Naïm Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah : «On ne peut pas dissocier le Liban
Mustapha Benfodil, El Watan, 16 octobre 2024
Le secrétaire général adjoint et numéro 2 du Hezbollah, Naïm Kassem, a prononcé hier une allocution télévisée dans laquelle il a insisté pour dire : «On ne peut pas dissocier le Liban de la Palestine, ni l’ensemble de la région de la Palestine.»
Une façon de souligner que le destin des deux peuples, Libanais et Palestinien, sont intimement et organiquement liés, et que combattre pour Ghaza comme le fait le Hezbollah depuis le 8 octobre 2023 est ce qu’il fallait faire. Evoquant l’opération «Tofane El Aqsa» qui a tout déclenché, il souligne : «Le Déluge d’Al Aqsa est arrivé après 75 ans d’occupation et c’est un droit légitime.»
Aux Occidentaux et leurs relais dans le monde arabe qui soutiennent que le Hezbollah n’est qu’une marionnette entre les mains de l’Iran, il rétorque : «Notre projet n’est pas un projet iranien. Nous sommes devant un projet palestinien soutenu par l’Iran et les hommes libres dans la région.» Et de pourfendre ce qu’il appelle «le projet expansionniste» sioniste en disant que «ce qui est attendu (de nous) est la libération de la Palestine». «Si nous n’affrontons pas Israël, il atteindra ses objectifs», dit-il.
Naïm Kassem souligne également que le combat que mène le Hezbollah est un combat éthique. «La résistance se bat avec honneur. Nous n’attaquons que des objectifs militaires alors que eux, ils frappent sans distinction et avec sauvagerie, n’hésitant pas à tuer les enfants, les femmes et les personnes âgées.»
Faisant le point sur l’état de santé de la formation paramilitaire libanaise après tous les coups qu’elle a subis, le nouveau leader de fait du Hezbollah (dont c’est la troisième apparition depuis l’assassinat de Nasrallah) rassure : «C’est vrai que le coup reçu au niveau du commandement, notamment la perte du secrétaire général (Hassan Nasrallah, ndlr) a été très dur et très cruel.
Ils ont essayé d’ébranler nos capacités, mais Dieu merci, ils n’ont pas réussi à dépasser la première phase.» Il précise dans la foulée : «Le Hizb est solide malgré les coups sévères qu’il a reçus après les attaques aux ‘‘pagers’’.» Dans son analyse, il estime néanmoins que la double attaque aux bipeurs et talkies-walkies piégés des 17 et 18 septembre a constitué un tournant dans le conflit qui oppose le Hezbollah à Israël depuis plus d’une année.
«Depuis le 17 septembre, nous sommes entrés dans une nouvelle phase qui s’appelle ‘la riposte à la guerre d’agression israélienne contre le Liban’. Nous ne sommes plus seulement dans le soutien (à Ghaza, ndlr).» Et d’avertir : «Du moment que l’ennemi a ciblé le Liban, nous sommes dans notre droit, et en partant d’une position défensive, de cibler n’importe quel point de l’entité israélienne.»
«La solution est dans le cessez-le-feu», martèle-t-il. «Après le cessez-le-feu, (…), les colons pourront revenir dans le nord (d’Israël).» «Mais si la guerre continue, le nombre de personnes qui vont déserter les colonies va augmenter, et plus de deux millions (d’Israéliens, ndlr) seront exposés au danger», prévient Naïm Kassem.