La présidence désavoue Nezzar

Suite aux récentes déclarations

La présidence désavoue Nezzar

Le général à la retraite Khaled Nezzar s’est fait rappeler à l’ordre, une deuxième fois, cette fois-ci par une source proche de la présidence de la République qui lui dénie le droit de s’exprimer au nom des institutions de l’Etat, notamment militaire.

Par Mohamed Zaâf, Le Jeune Indépendant, 16 juillet 2002

Khaled Nezzar s’était présenté comme le défenseur de l’honneur de l’Algérie et de son armée, dans un procès à Paris, coïncidant avec la commémoration du 40e anniversaire de l’indépendance nationale, rappelle-t-on. Au lendemain du procès, démarche qui avait été sévèrement critiquée par l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), il avait publié dans divers journaux un communiqué, qui avait ajouté au malaise créé par le procès, son lieu, ses finalités et son timing. Dans une mise au point publiée dimanche dernier par le quotidien saoudien édité à Londres, Al-Sharq Al-Awsat, et reprise hier par le quotidien public El-Moudjahid, une source proche de la présidence de la République a souligné que Nezzar « n’a pas le droit de s’exprimer au nom d’une quelconque partie ni de s’attendre que le peuple adhère à cette vision ». La même source, qui a refusé de commenter le contenu du communiqué de Nezzar, lui reconnaît, cependant, sa qualité de citoyen qui peut user du « droit de s’exprimer comme il veut et d’interpréter les faits selon ses convictions ». Auparavant, le général Khaled Nezzar avait déjà été sommé vertement, à travers les colonnes d’En-Nasr, un autre journal étatique, de se taire après des déclarations faites à un média étranger. Ses propos avaient été interprétés à l’époque comme une interférence malvenue dans les affaires touchant à la direction du DRS. L’interlocuteur du quotidien Al-Sharq Al-Awsat a rappelé les récentes positions exprimées par le chef d’état-major de l’ANP et selon lesquelles « le président de la République exerce ses prérogatives constitutionnelles, et que nul n’a le droit d’y interférer, et l’ANP accomplit ses missions, normalement, comme définies par les lois de la République ». Le quotidien londonien fait également état de réactions émanant de parlementaires du FLN, hostiles à la démarche de Nezzar. Sans le citer nommément, les parlementaires estiment que « les propos non officiels n’engagent que leurs auteurs et donc n’impliquent en aucun cas l’institution militaire ». M. Z.

 

Retour (ANP /Présidence)