe de lancement contre toutes les actions que mène ou que soutient l’UGTA dont ils avaient été chassés.
Il reste que depuis quelque temps la sonnette d’alarme avait été tirée par des esprits vigilants sur les réelles motivations du travail de certaines ONG, voire de certaines organisations spécialisées, lorsqu’elles préconisent des solutions qui s’inscrivent en faux par rapport aux valeurs et références de la société algérienne. K. A. B.