Cultures stratégiques: Le paquet sur les régions du Sud

El-Houari Dilmi, Le Quotidien d’Oran, 18 mai 2024

«La mise en place d’une carte minutieuse des potentialités nationales, en vue de la réalisation de projets d’investissement dans le domaine agricole dans les wilayas du Sud, permettra d’activer le plan national de développement des cultures stratégiques», a affirmé jeudi le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa.

Dans son allocution d’ouverture d’une Journée d’étude organisée par le ministère, autour de «la carte des potentialités agricoles, au niveau des wilayas du Sud», au siège du ministère de l’Energie et des Mines, le ministre a indiqué que la mise en place d’une carte minutieuse des potentialités nationales indispensables à la réalisation des projets d’investissement dans le secteur agricole, dans les wilayas du Sud, en coordination avec tous les acteurs, «permettra de déterminer les besoins spécifiques en termes de sol, des eaux, de l’énergie, des infrastructures et des communications», à savoir des facteurs principaux, à même d’activer le plan national de développement des cultures stratégiques.

Pour ce faire, ajoute le ministre, la question requiert la conjugaison des efforts de tout un chacun, au double plan central et local, en vue de contribuer à l’accélération de la cadence de la réalisation de plusieurs programmes, à l’instar du raccordement des exploitations agricoles à l’électricité, la facilitation des procédures de forage des puits et de mise en valeur des eaux non-conventionnelles. Afin d’identifier les grands périmètres pour accueillir les projets d’investissement intégrés nécessitant un accompagnement de tous les secteurs concernés pour les concrétiser sur le terrain, dans les meilleurs délais, il a été procédé, lors d’une séance de travail à huis clos, à la présentation et à l’examen des études techniques et cartographiques réalisées par les différents services compétents, sur les capacités réelles en termes d’eau et de sol disponibles, dans les wilayas du Sud. A cette occasion, Cherfa a évoqué les objectifs les plus importants liés au renforcement de la sécurité alimentaire et à la production des besoins alimentaires de large consommation, tels que les céréales, les légumes secs, les oléagineux, le lait et le sucre, en concrétisation des engagements du Président Tebboune, qui a insisté sur la nécessité d’aller vers une mise en valeur durable des terres dans le Sud pour développer les cultures industrielles.

L’eau, l’essence du développement agricole

Dans le même contexte, le ministre a rappelé que le secteur agricole connaît un intérêt de la part des opérateurs économiques algériens et étrangers pour investir dans le Sud, notamment après l’entrée en vigueur de mesures incitatives pour les investisseurs, à l’instar du couloir vert pour les projets dépassant 10.000 ha. Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal a mis en exergue le rôle de ses services en matière d’accompagnement du secteur agricole dans la mise en œuvre du programme stratégique, et ce, à travers la mobilisation des ressources hydriques, sous toutes leurs formes. L’eau c’est l’essence du développement agricole notamment dans les wilayas du Sud qui consomment des quantités considérables, compte tenu de leurs spécificités géographiques et climatiques, a-t-il mis en avant. L’élargissement et le développement des surfaces agricoles dépendront de la disponibilité des ressources en eau, a ajouté Derbal. Et d’ajouter que ses services œuvraient à la mise au point d’une cartographie des ressources du pays en eaux souterraines, en vue d’une meilleure exploitation permettant ainsi la réalisation de la sécurité alimentaire et la relance de l’économie nationale.

Mohamed Arkab a indiqué de son côté, que son département œuvrait à faciliter et à développer l’activité agricole dans le grand Sud en le raccordant à l’énergie et en procurant les engrais. Arkab a précisé qu’un cadre de travail avait été défini pour faciliter la coopération entre les secteurs de l’Énergie et de l’Agriculture, permettant l’exploitation des hydrocarbures et des terres agricoles sur les mêmes superficies, après la mise en place d’une Commission technique conjointe pour faciliter «la cohabitation» entre les projets agricoles stratégiques et les activités liées aux hydrocarbures. Cette Commission comprend des représentants des ministères de l’Agriculture et du Développement rural, de l’Industrie et des Mines, de Sonatrach et de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), ajoute le ministre. Arkab a expliqué que la mission de cette Commission consistait en «l’identification et la mise en œuvre de solutions de coopération pour assurer l’opération d’une façon harmonieuse», faisant référence, dans ce contexte, au projet de pôle agricole spécialisé dans la culture de la betterave sucrière dans la wilaya d’El Menia. D’un autre côté, M. Arkab a affirmé que les ressources nécessaires ont été procurées par le Groupe Sonelgaz pour garantir le raccordement des exploitations agricoles à l’électricité, dans le but de connecter 100.000 exploitations, où 57.000 exploitations ont été raccordées jusqu’à présent. Un autre programme a été tracé pour raccorder 10.466 autres fermes, avant la fin de 2024, selon le ministre, pour atteindre ainsi un taux de raccordement de 70% du nombre total des fermes concernées dans 3 wilayas du sud du pays, avec 3.300 raccordements dans chaque wilaya, à savoir : Adrar, El Oued et Timimoune.