Commission denquête parlementaire sur les émeutes en Kabylie
Un rapport en perpétuelle finalisation
Omar Sadki, Le Quotidien d’Oran, 6 octobre 2001
La commission denquête parlementaire sur les évènements de Kabylie patine-t-elle au point de ne pouvoir rendre public son rapport, ou bien est-elle sur quelque piste qui nécessiterait dapprofondir le travail dinvestigation ?
Un communiqué de cette structure informe lopinion que le rapport est en voie de finalisation. La commission a entendu le wali dAlger, les walis-délégués, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale, ainsi que des témoins et des élus pour recueillir des informations sur la marche du 14 juin. Le travail de cette commission semble sétirer indéfiniment dans le temps. Pourtant, à louverture de la session parlementaire dautomne du 2 septembre dernier, son président, M. Ahmed Bayoudh, avait déclaré que le rapport serait présenté en plénière de lassemblée à la fin du même mois. Déclaration étayée même par certains chefs de groupes parlementaires.
Le moins que lon puisse dire est que lengagement na pas été tenu. Pire, le communiqué du jeudi révèle que la commission na pas achevé son travail, cinq mois après son installation et deux mois après la publication des conclusions préliminaires de la commission Issâd, quelle avait pourtant précédée dans les investigations. Selon des bribes dinformation qui ont filtré de la commission Bayoudh, la thèse culpabilisant le corps de la Gendarmerie dans la survenance des émeutes en Kabylie, est très relativisée chez les députés-enquêteurs. Ceux-ci préfèrent, semble-t-il, imputer la responsabilité des abus à des attitudes individuelles de gendarmes. Une espèce dacte isolé qui nobéit pas à une recommandation de la hiérarchie. La commission Bayoudh népargne pas, en revanche, les partis politiques implantés dans la région, accusés, en des termes à peine voilés, de mettre de lhuile sur le feu.
Une «fuite organisée» a nommément accablé un responsable du RCD qui aurait remonté les jeunes manifestants contre les gendarmes à Béjaïa et poussé ainsi à lémeute. Ahmed Bayoudh a démenti ces informations qui ont valu une sèche réplique du RCD. Mais à quand le rapport qui nen finit pas dêtre finalisé?