Ghaza: L’entité sioniste interdit l’UNRWA et poursuit ses massacres
Mohamed Mehdi, Quotidien d’Oran, 30 octobre 2024
Mardi, 389e jour de l’agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes du génocide israélien s’est élevé à 43.061 martyrs et 101.223 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de l’enclave assiégée. La même source a précisé que l’armée d’occupation sioniste a commis 4 massacres durant les précédentes 24 heures, faisant 41 martyrs et 113 blessés.
Hier, les bombardements de l’armée génocidaire d’Israël ont doublé d’intensité faisant, depuis l’aube à 17h (heure locale), pas moins de 121 martyrs, dont 110 dans les attaques survenues du nord de Ghaza, soumis à un siège total depuis le 5 octobre dernier. Parmi les 110 martyrs dans les bombardements des gouvernorats du nord de Ghaza, 77 martyrs sont tombés dans le ciblage d’un bâtiment à Beit Lahia.
La situation dans les hôpitaux du nord de l’enclave est gravement détériorée par l’intensité des bombardements contre les abords immédiats de ces établissements, les arrestations de personnels de santé et le blocage des aides alimentaires, médicales et le carburant nécessaire au fonctionnement des équipements de survie.
Le directeur des hôpitaux de campagne à Ghaza a appelé, via Al Jazeera, tous les chirurgiens à retourner à l’hôpital Kamal Adwan pour tenter de sauver les blessés du massacre de Beit Lahia.
De son côté, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, Dr Hossam Abu Safiya, a déclaré l’incapacité de l’établissement de soigner les dizaines de personnes blessées, «faute de capacités humaines et matérielles». «L’armée d’occupation a bombardé les environs de l’hôpital au moment où nous tentons de soigner les blessés du massacre du projet Beit Lahia», a déclaré le même responsable, précisant que «la plupart des blessés pourraient mourir faute de soins».
«Nous appelons le monde entier à envoyer des délégations médicales spécialisées pour soigner des dizaines de blessés à l’hôpital», a ajouté Dr Abu Safiya. De son côté, le correspondant d’Al Jazeera sur place a affirmé que «les bombardements israéliens sur les environs de l’hôpital Kamal Adwan n’ont pas cessé depuis des heures, et le monde continue de les observer».
UNRWA : une interdiction grave de conséquences pour les réfugiés palestiniens
Lundi, hormis les députés arabes, le Parlement sioniste a voté à l’unanimité la mise «hors la loi» de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Cette interdiction, dont le projet était annoncé depuis des mois, a été favorisée par la complicité active des Etats-Unis, et l’incapacité des pays d’Europe occidentale à protéger un organisme dont ils savent l’importance pour des millions de Palestiniens de Cisjordanie, et davantage pour ceux de Ghaza soumis à un siège depuis 17 ans et un blocus total depuis le 7 octobre 2023.
L’UNRWA a condamné la «décision scandaleuse» prise par la Knesset israélienne d’interdire ses activités, mettant en garde contre «la possibilité très élevée d’un effondrement de l’opération humanitaire de l’agence à Ghaza».
L’Agence affirme que son remplacement «est très difficile», précisant que même l’UNICEF a déclaré «ne pas être en mesure de distribuer des fournitures vitales sans l’UNRWA» et ajoutant que l’interdiction «était une nouvelle façon de tuer des enfants» de Ghaza.
La loi adoptée par le Parlement israélien interdit à l’UNRWA d’opérer dans les zones sous contrôle israélien, ce qui entraînerait la fermeture de ses locaux en Cisjordanie occupée, à Al-Qods occupée et à Ghaza.
Officiellement, les Etats-Unis ont exprimé leur opposition à l’interdiction de l’UNRWA. Mais, concrètement, l’administration Biden maintient le gel de son financement à l’Agence, mis en œuvre en mars 2024, suite aux accusations infondées de l’entité sioniste.
Les pays d’Europe occidentale, en particulier les plus fervents défenseurs d’Israël (Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne), qui ont également suspendu leurs financements avant de revenir sur leur décision après avoir constaté que l’entité sioniste n’a, finalement, versé aucune preuve de ses accusations contre l’UNRWA, se contentent d’exprimer de «profonds regrets» à l’interdiction de l’Agence onusienne.
Lundi, Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que l’interdiction «rendrait de facto impossibles les opérations vitales de l’UNRWA à Ghaza et entraverait sérieusement sa fourniture de services en Cisjordanie». Ajoutant, dans une publication sur X : «Cette législation est en contradiction flagrante avec le droit international et le principe fondamental d’humanité. Toutes les agences de l’ONU incarnent l’ordre international fondé sur des règles car elles respectent et mettent en œuvre la Charte des Nations unies, à laquelle tous les États membres de l’ONU doivent se conformer».
Quatre pays européens, dont la position contre l’agression sioniste reste constante depuis un an, ont fermement condamné le ciblage de l’UNRWA. Dans une déclaration commune, les gouvernements de l’Irlande, de la Norvège, de la Slovénie et de l’Espagne ont condamné la loi adoptée par la Knesset visant l’interdiction de l’UNRWA, estimant qu’il s’agit d’un «dangereux précédent pour le travail des Nations unies», et rappelant que le travail de l’Agence «est indispensable pour des millions de réfugiés» palestiniens.
Le Délégué de l’Algérie au Conseil de sécurité : l’entité sioniste doit être tenue responsable de ses actes
Lundi, lors d’une séance de débats au siège du Conseil de sécurité, consacrée à l’agression sioniste contre l’Iran, le représentant de l’Algérie, M. Amar Bendjama, a déclaré que l’entité sioniste «doit être tenue responsable de ses actes», a rapporté Al Jazeera.
«Nous appelons tous les membres du Conseil de sécurité à imposer un cessez-le-feu immédiat et permanent à Ghaza et au Liban, à œuvrer à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Al-Qods Sharif comme capitale et à mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres arabes», a déclaré M. Bendjama lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, tenue à la demande de l’Algérie, de la Chine et de la Russie.
«Nous sommes pleinement solidaires de l’Iran, et condamnons ces attaques comme des violations de sa souveraineté et comme une violation flagrante de la Charte des Nations unies et du droit international», a déclaré Bendjama, insistant sur le fait que «le droit international doit être respecté sans exception», et soulignant que «personne n’est au-dessus de la loi et que la puissance d’occupation israélienne doit être tenue responsable de ses actes».
«A court terme, un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et au Liban est essentiel pour mettre un terme à la violence (et) à long terme, une paix durable exige de permettre aux Palestiniens de jouir de leurs droits légitimes et que l’occupation israélienne de tous les territoires arabes prenne fin», a-t-il insisté.
CIJ : l’Afrique du Sud dépose des preuves de génocide commis par Israël à Ghaza
L’Afrique du Sud a déposé, lundi, son Mémorandum contenant des preuves d’un génocide commis par Israël à Ghaza auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), a indiqué le bureau du président sud-africain Cyril Ramaphosa dans un communiqué. Le document «contient des preuves qui montrent comment le gouvernement israélien a violé la convention sur le génocide en encourageant la destruction des Palestiniens vivant à Ghaza», ajoute le document. Le communiqué de l’Afrique du Sud précise que, conformément aux règles de la CIJ, le document portant Mémorandum, «ne peut être rendu public», précisant, toutefois, que «les preuves sont détaillées sur plus de 750 pages de texte, appuyées par des pièces à conviction et des annexes de plus de 4.000 pages», rapporte Al Jazeera English (AJE). Selon AJE, le Mémorandum contient des preuves montrant comment Israël a violé la convention sur le génocide.
«Les preuves montreront que les actes génocidaires d’Israël sont sous-tendus par l’intention particulière de commettre un génocide, par l’échec d’Israël à empêcher l’incitation au génocide, à empêcher le génocide lui-même et par son échec à punir ceux qui incitent et commettent des actes de génocide », a déclaré le communiqué de l’Afrique du Sud.