Pétrole: La demande décline, les prix baissent
El Watan, 10 septembre 2008
L’Opep devrait s’acheminer vers le maintien du niveau officiel de la production, si l’on se réfère aux prévisions des analystes. L’Organisation des pays exportateurs du pétrole produisait au total, en juillet dernier, 32,77 millions de barils par jour, selon les derniers chiffres publiés par l’Agence internationale de l’énergie.
Mais la production réelle de l’Opep dépasse actuellement d’un demi-million de barils ses quotas officiels, imputant ce supplément à l’Arabie Saoudite qui avait décidé en solo d’augmenter sa production de 500 000 barils/jour. En dépit de ce supplément, les cours du brut continuaient leur chute vertigineuse depuis maintenant plusieurs jours. Les prévisions vont dans le sens d’un maintien des niveaux actuels de la production, une décision qui devra découler de la réunion des membres de l’Opep. Pour de nombreux observateurs, les pays membres de cette organisation, soucieux d’éviter la répétition du scénario catastrophe de 1998, lorsque les stocks s’empilaient et que les prix s’étaient écroulés jusqu’à 10 dollars, vont restreindre leur production réelle en la ramenant plus près des quotas officiels, qui eux, devraient être maintenus pour l’instant. S’exprimant sur la chute perpétuelle des prix, certains spécialistes expliquent que le repli continu de l’euro face au dollar « a retiré aux prix du pétrole tous les gains qu’ils avaient pu conserver en raison des tempêtes ».
Le repli peut s’expliquer aussi par le fait que les installations pétrolières du Golfe du Mexique aient été épargnées par l’ouragan Gustav. Il faut toutefois s’attendre à une « réaction extrêmement prudente du marché », commentaient encore les analystes. « Les meilleures explications à cette passivité du marché sont le raffermissement du dollar, le déclin persistant de la demande et la tendance à la baisse du marché ces derniers temps », avançaient-ils. Depuis leur record du mois de juillet (147,50 dollars à Londres), les cours du pétrole ont perdu près de 35 dollars, au vu d’une prolifération de signes montrant un déclin de la consommation dans les pays industrialisés. Sur la base des fondamentaux actuels, le prix devrait osciller, d’après d’autres observateurs, entre 75 et 115 dollars le baril. Mais à moyen terme, soit en 2010, « la majorité des pays hors Opep aura dépassé le pic de production pétrolière et la dépendance à l’égard de l’Opep deviendra ainsi extrême », redoutent-ils aussi. Tous les regards sont braqués sur la réunion de l’Opep à Vienne. La chute des cours de l’or noir de près de 40 dollars pourrait motiver les pays exportateurs à réduire leur offre et ce, en vue de freiner cette baisse et soutenir ainsi les prix sur les marchés internationaux. Les prévisions actuelles des analystes tournent en faveur d’une baisse des prix qui devrait s’établir autour des 100 dollars, voire les 80 dollars le baril.
Par Ali Titouche