Ali Gherbi: « Le 6 décembre 2001 s’inscrira dans les pages noires de notre histoire »

Ali Gherbi, porte-parole du CSC et membre influent des aârchs, au Jeune Indépendant

« Le 6 décembre 2001 s’inscrira dans les pages noires de notre histoire »

De notre bureau de Béjaïa Hammouche Mebrouk, Le Jeune Indépendant, 2 décembre 2001

Le Jeune Indépendant : On a appris que vous avez interpellé le président de la République sur ce qui se passe en coulisses entre le chef du gouvernement et les aârchs « taïwans »…

Ali Gherbi : Oui, j’ai effectivement fait appel au président de la République, lors du meeting que j’ai animé à El-Kseur le 26 novembre 2001. De tout ce que j’ai vu et entendu à la télé, ce qui m’a d’ailleurs beaucoup indigné c’est que je doute fort que le président de la République ait été mis au courant de ce que représentent réellement les individus qui étaient reçus en grandes pompes par le chef du gouvernement. Il y a parmi cette délégation de aârchs « taïwans » ceux qui ont un casier judiciaire vraiment sale, information que, d’ailleurs, pourraient confirmer certaines cours de justice ou certains services de police judiciaire pour ceux qui ont des affaires en cours. Aussi, je me demande vraiment comment qualifier cet énième scénario, lequel porte atteinte réellement à l’image de marque de notre chère Algérie à travers des personnes hautement placées, censées la rehausser. Cela est-il dû à une question de temps ? Si le pouvoir est impatient de mettre un terme au mouvement citoyen, il doit savoir que tout le monde est aussi impatient, dès lors qu’un dérapage incontrôlé s’est installé dans nos consciences. Seulement et malheureusement, beaucoup refusent de faire une analyse approfondie de ce qui s’est passé et se passe toujours en Algérie. Ils continuent à camper sur leurs positions en rejetant l’alternative honorable du peuple algérien qu’est la plate-forme d’El-Kseur. Nous rappelons encore une fois que M. le président de la République peut décider sagement tout en restant fidèle au serment prêté à la nation de la destinée du peuple algérien.

Dans le point de presse donné par ces pseudo-négociateurs lundi à la maison de la Presse, ces derniers pensent que le 6 décembre 2001 est une rencontre historique. Quelle est votre analyse ?

Ouf ! Pour une fois je rejoins l’avis de ces pseudo-négociateurs qui jugent que le 6 décembre 2001 est une rencontre historique. Seulement, permettez-moi de leur apporter cette précision. La date du 6 décembre 2001 va s’inscrire (si elle a lieu) dans les pages noires de notre histoire, car nous ne laisserons personne écrire sur les pages blanches qui font et feront honneur à la grande et chère Algérie. Ulac smah, ulac. Le combat continue.

Vous avez annoncé que d’ici quelques jours la liste des pseudo-négociateurs sera affichée partout. Qu’en est-il ?

Oui, effectivement l’intercommunale a décidé d’afficher nominativement avec lieu de résidence tous les pseudo-négociateurs « taïwans », à moins que l’autorité supérieure ne les dénonce et les renie publiquement, notamment à travers les médias. L’objectif de ce geste c’est de répondre à la demande de la base citoyenne qui ne cesse de revendiquer son identité. Aussi, on ne peut aller à l’encontre du serment de fidélité, d’une part, et fuir nos responsabilités, d’autre part.

Quel sort les aârchs de l’inter-wilayas réservent-ils à ces négociateurs ?

L’inter-wilayas a prononcé au nom de la base citoyenne leur mise en quarantaine. Cela en ce qui concerne la première délégation des aârchs « taïwans ». Maintenant que ces énergumènes ne cessent de défiler à Alger, allant même jusqu’à souiller le pavé du palais du Gouvernement qui est la propriété de tout le monde, les assemblées générales de quartiers et villages ruraux vont se réunir très prochainement (dans 3 ou 4 jours) pour se prononcer.

Est-ce que la date de l’inter-wilayas sera rendue publique ?

La date de l’inter-wilayas n’est pas encore arrêtée pour les raisons suivantes :

1- On ne veut pas perturber les élèves dans leurs compositions. C’est d’ailleurs l’une des premières raisons qui nous a poussés à la reporter.

2- On est en train de préparer un travail pédagogique à la hauteur de notre mouvement pour répondre à ceux qui ne cessent de nous traiter de voyous.

3- La date ne sera rendue publique qu’une fois tous les préparatifs réunis.

Ali Gherbi est-il un radical ?

Ali Gherbi n’est pas un radical et ne le sera jamais. C’est vrai que parfois j’utilise des termes radicaux mais cela est propre à des situations bien claires, et ce, pour mettre en garde contre tout dérapage.

Allez demander aux gens si aâmi Ali est radical ? Ils vous répondront le contraire, car ils savent que je suis très tolérant et peut-être même un peu trop. Ceux qui disent que je suis un radical, ce sont plutôt ceux qui veulent m’avoir dans le camp des « dialoguistes », mais comme vous savez, je suis quelqu’un de très fidèle à la base citoyenne.

Un dernier mot M. Gherbi…

Je souhaite vivement que le président de la République accepte la plate-forme de revendications. D’ailleurs, comme je vous l’ai dit, on diverge sur le vocabulaire seulement. Nous, on demande l’acceptation de la plate-forme d’El-Kseur et le communiqué de la présidence a déclaré que ce sont des revendications légitimes. Aussi, j’espère qu’à l’occasion de ce mois sacré, tout le vocabulaire sera corrigé et c’est tout à l’honneur de la grande Algérie. Accepter la plate-forme de revendications d’El-Kseur, c’est tourner une nouvelle page d’histoire de l’Algérie contemporaine H. M.

 

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