talahiteoct2000

Des émeutes d’octobre à la
« Concorde civile » (1988-1999)

Fatiha Talahite

Conférence sur « l’Algérie : la troisième voie ratée »
organisée par la fondation Heinrich Böll, le mercredi 25 octobre 2000

En Algérie, depuis 1992, on dénombre plus de 150 000 morts et des centaines de milliers de blessés, disparus, déplacés, exilés, torturés (on parle de 600 000 déplacés à l’intérieur du pays, ainsi que de 500 000 personnes dont 250 000 cadres, ayant quitté le pays).Sans parler des innombrables traumatisés et handicapés à jamais par ce conflit qui n’en finit pas. Pourquoi une telle tragédie ? De qui, de quoi tous ces gens sont-ils victimes ? Quelles sont les causes, quels sont les responsables de tels crimes ? Pour certains, la question est indécente, on ne doit pas la poser. Alors que pour d’autres, au contraire, si l’on veut mettre un terme à cette effusion de sang, il importe de faire la lumière sur tous ces faits, de dissiper le brouillard qui les entoure. L’opacité, en effet, est totale. Déjà, pour qualifier la situation, certains parlent de « guerre » (« guerre civile », guerre « contre les civils »), d’autres de « violence » ou de « terrorisme ».

La confusion continue quant à l’interprétation des faits. Pendant longtemps, ces crimes furent systématiquement et exclusivement attribués aux islamistes (du FIS, de l’AIS, du « GIA ».). Pourtant, dès le début, des témoignages mettaient en cause la responsabilité directe ou indirecte de l’état, sous différentes formes (forces armées, services de sécurité, milices..) dans un grand nombre de ces exactions. D’abord tues et étouffées, ces voix commencent aujourd’hui à se faire un peu mieux entendre, en particulier à propos des terribles massacres de 1997 et 1998 (Ben Talha , Raïs, Beni Messous, Relizane..), ou de l’assassinat de personnalités (le président Boudiaf, le chanteur Maatoub Lounès,.). Des livres, des articles, des reportages, même s’ils ne font encore que lever un tout petit coin du voile, apportent des témoignages et des preuves difficilement réfutables et font la démonstration de cette responsabilité. Mais, à ce jour, la justice reste muette.

Au niveau des autorités, alors que ni la vérité ni la justice n’ont été faites sur tous ces crimes, on agit aujourd’hui comme s’ils appartenaient à un passé révolu, oublié, comme si la page était définitivement tournée. Tel est l’esprit de la loi de Concorde civile de 1999. Pourtant, après cette date, les crimes, les massacres, les exactions n’ont jamais cessé. Au contraire, depuis quelques mois, ils redoublent d’intensité. Rapportés presque quotidiennement par les médias, qui se sont remis (par habitude?) à les attribuer aux « islamistes », ces faits sont entrés dans la routine. Par lassitude, ou peut-être parce qu’elle n’y comprend plus rien, l’opinion a fini par se désintéresser de l’Algérie et de son destin tragique.

Bien que nous disposions d’une masse considérable d’informations et de documents sur ce qui se passe, beaucoup d’entre nous ont l’impression de ne rien savoir, que la réalité leur échappe, ce qui nourrit un sentiment d’impuissance et de résignation. Seul l’entêtement de quelques-uns, s’obstinant à témoigner et à briser le mur du silence, vient de temps en temps rompre ce découragement, et nous rappeler que l’Algérie n’a jamais été aussi présente : la souffrance, la mort, la destruction qui y règnent hantent l’Europe – la France en particulier – où vivent des millions de personnes qui ont un lien à ce pays.

1. Des émeutes d’Octobre 1988 au coup d’état de janvier 1992

Il y a plusieurs entrées pour aborder ce qui s’est passé en Algérie à partir d’octobre 1988, et les ruptures que cela a induit aux plans politique et économique. Il faut d’abord tenir compte de la position de ce pays, qui fait qu’il est concerné par des événements qui se sont produits à la même période dans des parties du monde auxquelles il appartient, ou du moins avec lesquelles il a des liens très forts, qui font que cela est vécu directement de l’intérieur, et non comme des événements extérieurs. Ainsi, il est concerné par ce qui se passe dans le monde arabe et islamique ; ce ne sont donc pas des événements extérieurs, dont les effets sont seulement importés en Algérie, mais des événements vécus directement par les algériens (défaite de 1967, question palestinienne, guerre du Liban, révolution en Iran, guerre du Golfe, etc.) qui produisent des effets dans le pays non en tant que facteurs externes, mais de l’intérieur, et y infléchissent le cours des choses.

Il faut tenir compte également du fait que le système économique et politique algérien a beaucoup de liens avec le système français, et que les évolutions en France ont donc des répercussions multiples en Algérie (non seulement la politique française à l’égard de ses anciennes colonies, ou ce qui se passe au niveau de l’immigration algérienne en France, mais également ce qui se produit sur la scène politique française, ou dans l’économie, etc.) ; tandis que les événements se déroulant sur la scène européenne sont plus lointains, et ont des répercussions indirectes, qui passent surtout par le biais de la France.

Il y a aussi le fait que l’Algérie a été un pays socialiste, qui a largement adopté tout en l’adaptant, le modèle politique et économique socialiste, et a maintenu pendant longtemps des liens privilégiés avec les pays du bloc soviétique. Comme je ne peux pas traiter de tout, et dans la mesure où j’entre dans le sujet par le biais de l’économie, c’est ce dernier aspect des choses que je voudrais d’abord privilégier.

L’Algérie n’était donc pas un pays fermé et hors du monde. Le déclin du système soviétique l’a touchée aussi, dans la mesure où elle avait adopté ce système comme modèle. Cependant, même si ce système était condamné, l’évolution à venir – effondrement du mur, libéralisation de l’économie et adoption du modèle politique occidental (parlementarisme, système de pluripartisme) – n’était pas la seule possible, et, le cours qu’allaient prendre les choses n’était pas déterminé. En Algérie comme dans les pays de l’Est, d’autres alternatives étaient possibles.

Il existait déjà dans le pays, surtout parmi les cadres de l’administration et des entreprises publiques, les universitaires, les responsables de l’économie et des institutions, un débat sur les réformes à entreprendre. Les économistes algériens suivaient de très près les discussions et les expériences de réforme qui se déroulaient dans les pays socialistes, en Hongrie, en Pologne, etc. Ils étaient aussi attentifs aux transformations qui s’opérèrent tout au long des années 80, en France, pays où l’économie était également très étatisée. Lorsque, à la faveur des émeutes de 1988, une brèche fut ouverte dans le système du parti unique, ce fut l’occasion pour le gouvernement (1989-1991) d’engager une politique de réforme. Celle-ci ne fut pas improvisée, elle était le résultat d’une réflexion engagée dès le milieu des années 80 (chute du prix du pétrole et du dollar) et répondait à une attente, à une préoccupation présente dans la société et exprimée par l’opinion. Aussi, de par la nature même de sa démarche, cette équipe gouvernementale, que l’on a appelée les « réformateurs », avait besoin de s’appuyer sur des institutions légitimes. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles elle initia, parallèlement aux réformes économiques, des réformes politiques, appelées « transition démocratique » vers un système de pluripartisme et de parlementarisme de type occidental, largement inspiré du modèle français.

Ce modèle s’est imposé à toutes les tendances politiques (islamistes, réformateurs, socialistes, communistes, gauche non communiste, mouvement culturel berbère.) qui ont dû, soit accepter d’agir dans ce cadre, soit rester en marge. Pour l’opposition, qui avait jusque là été dans la clandestinité, se posait le problème de savoir quelle attitude adopter par rapport à cette nouvelle donne. C’était difficile car il s’agissait d’une « transition », c’est-à-dire d’un processus en cours, porté par des institutions « de transition » (Constitution de 1989, lois votées par l’ancienne assemblée entre 1989 et 1991). Pour mener à bien ce processus, le gouvernement avait besoin d’une légitimité, et il comptait sur ces élections (en particulier les législatives) pour asseoir cette légitimité. Cela a suscité un débat au sein de la classe politique, pour savoir si l’on participait ou non. Les avis étaient partagés : d’un côté, il y avait une opportunité historique d’en finir avec le système de parti unique, même si l’alternative à ce système, ni les moyens d’y arriver, n’étaient pas les mêmes pour tout le monde. La perspective de « transition démocratique » telle que proposée par le gouvernement des réformateurs était loin de faire l’unanimité, et même pour les réformateurs, elle était encore en voie d’élaboration. Parmi les autres alternatives, il y avait bien sûr celle portée par l’opposition islamique, avec différentes tendances (depuis ceux qui refusaient totalement le modèle politique et économique occidental, jusqu’à ceux qui pouvaient parfaitement justifier, au nom des principes islamiques, leur participation à la démarche des réformateurs) ; mais d’autres courants manifestaient leur hostilité au projet des réformateurs, depuis les communistes, qui dénonçaient le libéralisme et la perspective de privatisations, l’extrême gauche, opposée au modèle démocratique « bourgeois », et même des « républicains » qui considéraient que les algériens n’étaient pas encore prêts pour la démocratie (mobilisant par là un argument colonial).

D’un autre côté, notamment pour l’opposition plus ancienne, il y avait une grande méfiance à sortir complètement de la clandestinité, dans la mesure où, si le système du parti unique avait été supprimé et les libertés fondamentales rétablies dans les textes, il n’y avait encore aucune garantie, car l’essentiel des structures de contrôle et de répression de l’ancien système (police politique, système administratif, policier et militaire), et leur personnel, étaient encore en place et continuaient à agir, même s’ils s’étaient faits moins arrogants et plus discrets. Ainsi était-il difficile de faire confiance à l’administration pour l’organisation des élections, et le risque de manipulation était réel. Par exemple, le FFS a refusé de participer aux élections communales de 1990. La question s’est aussi posée au sein du FIS, qui a finalement décidé d’être aux deux rendez-vous électoraux (1990, 1991). Mais après les élections de 1990, les élus du FIS dans les communes ont dû subir les entraves des pouvoirs publics, qui les ont privés des financements de l’état, sans les remplacer par des impôts locaux.

2. La guerre

Le coup d’état de janvier 1992 a interrompu tout ce processus et remis en cause les avancées effectuées pendant cette période : les institutions de transition ont été gelées ; les libertés nouvelles acquises après octobre 1988 ont été confisquées par les lois d’exception promulguées en 1992 (état d’urgence, dissolution de l’APN et son remplacement par un CNT coopté ; dissolution des assemblées communales et leur remplacement par des DEC nommés par l’état; dispositions d’exception en matière de police et de justice, mainmise sur l’information, etc.). Au plan économique, le processus engagé a été totalement perturbé et bloqué, en particulier du fait de l’absence de légitimité des gouvernements qui se sont succédés, et du fait qu’ils étaient surtout préoccupés par la question sécuritaire à court terme et faisaient passer au second plan la cohérence et la continuité des réformes ; ce qui a fait que non seulement il n’y a pas eu de continuité dans les réformes, mais que finalement, entre 1994 et 1998, l’initiative a été abandonné au FMI. Les mesures appliquées, au lieu d’être négociées avec les différents partenaires sociaux et soumises à la recherche d’un consensus, furent imposées de manière brutale, dans un contexte de guerre et de violation massive des droits de l’homme qui rendait les populations encore plus vulnérables à la dégradation rapide de leurs conditions sociales et économiques.

Il importe aussi de comprendre que ce qui s’est produit après l’interruption des élections en janvier 1992, ce ne fut pas seulement la dissolution d’un parti devenu illégal et la mise hors d’état de nuire de dangereux terroristes, dont une partie avait pris le maquis. Ce fut l’interruption brutale de tout un processus, qui était lui-même l’aboutissement de quelque chose qui s’était déroulé sur le long terme, durant les 30 années d’indépendance, et qui était arrivé à maturation à ce moment. La situation qui a alors prévalu entre octobre 1988 et janvier 1992 se caractérisait par une large ouverture du champ des possibles, comme le pays n’en avaient pas connue depuis longtemps (même en 1962, à l’indépendance, l’autoritarisme s’est instauré très vite, favorisé par la menace d’une guerre civile). Le revers de cette ouverture, c’est que la situation était porteuse de risques. La grande question, à la résolution de laquelle les algériens étaient nombreux à vouloir participer, était de savoir quelles institutions, quel type d’état, quel type d’économie, quel « projet de société », allaient venir remplacer l’ordre déclinant. Le débat s’était amorcé avec passion, mais parfois aussi dans l’excès et la confusion. Les travers que l’on a eu tendance à attribuer aux seuls islamistes (absence de « culture démocratique », intolérance dans le débat politique, insuffisance du « projet de société », et.) pour justifier leur mise hors-la-loi, caractérisaient en réalité l’ensemble de la classe politique, à quelques exceptions près, et étaient plutôt le fait de la sortie d’un régime de parti unique. On les retrouve d’ailleurs, dans des circonstances comparables, dans les pays de l’ex-bloc socialiste. Ces travers étaient peut-être plus visibles dans le comportement de ceux qui portaient le débat sur la place publique, car pour les autres, en effet, l’enjeu, n’était de toutes façons pas dans le débat idéologique et politique. Ceux-là ont d’ailleurs eu tout le loisir de trancher par des coups de force dans les appareils, après que le coup d’état de 1992 ait refermé radicalement le champ des possibles. A nouveau privée d’initiative et de perspectives, la société fut condamnée à subir ou à réagir aux recompositions politiques et aux ajustements économiques décisifs de cette période, sur lesquels elle avait perdu toute prise. Cette situation explique une grande partie de la violence mais aussi de la contre-violence qui s’en est suivie. En particulier, pour ce qui est de la contre-violence (que les autorités amalgament de façon abusive au terrorisme (1)), son intensité fut au début à la mesure des espoirs qu’avait créés l’ouverture. De la même manière, sa baisse relative, tout au long des huit années de répression, peut s’interpréter comme un signe de l’écrasement de l’espérance de démocratisation qui avait animé la société à la fin des années 90.

Les cadres, militants et sympathisants du FIS, furent victimes d’une large répression qui déborda très vite le cadre de la légalité (arrestations arbitraires, déportations dans le Sud, torture, exécutions extra-judiciaires, enlèvements par les services de sécurité, disparitions, etc.), et s’élargit aussi à leurs familles, leurs voisins, leurs amis, etc., tandis que se mettait en place un système de répression qui visait une cible dont la définition devint de plus en plus large, si bien qu’elle dépassa largement le cadre de l’opposition politique et de la subversion armée et finit par toucher des pans entiers de la société. Cette stratégie, que l’on a appelée la politique d’ « éradication », trouva de fervents défenseurs dans les médias et chez certains intellectuels médiatiques, en Algérie, en France et dans les pays occidentaux.

Dans le même temps, ceux qui avaient été épargnés par cette répression étatique, en particulier ceux qui avaient soutenu l’interruption des élections et fait allégeance au régime, furent présentés comme les plus menacés et apparurent comme les seules victimes d’une violence qui ne serait venue que des seuls islamistes. Il n’est pas question ici de nier la réalité de ces menaces et de cette violence, mais, dans le climat d’extrême tension qui régnait alors, des menaces pesaient sur l’ensemble de la société. Or la surmédiatisation de celles visant une fraction de l’élite – celle qui avait approuvé et soutenu le coup d’état – a surtout servi à masquer la répression d’une rare ampleur et d’une terrible brutalité exercée sur la société. Il faut dire aussi qu’au même moment, un strict contrôle sur les médias, en particulier sur l’information sécuritaire, fut instauré, qui faisait qu’il était impossible de savoir réellement d’où venaient les menaces ainsi que les actes de violence (attentats, massacres, enlèvements, destructions matérielles, etc.) et quel était leur objet. Toutes les manipulations étaient permises, d’autant que les forces de sécurité avaient reçu l’instruction de ne laisser aucun survivant dans les accrochages avec les présumés « islamistes » et dans les opérations contre les maquis . Pas de témoin, pas d’enquête, pas de procès, pour établir la réalité des faits.

3. La Concorde civile (1997-1999)

Il faut bien se représenter l’isolement du régime à la suite du coup d’état de 1992. Les institutions sont gelées et celles qui sont mise en place dans un cadre d’exception n’ont aucune légitimité. Cette situation n’est pas tenable longtemps, car un état, même le plus autoritaire, ne peut tenir que par la seule répression. Aussi les présidents qui se sont succédés à la tête du pays ont-il tenté de redonner une légitimité au régime, et de rétablir au moins sur le plan externe, sa crédibilité. Ils ont aussi tenté de réhabiliter les institutions afin de poursuivre le processus de transition interrompu. Mais ils n’allèrent jamais jusqu’à renouer le dialogue politique avec l’opposition, et en premier lieu avec le FIS. Bien au contraire, chaque fois qu’une initiative en ce sens était prise au sein de l’opposition (la plus importante fut la conférence de Sant’Egidio, en novembre 1994 et janvier 1995, suivie d’autres actions pour le dialogue et la paix) tout fut fait pour la discréditer et la briser. Les discussions entre le pouvoir et les représentants du FIS ou de l’AIS (présentée comme la branche armée du FIS) sont restées sous le contrôle des militaires, et leur véritable contenu, en particulier les conditions de la « trêve » de 1997, n’a jamais été rendu public, ce qui, encore une fois, a ouvert la voie à toutes les spéculations et manipulations. Ces contacts ont débouché sur la loi de Concorde civile de 1999, qui, loin de rétablir la légalité, a reconduit et élargi la législation d’exception . Limitée dans le temps, cette loi met la justice à l’écart au profit de « comités de probation », tribunaux d’exception composés en majorité de représentants de l’état (armée, police, gendarmerie, ministères de l’intérieur et de la justice, ainsi qu’un avocat désigné). Il n’est donc pas étonnant qu’un doute pèse sur les verdicts prononcés dans ce cadre, en particulier sur le grand nombre de terroristes « repentis » dont la mise en « probation » (de 3 à 10 ans selon la nature du délit) serait en réalité, selon certains observateurs, une astreinte à prêter main forte aux services de sécurité.

Aujourd’hui, après des années de silence, et alors que la terreur règne toujours, des victimes (ou des membres de leur famille) de tortures, exécutions sommaires, enlèvements par les forces de sécurité, massacres collectifs, persécutions, commencent à témoigner et à s’organiser. Mais aucun de ces crimes n’a encore pu être jugé, ni par la justice interne, largement impliquée dans cette répression et profondément corrompue, ni par la justice internationale. En effet, la conjoncture internationale et la position géopolitique de l’Algérie n’ont pas permis qu’une commission d’enquête internationale soit constituée pour faire la lumière sur des événements dont la gravité aurait, sous d’autres cieux et dans d’autres circonstances, justifié la création d’un tribunal pénal international.

***

Notes

L’usage du terme « terrorisme » pour désigner la pratique de la violence à des fins politiques devrait être strictement limité au cas des régimes démocratiques, dans lesquels la possibilité existe effectivement de manifester son opposition et de sanctionner le pouvoir par les urnes. Mais la réaction – malheureusement souvent violente par nécessité – à un coup d’état, à l’interruption d’élections, à la dissolution arbitraire d’organisations politiques, à la fraude électorale, à la suppression des libertés fondamentales, est légitime et ne devrait pas être qualifiée de « terroriste ».