Résultats de l’enquête sur le crash du vol AH-5017 d’Air Algérie

Résultats de l’enquête sur le crash du vol AH-5017 d’Air Algérie

Les sondes des moteurs «ont givré»

El Watan, 4 avril 2015

Les causes du crash de l’avion espagnol affrété par Air Algérie, en juillet dernier, sont désormais connues. Les enquêteurs du bureau d’études français (BEA) ont pu lire les enregistreurs du vol AH-5017 Ouagadougou-Alger.

Ils ont identifié, selon le magazine français Le Point.fr, les causes de cet accident ayant coûté à la vie à 116 personnes. Dans un article posté hier, le magazine français affirme, en citant les enquêteurs, que le MD 83 de la compagnie espagnole Swiftair s’est écrasé en raison «du givrage des sondes des moteurs». «En givrant à l’altitude de croisière dans une atmosphère très humide, des capteurs de pression (EPR), situés sur les moteurs, ont transmis des informations erronées à l’automanette.

Celle-ci règle la poussée des moteurs en fonction de la vitesse demandée par l’équipage. Sur la base de ces paramètres erronés, une poussée insuffisante a été indiquée aux moteurs par l’automanette. L’avion a alors ralenti», rapporte la même source. Selon toujours les résultats de cette enquête, le pilote automatique, de son côté, «a corrigé l’assiette de l’avion pour maintenir l’altitude».

«C’est ainsi qu’à compter de l’apparition de l’erreur de mesure des valeurs d’EPR la vitesse de l’avion a diminué de 290 à 200 nœuds en 5 minutes et 35 secondes environ et l’incidence a augmenté jusqu’au décrochage de l’avion», précise le BEA français chargé d’examiner la boîte noire de l’avion en question. «L’avion est parti brusquement en virage à gauche jusqu’à atteindre 140 degrés d’inclinaison, et à piquer jusqu’à 80 degrés», ajoute-t-on. «Les paramètres enregistrés indiquent qu’il n’y a pas eu de manœuvre de récupération du décrochage réalisée par l’équipage», indiquent les enquêteurs qui disposaient, précise le magazine, pour cette analyse des informations du Flight Data Recorder, l’enregistreur de données.

Le Cockpit Voice Recorder, l’enregistreur vocal, n’a pu être exploité et était probablement hors service avant le vol AH-5017. «Cela prive l’enquête du dialogue entre les deux pilotes face à la panne», souligne le journal. Pour les enquêteurs, le crash du vol AH-5017 n’est pas l’unique drame.

Deux événements similaires se sont produits en juin 2002 et en juin 2014, sans conséquences graves. Le deuxième avait déjà touché Swiftair, la compagnie espagnole affrétée par Air Algérie pour le Ouagadougou-Alger. «Le BEA a transmis les informations relatives au dernier accident dramatique à la communauté aéronautique internationale via l’Agence européenne de la sécurité aérienne et à son homologue américaine afin qu’un accident de même nature ne se reproduise pas», explique le journal.
M.M.