Cour internationale de Justice: L’Afrique du Sud demande d’ordonner le retrait de l’armée israélienne de Rafah
Mohamed Mehdi, Le Quotidien d’Oran, 18 mai 2024
Vendredi 224e jour de l’agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint 35.303 martyrs et 79.262 blessés, a déclaré le ministère de la Santé de l’enclave. La même source a précisé que l’armée d’occupation a commis 4 massacres faisant au moins 31 martyrs et 56 blessés durant les précédentes 24 heures.
Jeudi, Ghaza a enregistré 4 autres journalistes martyrs lors de différentes attaques israéliennes, portant à 147 le nombre total de martyrs de la presse depuis le début du génocide en cours dans l’enclave assiégée. Le bureau des médias du gouvernement de Ghaza a livré l’identité des quatre journalistes martyrs. Il s’agit de : Hael Al-Najjar, rédacteur à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moataz Mustafa Al-Ghafrit, photojournaliste pour le site Ard Canaan et la Palestinian Media Corporation, et Amna Mahmoud Hamid, présentatrice et rédactrice de journaux télévisés pour plusieurs médias.
Vendredi, les bombardements ont commencé très tôt sur diverses zones de la bande de Ghaza, tandis que les combats se sont poursuivis, pour le sixième jour consécutif, dans le camp de Jabaliya, au nord de l’enclave.
Les correspondants d’Al Jazeera ont rapporté plusieurs martyrs et des blessés suite à un bombardement israélien contre l’école Al-Jaouni, dans le camp de Nuseirat, ainsi que le ciblage de la maison de la famille Al-Tilbani dans le camp de réfugiés d’Al-Shati, à l’ouest de la ville de Ghaza.
Jabaliya a été le théâtre, depuis l’aube, de violents bombardements d’artillerie et de l’aviation sioniste sur plusieurs zones du camp surpeuplé, notamment la région de Bir Al-Naja, le quartier d’Al-Qasasib, la région d’Al-Faluja et les environs de l’hôpital Kamal Adwan.
Le correspondant d’Al Jazeera a déclaré que les forces d’occupation ont intensifié leurs tirs, coïncidant avec leurs tentatives d’expansion de leur incursion dans le camp de Jabaliya, ajoutant que des véhicules israéliens avançant vers l’entrée de Beit Hanoun, au nord de Ghaza, continuent d’assiéger les centres d’hébergement des personnes déplacées.
Les pilonnages de l’artillerie sioniste et des tirs de drones sur Tal Al-Zaatar à Jabaliya ont fait au moins un martyr et plusieurs blessés dans un premier bilan.
Le correspondant d’Al Jazeera a rapporté que les forces d’occupation israéliennes ont détruit des dizaines de maisons dans le camp de réfugiés de Jabaliya, soulignant que les corps de dizaines de martyrs étaient encore dispersés dans les rues et ne pouvaient être atteints en raison des bombardements continus.
Rafah, où l’opération militaire terrestre a commencé le 6 mai dernier, a été également soumise à d’intenses bombardements hier, notamment sur le quartier d’El Jeneina, tandis que l’artillerie israélienne visait le quartier brésilien de la ville de Rafah.
Le correspondant d’Al Jazeera a rapporté le martyr de 2 personnes et plusieurs autres ont été blessés à la suite d’un bombardement d’un drone israélien visant un groupe de Palestiniens dans le quartier d’Al-Zuhur, au nord de Rafah.
La même source a également fait état d’un bombardement israélien qui a visé une maison du camp d’Al-Shawt, au centre de la ville de Rafah, faisant deux martyrs et plusieurs blessés. Des tirs d’artillerie israéliens ont visé une maison du camp de réfugiés d’Al Bureij, dans le centre de Ghaza, faisant au moins un martyr et plusieurs blessés.
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé le martyr de l’infirmier Akram Mahmoud Abdullah Makki, jeudi à Khan Younes, lors d’une attaque israélienne contre une école du camp de réfugiés de Nuseirat.
Intenses combats à Jabaliya et Rafah
Les Brigades Al-Qassam (bras armé du Hamas) ont annoncé plusieurs opérations vendredi à Jabaliya, dont celle de la «coupure de la ligne d’approvisionnement de l’armée israélienne à l’est du camp de Jabaliya».
Al-Qassam a également déclaré avoir ciblé une «force spéciale israélienne retranchée dans un bâtiment avec un obus TBG à l’est de Jabaliya», et ses combattants qui se sont infiltrés «derrière les lignes des troupes de l’occupation» dans la même région, «ont pris pour cible un char et un transporteur de troupes israéliennes, «tuant et blessant des soldats», et «ont fait sauter l’ouverture d’un tunnel». Un soldat israélien a été également abattu par un sniper d’Al-Qassam.
De leur côté, les Brigades Al-Quds (bras armé du Mouvement du Jihad islamique), ont indiqué avoir tiré sur un sniper israélien dans un bâtiment de la rue Abou Al-Eish, dans le camp de réfugiés de Jabaliya.
Les Brigades Al-Quds ont également annoncé une opération de bombardement de la colonie de Sderot, en collaboration avec les Brigades Salah al-Din, avec un barrage de missiles, ainsi que le ciblage d’un «centre de commandement de l’armée d’occupation, dans la région de Zalata, à l’est de Rafah, avec un barrage d’obus de mortier».
Afrique du Sud : le carnage se poursuit à Ghaza
Jeudi, l’Afrique du Sud a demandé l’arrêt de l’offensive israélienne sur Rafah lors de ses plaidoiries devant la Cour internationale de justice (CIJ), dans le cadre de son procès à La Haye accusant Israël de génocide dans la bande de Ghaza.
Les audiences de jeudi ont eu lieu après que l’Afrique du Sud a demandé la semaine dernière des mesures d’urgence supplémentaires pour protéger Rafah, une ville du sud de Ghaza où se sont réfugiés plus de 1,5 million de Palestiniens. La délégation sud-africaine auprès de la CIJ a affirmé que «le génocide continue dans la bande de Ghaza», qu’il existe des «preuves abondantes et claires de l’intention d’Israël de (le) commettre» et que les décisions précédentes de la Cour n’ont pas empêché Israël de poursuivre ses crimes et la destruction de Ghaza.
«Les éléments de preuve présentés au tribunal indiquent que l’ampleur du carnage à Ghaza est d’une ampleur bien supérieure à celle de l’Ukraine et de la Russie. En effet, le carnage à Gaza dépasse de loin les nécessités de la guerre et les limites imposées par les lois de la guerre», a déclaré un des avocats.
«Israël doit être arrêté. L’Afrique du Sud est à nouveau devant vous aujourd’hui pour demander respectueusement au tribunal d’invoquer ses pouvoirs pour rendre une ordonnance qui arrêtera Israël», a déclaré une autre avocate.
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré qu’aucune aide médicale n’est entrée à Ghaza depuis le 6 mai. «Les dernières fournitures médicales que nous avons reçues à Ghaza datent d’avant le 6 mai», a déclaré vendredi le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse de l’ONU.
Cette précision intervient après l’affirmation d’Israël devant la CIJ selon laquelle il facilite le flux d’aide vers Ghaza. «Nous n’avons pas de carburant. Nous avons des hôpitaux sous ordre d’évacuation. Nous sommes dans une situation où nous ne pouvons pas bouger physiquement», a ajouté Jasarevic.
Pour rappel, les responsables palestiniens de la santé ont averti, depuis le 6 mai, que les quelques établissements de santé encore opérationnels sont désespérément épuisés et risquent de fermer à mesure qu’Israël poursuit son offensive sur Rafah.