Alors que l’agression sioniste se poursuit: Rejet de tout déploiement de forces étrangères à Ghaza

Mohamed Mehdi, Le Quotidien d’Oran, 6 juillet 2024

Vendredi, 273e jour de l’agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s’est élevé à 38.000 martyrs et 87.445 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de l’enclave, ajoutant que les forces d’occupation israéliennes ont commis, durant la journée de mercredi, 4 massacres, faisant 58 martyrs et 179 blessés.

Hier, le secrétaire général du Hezbollah a rencontré une délégation du mouvement Hamas, au cours laquelle ont été abordées plusieurs questions dont celle relative aux nouvelles propositions pour un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza

Les deux parties ont confirmé la poursuite de la coordination sur le terrain militaire et politique pour atteindre les objectifs souhaités.

Vendredi également, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une des composantes de la Résistance palestinienne à Ghaza à travers les Brigades du Martyr Abu Ali Mustapha, a réitéré son opposition à « tout déploiement d’une force internationale à Ghaza».

Pour le FPLP le «peuple palestinien est le seul habilité à déterminer l’avenir de la bande de Ghaza et la forme de son autorité dirigeante». «Nous considérons toute tentative de déploiement de forces internationales à Ghaza comme une tentative d’imposer une nouvelle tutelle ou une nouvelle occupation de l’enclave», ajoute le FPLP.

Cette déclaration du FPLP a été suivie, quelques heures plus tard, par celle du Hamas qui a lui aussi affirmé son «rejet de tout projet d’entrée de forces étrangères dans la bande de Ghaza». «Nous affirmons notre rejet de tout plan ou projet visant à outrepasser la volonté palestinienne concernant l’avenir de la bande de Ghaza. Nous affirmons notre rejet de toute déclaration ou position soutenant les projets d’entrée de forces étrangères dans l’enclave sous quelque nom ou justification que ce soit», a déclaré le Hamas.

Pour le mouvement, «l’administration de Ghaza, après la défaite de l’agression fasciste, est une question purement palestinienne», ajoutant que «le peuple palestinien ne permettra aucune tutelle ni de solutions imposées ou d’équations extérieures qui porteraient atteinte à ses principes».

Les deux poids deux mesures de l’Occident

A l’entame du 10e mois de cette guerre génocidaire, la situation à Ghaza se dégrade davantage. La famine est partout, particulièrement dans le nord, au moment où l’armée sioniste continue de bombarder toutes les régions de l’enclave et d’imposer aux populations des déplacements interminables. Le dernier ordre de déplacement a été donné aux habitants de Khan Younes suite à l’opération lancée mercredi par l’armée d’occupation.

Les Etats-Unis, principal soutien militaire et politique de l’entité d’occupation, feignant toujours de reconnaître la gravité de cette situation, les autres pays occidentaux alliés d’Israël, ne font pas plus que d’exprimer leur «préoccupation» que les évacuations forcées créent « une crise humanitaire dans la crise».

Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, et le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, ont exprimé leur « inquiétude» face aux ordres de l’armée israélienne d’évacuer plus de 250.000 Palestiniens de la zone orientale de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza. «Cette décision d’évacuation va certainement aggraver la surpopulation et provoquer de graves pénuries dans les hôpitaux restants déjà débordés, à un moment où l’accès aux soins médicaux d’urgence est critique», ont écrit les deux responsables dans une déclaration commune, ajoutant que les évacuations forcées créent «un crise humanitaire dans la crise».

De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albarez a critiqué le double standard de l’Union européenne (UE) concernant la situation en Ukraine et dans la bande de Ghaza. M. Albarez a exprimé son «regret que l’Union européenne ait pu parler d’une seule voix sur l’attaque russe contre l’Ukraine et sur l’attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, mais pas sur les violations par Israël des accords juridiques internationaux» à Ghaza.

Les bombardements de civils continuent

Hier, plusieurs zones de Ghaza ont été témoins de bombardements d’artillerie, de raids et d’incursions de l’armée d’occupation, notamment Rafah, Khan Younes, les quartiers Al-Shujaiya et Al-Zaytoune dans la ville de Ghaza, ainsi que Jabaliya au nord de l’enclave et Nuseirat au centre.

Un correspondant d’Al Jazeera a rapporté qu’un bombardement israélien contre une maison du camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés.

Au nord, on fait état de 5 martyrs, dont 3 enfants, et plusieurs blessés, dans un bombardement israélien qui a visé Jabalia al-Balad, a rapporté un correspondant d’Al Jazeera.

A Rafah au sud, les corps de 3 martyrs ont été récupérés dans le quartier saoudien, à l’ouest de la ville, par l’équipe d’une ambulance, a ajouté le journaliste.

A Khan Younes, au sud, un bombardement de l’armée sioniste, qui a visé une maison à Bani Suhaila, à l’est de la ville, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés. L’armée israélienne poursuit ses opérations militaires dans le quartier Al-Shujaiya, à l’est de la ville de Ghaza, où des sources locales ont rapporté à Al Jazeera que des incendies ont éclaté dans de nombreuses maisons à la suite des bombardements continus.

Dix soldats sionistes éliminés jeudi à Al-Shujaiya

Hier, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement islamique Hamas, ont annoncé avoir mené, jeudi, une «opération complexe» dans le quartier Al-Shujaiya, au cours de laquelle «10 soldats israéliens ont été éliminés».

Les combattants d’Al Qassam affirment avoir «ciblé un bâtiment à l’intérieur duquel une force israélienne était retranchée» avec un obus TBG, faisant des morts et des blessés, puis éliminé «le reste de la force à une distance nulle», avant de faire «exploser le bâtiment». Al-Qassam a également déclaré avoir ciblé un char israélien Merkava 4 avec un obus «Al-Yassin 105» au centre de la rue de Baghdad, dans le quartier Al-Shujaiya, et éliminé un soldat sioniste à l’ouest de la ville de Rafah.

De leur côté, les Brigades Al-Qods, la branche armée du Mouvement du Jihad Islamique, ont déclaré, vendredi, que leurs combattants ont bombardé avec des obus de mortier plusieurs positions de soldats et de véhicules de l’armée d’occupation dans l’axe Netzarim, au sud de la ville de Ghaza, au point de passage de Rafah, et dans le quartier de Shujaiya.

Dans le quartier Al-Shujaiya, l’armée d’occupation est confrontée aux milliers de tonnes de décombres que ses bombardements ont produit, comme partout à Ghaza, depuis plus de 9 mois.

Citée par Al Jazeera, la radio de l’armée sioniste affirme que ses troupes sur le terrain dans le quartier d’Al-Shujaiya sont confrontées aux «décombres et aux destructions laissés lors de la première phase de l’opération terrestre».

«L’armée est confrontée à des difficultés pour déplacer ses chars et ses véhicules de transport de troupes, et même à pied, en raison des décombres. Les maisons qui ont été préalablement traitées doivent être pénétrées et traitées à nouveau», affirme l’armée génocidaire d’Israël.

«Des dizaines de Palestiniens armés sont restés dans le quartier et sont sortis des décombres et des tunnels» pour atteindre les soldats sionistes, rapporte la même source.