Un fondateur du FIS s’enfuit à l’étranger

OMAR ABDELKADER SERAIT EN EUROPE

Un fondateur du FIS s’enfuit à l’étranger

Le Soir d’Algérie, 5 septembre 2001

Alors qu’il était interdit de sortie du territoire national, Omar Abdelkader, membre fondateur de l’ex-Fis, a réussi à passer les frontières et à rejoindre un pays européen. L’information a été « balancée », ce mardi, par le conseil consultatif du parti dissous (CC Fis) dont le siège se trouve à l’étranger.

Fatma Haouari – Alger (Le Soir) – L’ancien chef de cabinet et non moins homme de confiance de Abassi Madani ne disposait pas de passeport, mais circulait librement à l’intérieur du pays. Ce natif de Ruisseau (Alger), enseignant à l’université de Blida, appartient à la mouvance djaz’ariste. Proche de Guemazi et de Chigara, il a été emprisonné en 1991 avec six autres dirigeants du parti dissous, parmi lesquels figurent Abasi Madani et Ali Benhadj. Après avoir été incarcéré à la prison militaire de Blida, il participa en 1994 aux négociations entre l’ex-Président Liamine Zeroual et les deux leaders de l’ex-Fis. En 1995, il sera libéré. Il compte parmi les farouches opposants de la concorde civile. L’évasion de Omar Abdelkader coïncide avec la recrudescence des actes terroristes et intervient au moment où la « diaspora du Fis », à sa tête le patron du conseil consultatif, en l’occurrence Ahmed Zaoui, s’attèle à fignoler les dernières retouches relatives à la tenue du congrès prévu pour ce mois-ci. La mouvance djaz’ariste est à pied d’œuvre, et en battant le rappel de ses disciples urbi et orbi tels Mourad D’hina, Mohamed Thabet Aouel et Mustapha Brahami réfugiés en Suisse, Mohamed Tidjani Boudjelkha en Malaisie ou Anouar Haddam aux USA, cette tendance aspire, selon les milieux initiés, à concrétiser le retour du Fis version 2001. Ceci de manière à rééditer l’OPA de l’été 91 lorsque, à l’issue du « congrès de fidélité » de Batna, elle a réussi le coup en plaçant aux commandes du parti Abdelkader Hachani. Par ailleurs, les circonstances dans lesquelles s’est déroulée la tentative réussie de Omar Abdelkader est une réédition du scénario de la fuite de Rabah Kebir en 1992. Des indiscrétions susurrent que l’homme de confiance du numéro un de l’ex-Fis a été vu à Alger, il y a de cela une quinzaine de jours. Le fait qu’il ait quitté par voie terrestre et via les frontières ouest donne lieu à de multiples supputations. Ce qui laisse supposer, entre autres, l’implication d’une complicité marocaine dans cette affaire. Le CC Fis, dans son courrier électronique, indique que « Omar Abdelkader, qui est très proche de Hachani, ne manquera certainement pas de donner des informations importantes sur la nature du régime des généraux d’Alger ».