Enfin un premier pas de fait

Kaddour CHOUICHA, vice-président de la LADDH,  Oran, 1er novembre 2024

Je m’exprime ici en tant que vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, qui a été dissoute sans avoir eu la possibilité de se défendre. Malgré cette dissolution, je peux encore m’exprimer car en avril 2023 j’ai déposé un recours devant la Cour administrative d’appel d’Alger, et selon l’article 900 bis 2 du Code de procédure civile et administrative, le recours suspend l’exécution de la dissolution.

J’ai appris au matin du 1er novembre 2024, comme beaucoup d’autres citoyens algériens, que des prisonniers d’opinion et/ou des hommes politiques avaient été libérés. Nous avons tous accueilli cette nouvelle avec joie, mais cette joie resterait incomplète si cette libération ne touchait pas toute les personnes qui ont exprimé une opinion, une idée, une position sur une question politique, sociale ou sociétale ainsi que les détenus qui traversent des circonstances difficiles résultant de leur détention.

On espère et on s’attend ; malgré l’absence jusqu’à présent de communiqué officiel adressé à la population, à ce que ces libérations soient étendues à d’autres prisonniers, femmes et hommes, ainsi qu’à des mesures de réhabilitation pour ceux dont la vie est devenu un enfer après les conséquences de l’emprisonnement. Ce ne sont pas des délinquants ou des criminels.

Ce type de mesure doit également inclure toutes les associations, partis et personnes qui ont été visés par des mesures visant à les empêcher d’être actifs, de prendre la parole, de se réunir, d’utiliser un siège ou de voyager. En tant que vice-président de la LADDH, je ne comprends pas pourquoi la Cour administrative d’appel d’Alger n’a pas étudié cette affaire depuis avril 2023.

C’est l’activité des défenseurs des droits humains en Algérie, qu’il s’agisse de ceux qui sont ont été actifs au sein de la ligue ou des nombreux jeunes qui ont pris conscience de l’importance de la question des droits humains en Algérie depuis février 2019, qui nous permettra de participer à la construction d’un société harmonieuse, consciente des défis d’aujourd’hui, qui sont nombreux, solidaire pour participer ensemble au renouveau du serment du 1er novembre 1954, pour construire une patrie à la hauteur des espoirs et des rêves de ce serment.