Elle représente 16% de la bande palestinienne : Amnesty International dénonce une zone tampon illégale et des «destructions injustifiées»

M. B., El Watan, 7 septembre 2024

D’après une nouvelle enquête menée par Amnesty International accablant une fois de plus l’Etat hébreu, l’ONG a établi que l’armée israélienne a mené une vaste campagne militaire «pour étendre largement une “zone tampon” le long du périmètre est de la bande de Ghaza occupée».

Cette zone tampon est proprement illégale et «doit donner lieu à une enquête pour les crimes de guerre de destructions injustifiées et de sanction collective», affirme Amnesty.

Dans un document diffusé jeudi sous le titre «Une enquête pour crime de guerre doit être ouverte contre l’armée israélienne à la suite de destructions injustifiées à Ghaza», l’organisation de défense des droits humains révèle : «Au moyen de bulldozers et d’explosifs installés manuellement, l’armée israélienne a détruit illégalement des terres agricoles et des bâtiments civils et rasé des quartiers entiers, y compris des habitations, des écoles et des mosquées».

Lors de ses investigations, Amnesty International a procédé à «l’analyse d’images satellites et de vidéos publiées par des militaires israéliens sur les réseaux sociaux entre octobre 2023 et mai 2024».

Le Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises d’Amnesty International qui a analysé ces images «a identifié des terres récemment défrichées le long de la limite est de Ghaza, sur une surface d’environ 1 à 1,8 kilomètre de large».

«La campagne de ruine incessante de l’armée israélienne à Ghaza est une campagne de destructions injustifiées», dénonce Erika Guevara-Rosas, directrice générale du plaidoyer et des campagnes à Amnesty International. «Nos recherches montrent que les forces israéliennes ont détruit des bâtiments résidentiels, forcé des milliers de familles à quitter leurs foyers et rendu leurs terres inhabitables», ajoute-t-elle.

Pour la juriste américano-mexicaine, «la création d’une “zone tampon” ne doit en aucun cas constituer une sanction collective pour la population civile palestinienne qui vivait dans ces zones».

D’après Amnesty International, «la “zone tampon” élargie le long de la ligne de démarcation avec Israël couvre 58 kilomètres carrés, ce qui représente environ 16% de l’ensemble de la bande de Ghaza occupée».

L’ONG précise en outre que «plus de 90% des bâtiments de cette zone (plus de 3500 structures) semblent détruits ou gravement endommagés, et plus de 20 kilomètres carrés de terres agricoles de la région, soit 59%, présentent une détérioration de la santé et de la densité des cultures en raison du conflit en cours».