Ouyahia se revendique éradicateur

Lors de la session ordinaire du RND

Ouyahia se revendique éradicateur

Par Idir Dahmani, Jeune Indépendant, 15 septembre 2001

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, a exprimé, jeudi devant les membres de conseil national, ce qu’on peut qualifier de nouvelle politique du parti. L’homme est, de prime abord, contre «un discours pessimiste qui vise à faire de l’Algérie un otage de la crise».

Dans une allocution à l’ouverture de la session ordinaire de conseil national du parti, tenue à Ben-Aknoun, M. Ouyahia a avoué que «le pays souffre encore de problèmes difficiles» mais, précise-t-il, «il serait injuste de ne pas reconnaître que des réalisations ont été faites».

A ce titre, le premier responsable du RND considère l’arrêt du processus électoral comme «un saut qualitatif qui a permis d’offrir au pays sa planche de salut». Sur sa lancée, il s’adresse à ces «accusateurs qui nous traitent d’éradicateurs» : «Qu’ils sachent que le qualificatif ne nous fait nullement rougir s’il signifie la défense de la patrie.»

Dans le même contexte, Ouyahia a appelé toutes les forces de la scène politique à «transcender les intérêts partisans étroits […] pour enrayer le phénomène du terrorisme». Ce dernier «est un fléau contre l’humanité, il ne connaît pas de frontières et n’est pas une affaire politique». Ce qui s’est passé aux Etats-Unis est plus que jamais révélateur, dira Ahmed Ouyahia. Ainsi, face à ce phénomène, une solution demeure efficace et rationnelle : il doit être éradiqué. Pour l’Algérie, les sacrifices consentis par le peuple dans sa lutte contre le terrorisme en est, si besoin, une autre justification. En plus clair, Ouyahia souligne : «Contre le terrorisme il faut non pas une analyse mais une lutte et une mobilisation.»

Cela étant, le SG du RND déclare que si l’option de la concorde civile a dévoilé à la société les criminels, les traîtres et les mercenaires, il est clair qu’elle a «atteint son terme le 13 janvier 2000, car la concorde avait pour durée de vie une seule année».

Analysant la situation politique actuelle, Ahmed Ouyahia avance trois catégories de politiques. D’abord, ceux qui font du sang des Algériens une carte pour plaider le désistement du pays. Ils tirent leur philosophie de la plate-forme de Rome. Ensuite, ceux qui se sont rendus coupables du drame algérien.

Ceux-là mêmes, dira-t-il, qui sont responsables devant Dieu et le peuple. Ils osent aujourd’hui clamer le retour à la politique. Pis, ils incriminent ceux qui ont sauvé la république un certain janvier 1992. Enfin, ceux qui s’entêtent à faire de l’oppositionnisme. Pour les adeptes du régionalisme, Ouyahia dira qu’ils «ouvrent la voie à l’aventurisme» dans l’objectif d’»acquérir une position politique». L’attitude politique des défenseurs de la régionalisation a fait dire au SG du RND qu’»en politique il est très aisé de se taire et/ou de prendre la direction du vent». En levant une main de regret, Ouyahia leur dira : «Que Dieu vous pardonne.»

S’agissant des événements qu’a connus la Kabylie, il a réitéré le soutien du RND à «toute mesure qui tende à corriger les déséquilibres». Le patron du RND est, en outre, pour «une solution constitutionnelle pour la question amazighe». Par ailleurs, l’orateur a soutenu la réforme du système éducatif. Ce sera le meilleur outil pour «casser l’engrenage du sous-développement».