Émigration clandestine : Des morts, des blessés et des disparus à Annaba

M. F. Gaïdi, El Watan, 9 juillet 2024

Dans la nuit de samedi à dimanche, la wilaya d’Annaba a été frappée par
un drame. Deux candidats à l’émigration clandestine sont décédés et
leurs corps ont été repêchés, deux autres avec des brûlures ont été
secourus et évacués au Centre des grands brûlés de l’hôpital Ibn Sina du
CHU Annaba, tandis que plusieurs autres jeunes sont portés disparus
après le naufrage de leurs deux embarcations à quelques miles marins au
large des côtes d’Annaba.

Selon les premières informations, il s’agissait de deux groupes
distincts de jeunes harraga naviguant chacun à bord de son embarcation.
Issus des quartiers populaires de Boussedra et Bouzâaroura, relevant de
la commune d’El Bouni, ces jeunes dont la tête est pleine de rêves,
tentaient de rejoindre la rive nord de la Méditerranée, en direction de
l’île de Sardaigne (Italie). Ils avaient largué les amarres depuis la
plage de Oued Bagrat de Séraïdi, la veille du dimanche dernier.

D’après nos sources, ce drame serait survenu à la suite d’un feu qui
s’est déclenché dans le moteur de l’une des embarcations. Une panique
générale s’en est suivie tel que les «passagers» se sont alors jetés à
l’eau pour rejoindre l’autre embarcation qui naviguait parallèlement.
Devenus nombreux à bord, l’engin nautique n’a pas résisté à la surcharge
et a coulé à son tour.

L’intervention des garde-côtes et des éléments de la protection civile a
permis de sauver les deux victimes brûlées et de repêcher seulement deux
corps. Une opération de recherche et sauvetage (SAR) en pleine mer a été
alors déclenchée par le commandement de la façade maritime Est, relevant
de la 5e Région militaire, pour retrouver les autres disparus.

Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer
les circonstances réelles ayant donné lieu à cet incident, déplorable à
plus d’un titre. Cette tragédie a bouleversé la population locale. En
effet, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre jusque
dans les quartiers les plus reculés, suscitant une grande inquiétude
parmi les parents des harraga concernés par ce drame.